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Le petit monde des garderies s’en trouvera complètement transformé, si les conservateurs d’Éric Duhaime prennent le pouvoir à Québec le 3 octobre.
Le petit monde des garderies s’en trouvera complètement transformé, si les conservateurs d’Éric Duhaime prennent le pouvoir à Québec le 3 octobre.
La plateforme qui sera défendue par le Parti conservateur du Québec (PCQ) lors de la prochaine campagne électorale, et dont La Presse canadienne a obtenu copie jeudi, prévoit chambouler le mode de financement des services de garde en vigueur depuis la création des Centres de la petite enfance (CPE) en 1997.
Officiellement, aucun type de service de garde (CPE, garderies privées ou familiales) ne disparaîtrait sous la gouverne conservatrice, mais le mode de financement du réseau serait transformé, de manière à les mettre en concurrence les uns avec les autres, et surtout à réduire à sa plus simple expression le rôle de l’État en ce domaine.
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Le principe de base promu par les conservateurs : assurer le maximum de liberté de choix aux parents, «sans biais idéologique» favorisant un modèle plutôt qu’un autre.
La formule retenue : à terme, réduire, voire éliminer le financement public du réseau, pour privilégier l’aide directe aux parents.
Un gouvernement Duhaime s’engagerait donc à offrir aux parents un bon de garde imposable de 200 $ par semaine, par enfant, soit 10 400 $ par année. Cela rappelle un peu les «bons de garde» de l’Action démocratique de Mario Dumont, en 2003.
L’État ne serait donc plus responsable de financer le réseau. Adieu le tarif quotidien de 8,70 $. Le montant réclamé pour faire garder son enfant serait déréglementé. Chaque CPE, garderie privée ou familiale pourrait fixer son propre tarif.
Durant un premier mandat conservateur, le bon de garde serait mis en place «progressivement» et «remplacerait à terme le financement public des CPE et des garderies ou services de garde subventionnés».
Ainsi, les conservateurs entendent bien mettre fin «au quasi-monopole d’État en matière de garde». Le document ne dit pas un mot sur le manque criant de places à court terme, et ne fixe aucun objectif en termes de nombre de places à créer durant le prochain mandat, en vue de répondre à la demande. La liste d’attente actuellement dépasse les 52 000 noms.
«L’État doit soutenir directement les parents et la famille lorsque cela est possible, plutôt que de subventionner des services uniformisés, afin de favoriser un marché des services plus apte à répondre efficacement et rapidement aux besoins exprimés par les familles», peut-on lire dans le document d’une soixantaine de pages.
Les conservateurs s’inquiètent du bas taux de natalité du Québec. Ils préfèrent les familles nombreuses. Un gouvernement Duhaime verrait donc à bonifier les allocations familiales. Il offrirait un crédit d’impôt supplémentaire aux familles comptant plus de deux enfants. Les familles comptant au moins deux enfants n’auraient pas à payer de droits de mutation lors de l’achat d’une maison.
«Le modèle québécois d’aide à la famille est discriminatoire», selon le parti, qui présentera sa plateforme à ses candidats, lors d’un grand rassemblement, ce week-end à Drummondville. Les candidats recevront alors une formation pré-électorale.
Éric Duhaime prononcera un discours en après-midi, dimanche, suivi d’une conférence de presse, après avoir rendu publique sa plateforme qui se concentre autour de certains thèmes : la santé, l’environnement, le transport et l’économie.
À l’instar des garderies, le chapitre sur l’éducation aborde le sujet sous l’angle du financement, mais demeure avare de détails.
Sous un gouvernement conservateur, le financement de l’école passera aussi par les parents.
«C’est en redirigeant les ressources et le pouvoir décisionnel vers les personnes qui œuvrent directement auprès des élèves, les directions d’école, les enseignants et les parents que l’on favorisera les meilleures décisions possibles dans l’intérêt des élèves et de leur réussite», peut-on lire dans le document.
Le PCQ voudrait voir davantage d’investissements du secteur privé dans le milieu scolaire. Cela pourrait contribuer, selon lui, à «renouveler le parc des écoles plus rapidement et plus efficacement».
Un gouvernement du PCQ favoriserait aussi l’établissement d’écoles à charte, qui sont en principe quasi-autonomes, pouvant déterminer elles-mêmes leurs besoins en ressources humaines (pas nécessairement syndiquées) et matérielles.
Un gouvernement conservateur serait soucieux de garantir la liberté académique à l’université, et verrait donc à revoir la loi qui vient tout juste d’être adoptée à ce sujet.
Les universités devraient «mettre rapidement en place des comités de surveillance de la liberté d’expression». Un bilan de l’activité de ces comités sera produit avant la fin d’un premier mandat du PCQ pour faire les ajustements qui s’imposeront.