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«Notre tolérance à l'égard de toute perturbation, qu'il s'agisse de protestations ou autres, sera faible», a indiqué Ade Adelekan, un responsable de la police londonienne.
Huit mois après les funérailles de la reine Elizabeth II, la police londonienne s'attaque à un nouveau grand défi sécuritaire avec «Golden Orb», dispositif d'ampleur pour le couronnement de Charles III.
Après l'arrestation mardi devant Buckingham d'un homme ayant jeté derrière les grilles du palais ce qui semble être des cartouches de fusil, Scotland Yard a tenu à rassurer.
«Nous avons débriefé nos plans (pour le couronnement) pour nous assurer qu'il n'y avait pas de lacunes», a souligné mercredi auprès des journalistes Ade Adelekan, un responsable de la police londonienne. Il s'est dit «convaincu» que tout est bien en ordre à trois jours des célébrations.
Avec des centaines de milliers de touristes et des dirigeants du monde entier attendus à Londres, l'opération de sécurité est «l'une des plus importantes» gérées par la police londonienne, a-t-il affirmé.
Plus de 29 000 policiers, dont des renforts venus de tout le Royaume-Uni, sont mobilisés pour l'opération «Golden Orb», qui a débuté en début de semaine et dure jusqu'au lundi 8 mai.
Dans un point presse mercredi, la police londonienne a précisé que le jour du couronnement (samedi 6 mai), plus de 9 000 policiers seront mobilisés ainsi que 2 500 officiers spécialisés.
«Le jour du couronnement, nous aurons la plus grande mobilisation d'agents sur une journée depuis des décennies, avec un peu plus de 11 500 agents en service», a souligné dans un communiqué M. Adelekan.
Parmi eux, de nombreux policiers seront postés le long du cortège. D'autres seront chargés d'assurer la sécurité des VIP ou patrouilleront dans la foule pour repérer tout comportement anormal.
Le groupe anti-monarchie Republic a annoncé qu'il entendait rassembler au moins un millier de personnes pour huer le roi samedi à Trafalgar Square.
Si M. Adelekan a souligné que ces manifestations étaient «légales», il a affirmé que la police interviendrait «rapidement» si ces mobilisations deviennent «criminelles». «Notre tolérance à l'égard de toute perturbation, qu'il s'agisse de protestations ou autres, sera faible», a-t-il indiqué.
Brandir une pancarte anti-monarchie n'est pas un acte criminel, a-t-il précisé, sans toutefois dresser une limite claire entre ce qui relève de la protestation et ce qui relève de la perturbation.
La police londonienne dispose pour intervenir d'un tout nouvel arsenal législatif après l'entrée en vigueur mercredi de la loi sur l'ordre public. Critiqué jusqu'à l'ONU, ce texte donne de nouveaux pouvoirs à la police pour empêcher les «perturbations sérieuses».
Les militants écologistes, connus au Royaume-Uni pour leurs actions coup de poing, sont particulièrement visés par le texte qui prévoit notamment jusqu'à 12 mois de prison pour toute personne bloquant une route, une technique de protestation régulièrement utilisée par ces activistes.
La police londonienne a également indiqué avoir «l'intention d'utiliser des technologies de reconnaissance faciale» afin de repérer «les personnes dont la présence poserait des problèmes de protection du public».
Cela inclut «les personnes recherchées pour des délits ou faisant l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par les tribunaux», a indiqué Scotland Yard dans un communiqué.
L'ONG de défense des libertés individuelles Big Brother Watch a regretté l'utilisation d'un «outil de surveillance de masse autoritaire», affirmant que cette technologie restait peu fiable.
Par ailleurs, des snipers seront postés sur les toits du centre de Londres. Le ciel sera également surveillé de près: aucun drone ou avion n'est autorisé à voler au dessus du centre de Londres samedi, à l'exception d'hélicoptères de sécurité ou de médias autorisés.