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Ces enquêtes ont été réclamées par plusieurs instances politiques et regroupements.
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a annoncé mardi qu'il demandait officiellement la tenue d'enquêtes publiques au Bureau du coroner sur la mort de la policière Maureen Breau, décédée dans l'exercice de ses fonctions le 27 mars dernier à Louiseville, en Mauricie, ainsi que sur l'incendie d'un bâtiment du Vieux-Montréal qui a mené au décès de sept personnes.
Les enquêtes publiques permettront de présenter au coroner les faits et l'information pertinente liés aux décès de Maureen Breau et des victimes de l'incendie du Vieux-Montréal: Charlie Lacroix (18 ans), Walid Belkahla, (18 ans), An Wu, Dania Zafar et Saniya Khan (toutes âgées de 31 ans), ainsi que Nathan Sears (35 ans) et Camille Maheux (76 ans).
Voyez le reportage de Simon Bourassa présenté au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron dans la vidéo liée à l'article.
Le coroner pourra, par la suite, établir les causes et circonstances exactes du décès, et s'il y a lieu, formuler des recommandations. Il faut savoir toutefois que le coroner enquêteur ne peut pas se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle d’une personne.
La sergente Breau, policière de la Sûreté du Québec (SQ), est décédée dans l'exercice de ses fonctions après avoir été poignardée par un suspect qui a été abattu pendant l'opération policière.
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Le décès de Mme Breau a soulevé plusieurs questions notamment sur le processus d'intervention des policiers lorsqu'un cas de santé mentale est en cause et sur tout ce qui touche la prise en charge et le suivi des gens atteints de troubles mentaux.
L'homme qui a tué la sergente Maureen Breau — Isaac Brouillard Lessard — avait été trouvé cinq fois non criminellement responsable d'actes violents pour cause de troubles mentaux. Brouillard Lessard aurait déjà séjourné à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel à Montréal, selon des proches.
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En réaction au drame, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, a demandé au gouvernement de François Legault de lancer une enquête publique «afin de mettre en lumière les possibles failles du système de santé.»
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L’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) a aussi fait une sortie publique peu après le drame et exigeait que tous les policiers soient informés de la présence de personne dont l'état mental est perturbé et potentiellement violent avant de se présenter sur le lieu de l'intervention. Une pétition en ce sens sera éventuellement mise en ligne sur le site Web de l'Assemblée nationale.
«On demande également que l'encadrement des personnes libérées soit amélioré», avait alors expliqué Jacques Painchaud, président de l'APPQ. La pétition veut aussi que la Commission d'examen des troubles mentaux du Québec revoie son cadre législatif quant aux critères de décisions.
L'APPQ a aussitôt déclaré dans un communiqué qu'elle accueillait la nouvelle «très favorablement».
«Cette investigation permettra de faire la lumière sur ce qui s'est passé lors des événements dramatiques du 27 mars dernier afin de changer les choses et que le triste décès de Maureen Breau ne soit pas survenu en vain», a déclaré le président de l'APPQ, Jacques Painchaud.
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Par ailleurs, le ministre a dit comprendre les «récriminations» des policiers, qui réclament un meilleur encadrement des personnes violentes lors de leur remise en liberté. La sergente Breau a été poignardée à mort par un suspect remis en liberté malgré un «haut risque» de dangerosité.
«Je comprends leurs doléances, a poursuivi M. Bonnardel. J'ai demandé à mon sous-ministre de rencontrer ses homologues de la justice et des services sociaux dès (mercredi) pour être capable de voir de quelle façon on peut améliorer le partage des renseignements entre la Commission d'examen des troubles mentaux et les policiers.»
À Québec, les trois partis d'opposition étaient favorables au déclenchement d'une enquête publique, qui permet à un coroner d'entendre une multitude de témoins et d'experts lors d'audiences publiques, et d'éclaircir les circonstances entourant un ou plusieurs décès.
«Je suis soulagé d'apprendre que le ministre Bonnardel a demandé à la coroner de mener des enquêtes publiques sur l'incendie survenu dans le Vieux-Montréal et sur le décès de Maureen Breau à Louiseville. Il était nécessaire de se donner tous les moyens pour faire la lumière sur les circonstances entourant ces drames afin d'identifier les solutions à mettre en place pour qu'ils ne se reproduisent jamais», a réagi le porte-parole de Québec solidaire en matière de sécurité publique, Andrés Fontecilla.
Les funérailles de la sergente Maureen Breau auront lieu le 13 avril prochain au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap à Trois-Rivières.
Du côté de l'incendie du Vieux-Montréal, plusieurs partis politiques des paliers provincial et municipal ont réclamé une enquête publique – quoique le 31 mars dernier, le Bureau du coroner du Québec jugeait prématuré de se lancer dans une telle procédure au sujet de ce sinistre. Dans la tragédie, le rôle du propriétaire de l'immeuble ravagé par les flammes et de la plateforme Airbnb a soulevé des interrogations.
Randy Sears, le père de Nathan Sears, l’une des sept victimes ayant perdu la vie dans l’incendie, a intenté une action collective de 22 millions de dollars contre le propriétaire de l'immeuble et Airbnb. Nathan Sears était un homme de 35 ans de Toronto qui détenait un doctorat en sciences politiques. Il était à Montréal à l’occasion d’une conférence internationale. Il résidait dans un des logements Airbnb de l’immeuble de la place D’Youville du Vieux-Port de Montréal, le 16 mars dernier.
La poursuite vise le propriétaire de l’immeuble en question, Emile Benamor, notamment pour avoir négligé les standards de construction et de sécurité de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). L'action collective vise également à Tarik Hassan, qui était responsable de la location des logements, ainsi que l’entreprise Airbnb.
À la suite de cette tragédie, AirBnB a annoncé qu’elle supprimera de sa plateforme toutes les inscriptions sans numéro de permis de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) partout dans la province.
Avec de l'information de La Presse canadienne et CTV News.