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Un nouveau document publié lundi par la commission d'enquête sur la tragédie qui a coûté la vie à 22 personnes offre des détails sur la réponse initiale du Groupe tactique d'intervention, lourdement armé, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Des policiers du Groupe tactique d'intervention de la GRC chargés de traquer l'auteur de la tuerie en Nouvelle-Écosse en avril 2020 étaient affairés à Portapique lorsqu'ils ont été alertés quelques heures plus tard que le tueur sévissait encore à plus de 40 kilomètres de là.
Un nouveau document publié lundi par la commission d'enquête sur la tragédie qui a coûté la vie à 22 personnes offre des détails sur la réponse initiale du Groupe tactique d'intervention, lourdement armé, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Le caporal Tim Mills, qui dirigeait l'équipe de 13 policiers, a été informé pour la première fois de la situation en cours à Portapique vers 22 h 45, le samedi 18 avril 2020. Les premiers membres de son équipe sont arrivés près de Portapique un peu moins de deux heures plus tard, au début de la nuit de dimanche.
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En septembre 2021, les enquêteurs de la commission ont demandé au caporal Mills ce que son groupe tactique savait de ce qui se passait alors que l'unité convergeait vers la petite localité du centre de la Nouvelle-Écosse, à partir de plusieurs endroits de la province.
«Juste le chaos. Vous savez: juste des cadavres, des maisons en feu et des explosions, c'est tout ce que nous savions», a déclaré M. Mills.
Peu de temps après son arrivée, l'équipe était sur le point d'entrer à Portapique lorsqu'elle a été redéployée pour aller vérifier plusieurs observations impliquant un suspect avec une lampe de poche à l'extérieur de maisons de la communauté de Five Houses, de l'autre côté d'une rivière et à près de trois kilomètres de là.
Mais les policiers du groupe tactique n'avaient pas de dispositifs de suivi et de cartographie numérique opérationnels dans leurs véhicules, tandis que la technologie qui était sur leurs téléphones et qui aurait permis aux agents de se localiser ne fonctionnait pas. En conséquence, ils se sont appuyés sur les instructions radio verbales des commandants pour se frayer un chemin, dans l'obscurité totale.
Le caporal Mills a admis aux enquêteurs de la commission que cette nuit-là, les policiers ont «beaucoup sacré» contre leur incapacité à se repérer sur le terrain.
Pour les mêmes raisons, le caporal Mills a également exprimé sa frustration face à la prochaine mission de son équipe: sauver Clinton Ellison, qui s'était caché dans une zone boisée à Portapique après le meurtre de son frère Corrie Ellison par le tireur quelques heures plus tôt. Le caporal Mills a déclaré aux enquêteurs que M. Ellison aurait été retrouvé plus tôt s'il y avait eu une technologie de suivi ou un hélicoptère au-dessus pour détecter une signature thermique corporelle.
Il a aussi souligné que la même chose s'appliquait peut-être à la conjointe du tireur, Lisa Banfield, qui a passé la nuit cachée dans les bois. Elle a finalement été retrouvée par l'équipe tactique le lendemain matin après avoir cherché refuge au domicile d'un habitant de Portapique.
Le document déposé à la commission confirme que la GRC savait avec certitude, après avoir parlé à Mme Banfield vers 6 h 45, que le tireur Gabriel Wortman était lourdement armé et en cavale dans une réplique exacte d'un véhicule de patrouille de la GRC.
L'équipe tactique a finalement été mise à jour à 8 h 20 avec des informations supplémentaires précisant l'indicatif d'appel de l'autopatrouille, inscrit sur le côté de la voiture.
L'équipe tactique procédait à l'évacuation, de maison en maison, du secteur de Portapique lorsque la police a reçu un appel au 911 vers 9 h 35 au sujet d'une fusillade à Wentworth. Un témoin racontait qu'un véhicule de la GRC avait quitté les lieux.
L'équipe se précipitait vers Wentworth lorsqu'elle a soudainement dû se rendre vers une maison à Glenholme, où le tueur aurait été aperçu. Après avoir sécurisé cette zone, l'équipe tactique a finalement été envoyée à Debert, où Kristen Beaton et Heather O'Brien avaient été abattues.
La poursuite a finalement conduit l'équipe tactique à travers les communautés de Truro, Brookfield, Shubenacadie, Elmsdale et enfin Enfield, où Wortman a été tué par balle dans une station-service.
Le caporal Mills, qui a pris sa retraite de la GRC en juillet 2021, a déclaré aux enquêteurs de la commission qu'il était satisfait de la performance de son équipe, confrontée selon lui à une situation unique. «En d'autres termes: il est impossible, vous savez, d'imaginer un scénario comme celui-là, car il se passe trop de choses à la fois», a-t-il déclaré.