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«Il y a quelque chose qui ne colle pas.»
Sans l'avoir vu, l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, estime que le budget fédéral 2024 présenté mardi par la vice-première ministre et ministre des finances, Chrystia Freeland, «sera probablement le pire budget» depuis des décennies.
Ce contenu a été treaduit à partir d'un article de CTV News.
«Je pense qu'il s'agira probablement du pire budget depuis celui de 1982 [du ministre des Finances de l'époque, Allan] MacEachen, en ce sens qu'il nous oriente dans la mauvaise direction quant à la manière d'augmenter les revenus des Canadiens et de leur permettre de se sentir mieux à moyen terme», a déclaré M. Dodge lors d'une entrevue accordée à CTV News.
À une époque où les taux d'intérêt et l'inflation étaient élevés, le budget fédéral de 1982-1983, sous la direction du premier ministre de l'époque, Pierre Elliott Trudeau, a fait l'objet d'une fureur politique en raison des dépenses, de la fiscalité et des mesures de restriction salariale qu'il contenait.
M. Dodge, qui a été gouverneur de 2001 à 2008, faisait référence aux fortes indications selon lesquelles, pour aider à financer les quelque 40 milliards de dollars de nouvelles dépenses annoncées à l'avance sans augmenter le déficit, le gouvernement fédéral pourrait imposer une forme ou une autre d'impôt sur la fortune des particuliers ou d'impôt sur les bénéfices excédentaires des entreprises riches.
Mme Freeland présentera le budget à la Chambre des communes mardi après-midi, promettant un plan axé sur «l'équité générationnelle».
«Il y a quelque chose qui ne colle pas.»
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«Je pense que la question se pose de savoir quelle part de toutes les dépenses promises sera comptabilisée cette année et l'année prochaine, et quelle part sera reportée», a avancé M. Dodge.
«Je pense qu'il y a une réelle possibilité qu'ils fassent exactement la mauvaise chose et qu'ils taxent les personnes et les entreprises qui feront les investissements qui augmenteront réellement les revenus au fil du temps», dit-il.
Il craint que l'impôt sur la fortune ne ralentisse la croissance et préfère que le gouvernement fédéral «accroisse l'épargne» plutôt que d'augmenter les impôts.
En entrevue, M. Dodge a également exprimé des doutes quant à l'efficacité des plans des libéraux visant à résoudre le problème de l'offre dans la crise du logement au Canada.
Lundi, alors qu'il s'adressait à un public essentiellement composé d'hommes d'affaires qui demandaient au gouvernement de stimuler la croissance économique et de ne pas imposer de nouvelles taxes susceptibles de décourager les investisseurs, le premier ministre Justin Trudeau n'a fait aucune mention d'un quelconque plan de ciblage de la richesse qui serait en préparation.
La position du gouvernement est que le pays se trouve à un «moment charnière» qui nécessite des investissements urgents, notamment dans les domaines abordables pour les électeurs du millénaire et de la génération Z, tels que le logement et l'emploi.
«Les milléniaux et la génération Z constituent désormais la majorité de la main-d'œuvre canadienne. Ils sont notre économie (...) Ils ont maintenant l'impression que la stabilité de la classe moyenne est hors de portée. Nous devons faire face à ce moment, parce que cela ne peut pas se produire», a déclaré M. Trudeau.
«L'économie n'est forte que si elle est optimiste.»