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International

L'UNRWA interrompt l'acheminement de l'aide par le principal point de passage de Gaza

Des hommes armés ont pillé près de 100 camions circulant sur cette route à la mi-novembre, et il a indiqué que des gangs avaient volé une cargaison plus petite samedi.

Des jeunes palestiniens manifestent devant une clinique de l'UNRWA dans le camp de réfugiés de Qalandia, pour protester contre la décision du parlement israélien empêchant l'agence de poursuivre son travail, à Qalandia, le lundi 25 novembre 2024.
Des jeunes palestiniens manifestent devant une clinique de l'UNRWA dans le camp de réfugiés de Qalandia, pour protester contre la décision du parlement israélien empêchant l'agence de poursuivre son travail, à Qalandia, le lundi 25 novembre 2024.
Samy Magdy et 
Tia Goldenberg / Associated Press

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a annoncé dimanche qu'elle suspendait les livraisons d'aide par le principal point de passage de marchandises vers la bande de Gaza ravagée par la guerre, en raison de la menace de gangs armés qui ont récemment pillé des convois.

Elle impute en grande partie l'effondrement de l'ordre public à la politique israélienne.

Cette décision pourrait aggraver la crise humanitaire à Gaza alors que l'hiver froid et pluvieux s'installe, avec des centaines de milliers de Palestiniens vivant dans des camps de tentes et dépendants de l'aide alimentaire internationale. Les experts mettaient déjà en garde contre la famine dans le nord du territoire, que les forces israéliennes ont presque complètement isolé depuis le début du mois d'octobre.

Philippe Lazzarini, le directeur de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le principal fournisseur d'aide à Gaza, a déclaré que la route menant au point de passage de Kerem Shalom était trop dangereuse du côté de Gaza.

Des hommes armés ont pillé près de 100 camions circulant sur cette route à la mi-novembre, et il a indiqué que des gangs avaient volé une cargaison plus petite samedi.

Kerem Shalom est le seul passage entre Israël et Gaza conçu pour les cargaisons et constitue la principale artère de livraison de l’aide depuis la fermeture du passage de Rafah avec l’Égypte en mai. Le mois dernier, près des deux tiers de toute l’aide entrant à Gaza sont passés par Kerem Shalom, et au cours des mois précédents, elle représentait une quantité encore plus importante, selon les chiffres israéliens.

Dans une publication diffusée sur le réseau social X, M. Lazzarini a largement imputé à Israël la défaillance des opérations humanitaires à Gaza, citant «les décisions politiques de limiter les quantités d’aide», le manque de sécurité sur les routes de l’aide et le ciblage par Israël de la force de police dirigée par le Hamas, qui assurait auparavant la sécurité publique.

Israël n’a pas fait de commentaire immédiat sur cette décision.

Israël affirme qu’il autorise l’entrée d’une quantité suffisante d’aide à Gaza et accuse l’UNRWA et d’autres agences de ne pas l’avoir livrée. Il accuse l’UNRWA d’avoir permis au Hamas d’infiltrer ses rangs – des allégations démenties par l’agence des Nations unies – et a adopté une loi pour rompre ses liens avec elle le mois dernier.

De nouvelles frappes israéliennes à Gaza

Des frappes israéliennes à Gaza ont tué au moins six personnes dans la nuit, dont deux jeunes enfants de six et huit ans, dans la tente où leur famille s'abritait, ont indiqué dimanche des responsables médicaux.

La frappe dans la zone de Mawasi, un camp de tentes tentaculaire abritant des centaines de milliers de personnes déplacées, a également blessé la mère des enfants et leur sœur de huit mois, selon l'hôpital Nasser voisin. Un journaliste de l'Associated Press à l'hôpital a vu les corps.

Une autre frappe dans la ville de Rafah, dans le sud du pays, à la frontière avec l'Égypte, a tué quatre hommes, selon les informations de l'hôpital.

L'armée israélienne a soutenu qu'elle n'était au courant d'aucune frappe dans ces deux endroits. Israël dit qu'il ne cible que les militants et essaie d'éviter de blesser les civils, mais ses frappes quotidiennes à travers Gaza tuent souvent des femmes et des enfants.

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Dans un autre développement, un projectile tiré par des rebelles houthis soutenus par l'Iran au Yémen a déclenché les sirènes d'alerte aérienne dans le centre d'Israël. L'armée israélienne a affirmé avoir intercepté le projectile avant qu'il n'entre en territoire israélien. Les houthis ont déclaré avoir tiré un missile balistique sur la ville de Haïfa, dans le nord d'Israël.

Des critiques internes contre Nétanyahou

Un ancien général de haut rang et ministre de la Défense israélien a accusé le gouvernement de nettoyage ethnique dans le nord de Gaza, où les forces israéliennes mènent la dernière d'une série d'offensives contre le Hamas depuis le début du mois d'octobre.

L'armée a bouclé les villes de Beit Hanoun et de Beit Lahia, dans le nord, ainsi que le camp de réfugiés de Jabaliya, et n'a autorisé l'entrée de presque aucune aide humanitaire. Des dizaines de milliers de personnes ont fui, tandis que les Nations unies estiment qu'il en reste jusqu'à 75 000.

Moshé Yaalon, qui a été ministre de la Défense sous Benyamin Nétanyahou avant de démissionner en 2016 et de devenir un opposant féroce du premier ministre, a déclaré que le gouvernement actuel était déterminé à «occuper, annexer, nettoyer ethniquement».

Pressé par un journaliste d'un média local samedi, il a affirmé : «Il n'y a pas de Beit Lahia. Pas de Beit Hanoun. (Ils) opèrent actuellement à Jabaliya, et (ils) nettoient en fait le territoire des Arabes».

M. Yaalon a réitéré ses propos dimanche dans une entrevue à la radio israélienne, affirmant que «des crimes de guerre sont commis ici».

Le parti Likoud du premier ministre Nétanyahou a critiqué ses propos antérieurs, l’accusant d’avoir fait de «fausses déclarations» qui sont «une récompense pour la Cour pénale internationale (CPI) et le camp des ennemis d’Israël».

La CPI a lancé des mandats d’arrêt contre M. Nétanyahou, un autre ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, et un commandant du Hamas, les accusant de crimes contre l’humanité. La Cour internationale de justice enquête sur les allégations de génocide contre Israël.

Samy Magdy et 
Tia Goldenberg / Associated Press