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«Économiquement, c'est une charge sur le portefeuille des femmes», insiste Manon Massé.
Québec solidaire (QS) réitère dimanche sa proposition électorale de rendre gratuits les produits de contraception sous ordonnance.
Le parti s’inspire de la Colombie-Britannique, qui a récemment annoncé que la contraception sera gratuite pour tous dès le 1er avril prochain. La province de l’Ouest a prévu un financement de 119 millions $ sur trois ans, soit un peu moins de 40 millions $ par année.
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QS, de son côté, estime que cela coûterait 48 millions $ par an au Québec, mais que les économies réalisées avec la diminution des frais liés aux grossesses non désirées compenseraient amplement cet investissement.
«C’est une question de dignité», insiste la porte-parole solidaire Manon Massé en entrevue téléphonique, faisant valoir que cela permettrait aux femmes de choisir librement le moyen de contraception qui leur va le mieux. «Ce n’est pas tous les moyens contraceptifs qui sont couverts en tout ou en partie par la Régie de l’Assurance maladie du Québec», rappelle-t-elle.
En ce moment, «c’est comme si la contraception, c’était un bien de consommation comme le reste», déplore-t-elle, alors que le Québec «est assez riche et féministe» pour ôter ce poids des épaules des femmes.
Le parti souhaite aussi distribuer gratuitement des produits menstruels dans des lieux publics comme les écoles et les bibliothèques, comme le fait l’Écosse depuis 2020.
«Économiquement, c’est une charge sur le portefeuille des femmes», selon Mme Massé, qui rappelle que certaines doivent faire le choix d’utiliser du papier de toilette ou même de manquer leurs cours faute de fonds nécessaires pour se procurer des produits hygiéniques.
Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a répondu par écrit que le gouvernement caquiste «va continuer de favoriser un meilleur accès aux méthodes contraceptives».
«Il faut savoir que la RAMQ offre déjà une couverture des coûts reliés à la pilule contraceptive et au stérilet, que ce soit via les programmes RAMQ ou les crédits d’impôt, souligne-t-il. Pendant notre premier mandat, nous avons également fait en sorte de faciliter l’accès gratuit à la pilule abortive.»
La pilule abortive avait d’abord été rendue gratuite en 2017, sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard. Le Collège des médecins avait ensuite retiré certaines de ses restrictions en 2022, qui obligeaient auparavant la femme à passer une échographie et le médecin à suivre une formation spécialisée avant de pouvoir prescrire le médicament.
«Concernant précisément les produits menstruels, le SCF (Secrétariat à la condition féminine) coordonne des actions avec les ministères concernés pour faire en sorte d’accroître l’accès aux produits menstruels et contraceptifs», a écrit le cabinet du ministre Dubé.