Début du contenu principal.
«Quand une RPA ferme, ce n’est pas seulement une adresse qui disparaît, mais tout un réseau de vie qui s’effondre.»
La fermeture de 87 Résidences privées pour aînées (RPA) entre le 1er octobre 2023 et le 30 septembre 2024 n’a pas été sans conséquence, alors qu’elles ont provoqué l’éviction de plus de 1400 locataires.
C’est ce que révèle une enquête nationale menée par l’Association québécoise des retraités des secteurs publics et parapublics (AQRP).
La Montérégie a été la région la plus éprouvée par les fermetures de RPA, 15 établissements ayant fermé leurs portes. Au moins 173 locataires ont perdu leur logement.
À VOIR | «Un tsunami de dépouillement total»: les aînés de la RPA Mont-Carmel racontent ce qu'ils ont vécu
Si le territoire desservi par le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a été légèrement moins affecté par les fermetures de RPA, avec 11, 282 locataires ont toutefois été évincés, ce qui en fait la région la plus touchée.
Comparativement à la même période l’année précédente, le nombre d’évictions sur l’ensemble du territoire a diminué de 44%. Entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023, 2557 locataires avaient perdu leur logement. Le nombre de fermetures de RPA a quant à lui diminué de 1% pour la même période.
«Certes, les évictions ont chuté de façon drastique ; signe d’une meilleure prise en charge pour relocaliser les aînés délogés. Toutefois, les fermetures de RPA restent inchangées depuis un an [...] Chaque fermeture déracine des aînés, les plongeant dans une détresse profonde», note le président provincial de l’AQRP, Paul-René Roy.
«Ce modèle d’affaires est en train de sombrer.»
Pour freiner l’hémorragie, l’AQRP propose de transformer les RPA en habitations communautaires gérées par des entreprises d’aide à domicile. «Dans cette vision, la solidarité prime sur le profit, les services de proximité sont facilement accessibles et les résidents deviennent bien plus que de simples locataires : ils deviennent des membres actifs d’une véritable communauté ancrée dans l’entraide et la vie collective», fait valoir l’association.
«Quand une RPA ferme, ce n’est pas seulement une adresse qui disparaît, mais tout un réseau de vie qui s’effondre. Des aînés se retrouvent déracinés, forcés de payer plus cher pour des logements éloignés de leur communauté. Plutôt que de voir ces fermetures comme de simples statistiques, voyons-les comme des occasions de renaissance», conclut M. Roy.