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«Je pense que des élections doivent avoir lieu le plus tôt possible», dit Yves-François Blanchet.
Dès que les militants libéraux auront fait leur choix, le remplaçant de Justin Trudeau doit déclencher des élections sans attendre, plaide le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
«Je pense que des élections doivent avoir lieu le plus tôt possible, a déclaré M. Blanchet, mardi, lors d’une allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Le prochain chef ou la prochaine cheffe du Parti libéral du Canada doit, dès sa nomination, déclencher des élections.»
Il en va de «l’intérêt supérieur» du Québec et du Canada, a renchéri le chef du parti souverainiste en mêlée de presse en marge de son discours.
«On ne peut pas avoir un bout de négociation fait par M. Trudeau, suivi d'un bout de négociation fait par le nouveau ou la nouvelle chef du Parti libéral, suivi d'un autre bout de négociation qui sera fait par on ne sait qui, parce que personne ne sait comment sera composé le prochain gouvernement.»
M. Blanchet a réitéré qu’il ne voit pas la pertinence de rappeler le Parlement pour déployer un plan d’aide pour composer avec la menace tarifaire de Donald Trump à ce stade-ci. «On n'a pas les informations nécessaires pour déployer un plan intelligent de secours aux entreprises.»
Si le premier ministre du Québec, François Legault, réclame une renégociation hâtive de l’accord de libre-échange, M. Blanchet croit que le processus ne peut commencer sans la tenue d’une élection au fédéral.
«Il est inévitable qu'entre maintenant et la conclusion d'un nouveau traité de libre-échange, il y aura eu des élections fédérales. Alors, la logique suggère de le faire le plus vite possible pour que la stabilité s'installe pendant l'essentiel de la négociation.»
Le plaidoyer survient au moment où les sondages laissent entrevoir une remontée libérale à la suite d’une potentielle victoire du candidat Mark Carney. Un nouveau sondage Léger suggère qu'un PLC dirigé par M. Carney serait à égalité avec les conservateurs.
M. Blanchet a dit faire peu de cas des sondages. «Vous savez, on a vu du mouvement d'intention de vote et je m'en contrefous un peu.»
Au cours de son allocution, M. Blanchet a brandi le spectre que le fédéral sacrifie les intérêts économiques du Québec «comme monnaie d’échange» dans ses négociations avec l’administration Trump.
«Est-ce que les Québécois peuvent faire l'économie d'une voix nombreuse et forte dans un Parlement pour s'assurer que l'économie du Québec ne sera pas bradée au bénéfice… Les exemples sont évidents de l'automobile, de l'Ontario ou du pétrole de l'Ouest et d'autres secteurs qui sont typiquement canadiens.»
Il a aussi dénoncé les intentions de raviver un projet de pipeline qui passerait par le Québec afin de permettre l’exportation du pétrole albertain vers l’Europe. «On nous dit en même temps, comme si ça avait rapport, que le temps est venu de dérouler un tuyau à travers la gorge des Québécois pour faire passer le pétrole vers l'Atlantique.»
Le premier ministre du Québec, François Legault, avait ouvert la porte la semaine dernière à considérer un nouveau projet de pipeline à condition que l’acceptation sociale soit au rendez-vous. La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, avait aussi mentionné que les tensions commerciales avec les États-Unis portaient à réfléchir sur la pertinence d’un tel projet.
Pour M. Blanchet, on utilise la menace des tarifs pour remettre ce projet à l’ordre du jour. « Il n'y a pas de projet, il n'y en a pas présentement, c'est comme une fable de politiciens qui se disent: "Ah, on va aller manger le lunch des conservateurs".»
«Il n'y a aucun intérêt économique pour le Québec dans la volonté de nous passer un tuyau sur le corps. Et il y a une nuisance environnementale pour laquelle nous payons très cher tout le monde.»