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Un refuge de Saint-Lin–Laurentides soulève la colère d'internet depuis 48h pour ses pratiques douteuses.
Un refuge de Saint-Lin–Laurentides soulève la colère d'internet depuis 48h pour ses pratiques douteuses et sur la qualité des soins offerts aux animaux. La SPA régionale Saint-Lin aurait acheté à plusieurs reprises des portées vendues sur internet pour les revendre à des prix exorbitants à des clients souvent mécontents.
Noovo Info a parlé avec deux ex-employées du refuge qui dénoncent cette pratique. Une d'elles a confié, en souhaitant garder l'anonymat, avoir été témoin de ce stratagème à une quinzaine de reprises en l'espace de trois ans. Le refuge aurait même offert une prime de 100$ aux employés qui trouvaient des annonces pertinentes sur Kijiji.
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«J'ai été témoin de chats et de chiens gardés à cet endroit seulement pour la reproduction. Des chats ou des chiens de race qui arrivaient sur place et qui n'étaient pas stérilisés étaient gardés pour être reproduits et les portées étaient ensuite vendues cher pour faire du profit», affirme une ancienne employée du centre.
La SPA St-Lin nie catégoriquement avoir fait des accouplements d'animaux pour la vente ce qui est contraire aux informations obtenues par Noovo Info.
La directrice générale Vanessa Subranni nie également avoir acheté des portées de chiots sur internet. Elle dit avoir plutôt «aidé des familles aux prises avec des portées de chiots» sans les avoir sollicitées. Le refuge offrait par contre des dédommagements financiers aux personnes qui offraient leurs jeunes animaux en adoption selon Mme Subranni..
Leanna Perreault a déclenché une tempête de réactions sur les réseaux sociaux, lundi, après avoir raconté l'achat de son Border Collie qu'elle a payé 2 800$ au SPA Saint-Lin en mai dernier. L'animal était atteint de la toux de chenil et avait peur dès qu'il était approché par des humains. Sa publication a été partagée à plus de 11 000 reprises jusqu'à maintenant.
Plusieurs internautes ont affirmé avoir vécu des situations similaires après avoir payé des frais exorbitants pour leurs chiens sur Google review au SPA St-Lin ces derniers mois. Nos sources confirment que des chiots croisés étaient parfois vendus au même prix que des chiens de race par le refuge.
La direction du refuge reconnaît que ses prix sont plus élevés. Le montant comprend une carte cadeau de 300$ pour la stérilisation et certains soins de santé offerts gratuitement sur place. Vanessa Subranni croit que la grogne sur les réseaux sociaux est attribuable à un manque de communication envers le public. Elle avoue qu'il n'est pas toujours possible pour le personnel de connaître la race exacte des chiens vendus en adoption.
Les ex-employés à qui nous avons parlé affirment que plusieurs animaux mal en point étaient parfois laissés pour compte puisque la SPA refusait de payer les soins nécessaires. Le personnel n'avait d'autre choix que de prendre lui-même les choses en main en faisant affaire avec des groupes de sauvetage animalier pour donner une seconde chance aux animaux présents.
«Aucun animal ne mérite d'être euthanasié surtout dans une chambre à gaz. On voulait vraiment leur donner une seconde chance. On faisait tout pour sauver ces animaux-là. C'était notre mission à nous les employés. Pour la propriétaire c'était toujours juste une question d'argent tout le temps», affirme une technicienne en service animalier qui a travaillé 3 ans sur place de 2018 à 2021.
Questionnée à savoir si cette pratique était toujours utilisée par la SPA Saint-Lin, la directrice générale Vanessa Subranni a affirmé du bout des lèvres que des animaux pouvaient encore dans de rares cas être euthanasiés de la sorte. Cette méthode est vivement dénoncée par les experts au Québec depuis plusieurs années.
Dans un communiqué envoyé mercredi, la Ville de Saint-Lin Laurentides s'est dissociée de la SPA régionale et dit avoir ouvert une enquête. Elle retirera également tous les services confiés au refuge lors du prochain conseil de ville et promet de trouver un nouveau fournisseur d'ici la fin de l'année.
Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) dit être au fait de la situation. Dans un échange de courriel, il affirme que le dossier «est connu de son service d'inspection et que des interventions en vertu de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal ont eu lieu ces derniers mois».
Le porte-parole Yohan Dallaire Boily refuse de donner plus de détails puisqu'il n'est pas en mesure de commenter un cas particulier.
Il invite par ailleurs les gens à dénoncer toute situation inacceptable en portant plainte à son ministère.