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De jeunes adultes pourtant en bonne en santé ont commencé à prendre du poids quand on les a privés d’une bonne nuit de sommeil, ont constaté des chercheurs américains.
De jeunes adultes pourtant en bonne en santé ont commencé à prendre du poids quand on les a privés d’une bonne nuit de sommeil, ont constaté des chercheurs américains.
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Encore plus inquiétant, le poids s’est accumulé au niveau de l’abdomen, là où il est le plus susceptible d’avoir un impact néfaste sur la santé cardiovasculaire.
«Tous les gras ne sont pas égaux dans leurs effets délétères au niveau de la santé cardiométabolique, a commenté la docteure Mélanie Henderson, qui est pédiatre endocrinologue au CHU Sainte-Justine. Le gras sous-cutané est moins défavorable que le gras qui s’accumule au niveau viscéral, donc au niveau abdominal.»
Lors d’une étude menée par des chercheurs de la célèbre clinique Mayo, à Rochester, au Minnesota, 12 jeunes adultes âgés entre 19 et 39 ans ont été répartis entre deux groupes: un qui a dormi seulement quatre heures par nuit pendant deux semaines, et un autre qui a dormi neuf heures, suivi de trois jours de récupération.
L’expérience a été menée en centre hospitalier de manière à pouvoir surveiller soigneusement le sommeil des participants, leur alimentation et leur activité physique.
Les chercheurs ont constaté que le groupe qui avait été limité à quatre heures de sommeil consommait en moyenne 308 calories de plus par jour que l’autre. Après deux semaines, ce groupe avait engraissé, en moyenne, de 500 grammes, et avait augmenté de 11 % sa quantité de graisse viscérale.
Une analyse plus détaillée a ensuite démontré que ce poids avait été ajouté au niveau de l’abdomen. La quantité de graisse viscérale a continué à augmenter chez le groupe privé de sommeil même après la période de récupération de trois jours.
«Le corps est bâti pour défendre son poids le plus élevé, a expliqué la docteure Henderson. Nos mécanismes hormonaux sont faits pour qu’on maintienne notre poids. Dès qu’on perd du poids, notre métabolisme ralentit, nos signaux de satiété changent pour qu’on ait encore plus faim… Tous ces mécanismes-là sont faits pour défendre le poids atteint. Alors quand on parle de contrer les effets de prise pondérale, ça prend du temps avant qu’on puisse le faire avec succès, et c’est souvent très difficile.»
Si la littérature scientifique documente solidement le lien entre le manque de sommeil et la prise de poids, cette étude se distingue par le fait qu’elle a examiné où, plus précisément, ce poids s’accumule, a dit la docteure Henderson.
L’étude souligne aussi que le fait de mal dormir ou de dormir insuffisamment n’aura pas comme seule conséquence d’avoir de la difficulté à se mettre en marche le lendemain matin, d’autant plus que le manque de sommeil est une problématique très importante aussi bien chez les jeunes que chez les adultes, a ajouté la docteure Henderson.
«On sait qu’il y a un grand pourcentage de jeunes qui ne dorment pas suffisamment, et en moyenne, les jeunes dorment une heure de moins qu’il y a 20 ans, a-t-elle dit. Plusieurs adolescents ont des carences au niveau du nombre d’heures de sommeil la nuit.»
Ce seront souvent les jeux vidéo qui occuperont le temps que les jeunes ne consacrent pas au sommeil, ajoute la docteure Henderson en conclusion, et des études démontrent que le temps passé devant un écran peut avoir un effet indésirable sur la qualité de l’alimentation. «Toutes les habitudes de vie sont interreliées», a-t-elle dit.