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Le premier ministre François Legault est catégorique: les groupes antiavortement n’ont pas leur place dans les organismes qui relèvent du gouvernement.
Le premier ministre François Legault est catégorique: les groupes antiavortement n’ont pas leur place dans les organismes qui relèvent du gouvernement.
«Il y a une question de jugement. On n’ira pas permettre à des groupes antiavortement de pouvoir faire de grands spectacles dans des organismes publics», a-t-il lancé vendredi matin avant la période de questions à l’Assemblée nationale.
Le sujet est revenu dans l’actualité vendredi. Radio-Canada révélait que la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, était intervenue pour faire annuler un événement d’un groupe antiavortement au Centre des congrès de Québec. L’événement était organisé par le groupe Harvest Ministries International, établi en Colombie-Britannique.
«C’est contre les principes fondamentaux du Québec. […] Ce type d’événement n’aura pas lieu chez nous», a lancé Mme Proulx.
La ministre du Tourisme a d’ailleurs critiqué la décision du président et directeur général du Centre des congrès, Pierre-Michel Bouchard.
«Il y a eu une erreur de la part de mon PDG. Je lui en ai fait part […] On lui a rappelé les grands principes dans lesquels il devait opérer. Il aurait dû avant tout prendre le téléphone et appeler soit ma sous-ministre, soit ma directrice de cabinet pour en discuter», a-t-elle dit.
«On a recadré le message auprès de nos sociétés d’État pour s’assurer que de telles décisions ne soient plus prises», a-t-elle ajouté.
D’autres groupes qui ont des valeurs qui vont à l’encontre des «principes fondamentaux du Québec» pourraient-ils se voir interdire l’accès au Centre des congrès ? La ministre Proulx a évité de répondre directement à la question. «Ce type de situation n’est jamais arrivé», a-t-elle affirmé.
Selon Caroline Proulx, ce n’est pas une atteinte à la liberté d’expression.
«Il faut être conséquent. On est un gouvernement féministe, on est un gouvernement pro-choix», a, pour sa part, soutenu la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron.
Les trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale sont tous d’accord avec la décision de la ministre du Tourisme.
Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, croit que, bien que la liberté d’expression soit fondamentale, on n’a pas à tout accepter. «C’est clair, au Québec, on ne veut pas retomber dans le débat sur l’avortement», a-t-il affirmé.
Selon le péquiste Pascal Bérubé, «l’État à travers le Centre des congrès n’a pas à accueillir un tel groupe qui fait la promotion de valeurs qui vont à l’encontre de celles de l’État».
«Si ces gens-là ont envie de s’exprimer, qu’ils aillent s’exprimer ailleurs», a dit, pour sa part la députée solidaire Ruba Ghazal Élargir l’accès plutôt que légiférer
La ministre Martine Biron a récemment affirmé sa volonté de légiférer pour protéger le droit à l’avortement au Québec.
Québec solidaire juge que la priorité du gouvernement ne devrait pas être d’adopter une loi pour garantir le droit à l’avortement, mais bien d’en élargir l’accès.
Selon Ruba Ghazal, le droit à l’avortement n’est pas menacé au Québec, mais il est nécessaire de rester vigilant.
«Nous avons invité les partis d’opposition à une rencontre. On va les consulter», a assuré Mme Biron.