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«Je veux souligner à quel point je suis déçu de voir que le Parti conservateur a choisi de rouvrir le débat sur l'avortement et s'attaquer au libre choix des femmes»
Le premier ministre Justin Trudeau a accusé le chef conservateur de rouvrir le débat sur l'avortement au pays en permettant à l'un de ses députés de déposer un projet de loi qui, selon des militants pro-vie, pourrait accorder de façon détournée des droits à un fœtus.
«Tout d'abord, je veux souligner à quel point je suis déçu de voir que le Parti conservateur, appuyé par Pierre Poilievre, a choisi de rouvrir le débat sur l'avortement et s'attaquer au libre choix des femmes», a-t-il déclaré à son arrivée à la réunion hebdomadaire de son caucus, mercredi.
M. Trudeau réagissait à l'avancement en deuxième lecture du projet de loi C-311 qui encouragerait les juges à considérer les blessures physiques ou émotionnelles faites à une victime enceinte comme un «facteur aggravant» lors de la détermination de la peine.
Nous sommes pro-choix. Ce qui veut dire que nous allons toujours défendre votre libre choix – et nous tenir debout face aux politiciens conservateurs qui veulent nous faire reculer. https://t.co/ook8OSBlKf pic.twitter.com/bNchPzfB3X
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) May 10, 2023
La députée conservatrice Cathay Wagantall, marraine de C-311, s'oppose à l'avortement, mais elle a déclaré que le projet de loi ne visait que la violence contre les femmes enceintes.
Selon M. Trudeau, les Canadiens peuvent faire confiance aux juges lorsqu'ils prennent en compte les différents facteurs au moment de trancher sur la peine.
Au même moment où le premier ministre prononçait ces paroles, un groupe de militants antiavortement tenait une conférence devant le parlement en vue de leur marche annuelle sur la colline prévue le lendemain.
Le président de la Campagne Québec-Vie, Georges Buscemi, a expliqué aux journalistes voir le projet de loi «d'un œil favorable» et que cela «change la donne» dans le cadre du débat sur l’avortement. Selon lui, C-311 permet «tranquillement» et de façon «pédagogique» que «la vie au sein de la mère est une vie qui a une valeur intrinsèque».
«Ce qu'il (M. Trudeau) reproche à Cathay Wagantall, c'est en fait de faire le bien, a déclaré M. Buscemi. Il y a certainement, quand même, une reconnaissance du fait que la femme enceinte, ce n'est pas la même chose qu'une femme qui n'est pas enceinte et ça, on s'en réjouit.»
Les rares conservateurs qui se sont arrêtés pour répondre aux questions des journalistes mercredi ont répété que le projet de loi de leur collègue n'a «rien à voir» avec l'avortement
«C'est une question de sécurité publique», a insisté leur porte-parole en matière de famille, d’enfants et de développement social, Michelle Ferreri. Les libéraux tentent de «distraire» et de ramener ce débat quand ils «font quelque chose de mal, quand ils sont dans un coin, quand les sondages sont en baisse», a-t-elle contre-attaqué.
La députée de l’Alberta Michelle Rempel, qui a rappelé être pro-choix, a déclaré que le projet de loi vise simplement à prévenir la violence contre les femmes lorsqu'elles sont enceintes. «C'est tout», a-t-elle lancé.
«Il est bien connu que les femmes enceintes sont sujettes à des taux de violence plus élevés et qu'elles sont plus vulnérables à la violence. Et la violence basée sur le genre est quelque chose qui empêche l'égalité des sexes», a ajouté Mme Rempel.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a déjà affirmé dans le passé qu'il était «pro-choix» et qu'il ne présenterait pas de projet de loi pour limiter les droits à l'avortement au Canada. Son porte-parole a confirmé que le chef avait l'intention de voter en faveur du projet de loi.