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Le ministre de la Santé, Christian Dubé, rencontre les médias pour faire le point sur la situation dans les urgences du Québec. Suivez la conférence de presse en direct.
Le ministre de la Santé Christian Dubé a proposé mardi trois solutions «concrètes» qui devraient réduire la pression sur les urgences du Québec.
Lors d'un point de presse à Montréal, le ministre Dubé a réitéré que la ligne téléphonique du 811 devait demeurer un «réflèxe» afin d'éviter les visites inutiles à l'hôpital. Cette dernière sera élargie pour répondre aux personnes âgées de 0 à 17 ans.
Christian Dubé parle d'«un réflexe» à développer au Québec avant de se rendre à l'urgence. «En cas de doute, quand vous ne savez pas quoi faire, le 811 c'est la place», a-t-il dit. Pour le moment, le service est disponible dans la grande région de Montréal. Les autres régions seront intégrées sous peu.
Voyez notre reportage sur ce sujet au bulletion Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
La deuxième solution dévoilée ne concerne aussi pour le moment que la population montréalaise. Elle vise, elle aussi, à dévier le flux des patients aux urgences. Les personnes qui doivent consulter un professionnel de la Santé pourront aller vers les deux nouvelles cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées qui ouvriront bientôt.
Les deux cliniques seront situées à Montréal (une dans le CIUSSS de l’Est de la Ville et l’autre dans le centre sud) devraient ouvrir d'ici «quelques jours à quelques semaines», a-t-on annoncé. «On aurait pu faire ça depuis longtemps pis je nous regarde en disant “c’est une question d’implantation”», a affirmé M. Dubé.
Finalement, Québec souhaite faciliter le transfert de patients qui n'ont plus besoin de soins à l'hôpital, mais qui n'ont pas accès à des lits à l'extérieur. Le gouvernement veut aussi soigner davantage les patients à domicile. Cela aidera les hôpitaux à ouvrir plus de lits pour les gens qui attendent à l'urgence.
Pour ce faire, les centres intégrés de santé et de services sociaux vont pouvoir louer des lits dans des ressources privées afin d'y envoyer des patients en convalescence qui ne peuvent demeurer seuls à domicile. On parle de résidences pour personnes âgées, de ressources intermédiaires ou de centres de soins de longue durée.
Selon le ministre Dubé, plus de 1700 places ont été offertes au réseau dans l'ensemble du Québec à la suite d'appels d'offres et 58 % de ces places ont déjà été rendues disponibles.
Ces solutions sont connues depuis longtemps, a admis M. Dubé, mais elles n'ont jamais été mises en place.
«Tout est dans l'exécution, c'est une question d'exécution», a-t-il insisté.
Les urgences des hôpitaux du Québec croulent actuellement sous la charge de travail en raison de taux d'occupation très élevé. Les patients, dont des parents d'enfants malades, sont nombreux à quitter les urgences sans avoir vu de médecin parce que l'attente est beaucoup trop longue.
Selon le site web Indexsanté, qui suit d'heure en heure les taux d'occupation dans les salles d'urgence au Québec, ceux-ci demeuraient très élevés en début de journée, mardi. Ils s'élevaient à 183 % dans la région de Lanaudière, 158 % dans les Laurentides, 137 % en Outaouais, 129 % sur l'île de Montréal, 128 % dans Chaudière-Appalaches, 123 % en Montérégie et 111 % dans la région de Québec.
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La semaine dernière, un relevé d'Indexsanté indiquait des taux d'occupation très élevés et de nombreux séjours sur civière depuis plus de 48 heures, mais surtout à Montréal et dans les régions périphériques. Le bilan de mardi démontre que la situation s'est détériorée ailleurs au Québec.
D'après des données publiques du ministère de la Santé, on constate qu'environ 13 % des patients occupant une civière sont des gens qui n'ont plus besoin d'y être. Le hic, c'est que le système n'est pas en mesure de les accueillir au bon endroit. Certains ont besoin de soins en réadaptation, d'autres ont besoin d'une place en centre d'hébergement et de soins de longue durée ou encore de soutien à domicile.
Le 26 octobre dernier, le ministre de la Santé a pris la décision de créer une cellule de crise chargée de proposer au gouvernement des solutions à très court terme. La cellule de crise vise particulièrement les établissements sous la gouverne des CIUSSS de Montréal.
«Ce qui justifie la création d’une cellule de crise, c’est le fait que la situation s’est aggravée dans les derniers mois dans nos urgences, à cause du volume, mais aussi de la sévérité des cas», a soutenu M. Dubé mardi.
C'est le sous-ministre adjoint à la Direction générale de la coordination réseau et ministérielle et des affaires institutionnelles du MSSS, Daniel Desharnais, qui sera responsable de la coordination de la cellule de crise composée d'une vingtaine de personnes.
«On veut mieux coordonner les services avant que le patient arrive à l'hôpital. S'il va à l'hôpital, comment va-t-on le faire et comment il peut sortir le plus rapidement possible», a-t-il expliqué lors d'un point de presse.
Avec les informations de La Presse canadienne