Début du contenu principal.
Ces «valeurs» équivalent, selon M. Singh, à une volonté de «couper les services» livrés à la population canadienne et «donner des cadeaux aux riches PDG».
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh accuse Mark Carney, candidat dans la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, de vouloir supprimer des emplois dans la fonction publique au même titre que les conservateurs de Pierre Poilievre.
M. Singh a fait mardi ce rapprochement clair entre celui qui est vu, dans des sondages, comme le favori pour accéder au poste de chef libéral, et le chef de l'opposition officielle qu'il a l'habitude de cibler dans ses lignes d'attaque.
«C'est ce que les conservateurs font tout le temps. Je suis surpris un peu que Mark Carney a commencé à dire la même chose», a-t-il lancé au cours d'un point de presse tenu à Hamilton, ville ontarienne située en périphérie de Toronto.
Ce n'est toutefois pas ce qu'a affirmé l'ex-gouverneur de la Banque du Canada. M. Carney a assuré, au cours d'une récente entrevue accordée à Radio-Canada, qu'il ne comptait pas mettre à pied des fonctionnaires. Il promet plutôt de freiner la hausse des effectifs de la fonction publique observée au cours des dernières années.
Dans des déclarations plutôt vagues au fil de l'entretien avec l'animateur Patrice Roy, l'aspirant chef libéral dit aussi vouloir aller chercher des économies dans l'«efficience». «Il faut utiliser la technologie et il faut faire une distinction entre les dépenses opérationnelles et les investissements de capitaux, c'est-à-dire les investissements du gouvernement du Canada qui sont catalyseurs pour les investissements privés», a soutenu celui qui tente aussi de devenir premier ministre.
Les conservateurs, eux, veulent bel et bien mettre la hache dans la fonction publique. Pour s'y prendre, M. Poilievre s'engage, s'il remporte les prochaines élections, à cesser de remplacer les «quelque 17 000 fonctionnaires qui quittent volontairement pour la retraite chaque année», comme il l'a déclaré au début du mois.
Quoi qu'il en soit, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) n'a pas été réfréné dans ses commentaires publics, mardi, affirmant que M. Carney «partage les mêmes valeurs» qu'un conservateur notoire, soit l'ex-premier ministre Stephen Harper.
Ces «valeurs» équivalent, selon M. Singh, à une volonté de «couper les services» livrés à la population canadienne et «donner des cadeaux aux riches PDG».
«Ce n'est pas surprenant parce qu'il était le choix de l’ancien premier ministre Stephen Harper, l'ancien premier ministre conservateur, (qui) a voulu que Mark Carney devienne son ministre des Finances», a-t-il dit.
Plusieurs sondages montrent que les néo-démocrates et les conservateurs descendent dans les intentions de vote depuis le début de l'année.
Les libéraux, eux, dont la course à la direction bat son plein après la démission du premier ministre Justin Trudeau, remontent significativement la pente. Cela survient dans le contexte de menaces tarifaires du président américain Donald Trump.
Dans sa récente entrevue accordée à Radio-Canada, M. Carney a soutenu qu'«il y a plusieurs différences» entre M. Poilievre et lui, échange au cours duquel il a confirmé avoir reçu l'offre de M. Harper mentionnée mardi par M. Singh.
Le diffuseur public cite d'ailleurs dans un article l'ancien directeur des communications de M. Harper, Dimitri Soudas, affirmant que l'ex-premier ministre «ne soutient certainement pas M. Carney de quelque manière que ce soit».
Toujours dans le clan conservateur, le député Michael Barrett a convié mardi les représentants de la presse parlementaire dans le foyer de la Chambre des communes pour que les troupes de Pierre Poilievre continuent de lancer leurs flèches à M. Carney.
M. Barrett, porte-parole de son parti en matière d'éthique, croit que celui qu'il surnomme «Carbon Tax Carney» à tour de bras doit «dire la vérité» aux Canadiens au sujet de «ses nombreux conflits d'intérêts».
«Vous devez divulguer toutes les formes de rémunération que vous avez reçues en conseillant Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada, ainsi que toute rémunération que vous avez reçue ou que vous recevrez à la suite de votre départ de vos différents postes», a-t-il écrit dans une lettre peu de temps avant de s'adresser aux médias.
Durant son échange avec les journalistes, M. Barrett a été incapable de dire si M. Carney a violé quelque règle sur l'éthique que ce soit, mais il a associé ce dernier aux libéraux qui «enfreignent» les règles et «contournent» les lois.
M. Barrett a également refusé de dire s'il croit qu'un aspirant chef libéral doit être tenu aux mêmes standards éthiques qu'un candidat, tous partis confondus, qui cherche à devenir député au terme d'élections. L'élu conservateur a plutôt affirmé qu'il y a une distinction entre «une personne assise dans le bureau du premier ministre et une autre qui ne l'est pas».
Avec des informations de Michel Saba, La Presse canadienne