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Le moment arrivera environ une décennie plus tôt que ce qui était d'abord anticipé, a indiqué le scientifique d'Environnement et Changement climatique Canada et l'un des co-auteurs de l'étude, Nathan Gillett.
Si l'on en croit de nouvelles données, le moment où l'océan Arctique sera exempt de glace estivale arrivera beaucoup plus tôt que prévu.
Un article publié mardi dans la revue Nature a conclu que ces eaux nordiques pourraient être ouvertes pendant des mois dès 2030, même si l'humanité parvient à réduire considérablement ses émissions de gaz à effet de serre.
Le moment arrivera environ une décennie plus tôt que ce qui était d'abord anticipé, a indiqué le scientifique d'Environnement et Changement climatique Canada et l'un des co-auteurs de l'étude, Nathan Gillett.
M. Gillett et ses collègues avaient remarqué des différences croissantes entre ce que les modèles climatiques prédisaient sur la glace de mer et ce qui se passait réellement.
«Les modèles, en moyenne, sous-estiment le déclin de la glace de mer par rapport aux observations», a soutenu M. Gillett.
Ils voulaient savoir dans quelle mesure ils devraient ajuster le modèle pour l'adapter aux données – et ce que ces ajustements pourraient révéler s'ils étaient projetés dans le futur.
Pour ce faire, les scientifiques ont d'abord décrypté l'effet des gaz à effet de serre (GES) d'autres facteurs qui affectent la perte de glace de mer, tels que les produits chimiques artificiels des aérosols ou des événements naturels tels que les éruptions volcaniques. L'impact des aérosols s'est avéré négligeable et l'étude a conclu que les événements naturels ne contribuaient pas à plus de 10 % de la perte de glace de mer.
Les gaz à effet de serre étant isolés comme le principal coupable, ils ont ensuite examiné comment ces émissions étaient utilisées dans leur modèle climatique. En «amplifiant» l'effet des gaz à effet de serre, les chercheurs ont obtenu une bien meilleure correspondance avec les images satellites de la couverture de glace.
Cette évaluation plus précise de l'influence des GES s'est avérée être accompagnée d'un avertissement.
Des estimations précédentes avaient suggéré que la banquise estivale arctique ne disparaîtrait pas avant les années 2040 au plus tôt. Si l'humanité réussissait à réduire ses émissions, la glace de mer toute l'année pourrait même survivre.
Mais une fois le modèle aligné sur ce qui se passait sur l'eau, les prévisions de disparition des glaces estivales se sont beaucoup rapprochées.
«La fourchette est alors de 2030 à 2050, a précisé M. Gillett. Et même dans le scénario d'émission le plus bas, avec la mise à l'échelle, l'Arctique est libre de glace.»
Rien n'est certain, prévient M. Gillett. Mais l'échéance approche.
«Je dirais que c'est extrêmement probable.»
Cela signifierait qu'à la fin de la saison de fonte en septembre, l'Arctique aurait moins d'un million de kilomètres carrés de glace de mer, même avec de faibles émissions. Si les émissions restent élevées, cette période sans glace pourrait durer des mois.
L'étendue moyenne des glaces en avril 2023 était de 14 millions de kilomètres carrés.
De plus, l'étude est la première à mesurer les tendances de la glace de mer pour chaque mois de l'année. Des études antérieures se sont concentrées sur les mois d'été.
En comparant l'étendue de la glace d'une année sur l'autre – de février 2019 à février 2018, par exemple – les données montrent la perte de glace due au changement climatique chaque mois de l'année.
Pam Pearson de l'International Cryosphere Climate Initiative, un réseau d'experts en politiques et de chercheurs, a consulté l'étude de «Nature» et a déclaré qu'il s'agissait d'une preuve solide que les gaz à effet de serre modifient l'Arctique plus rapidement qu'on ne le pensait auparavant.
«Plus de glace est perdue, plus rapidement que ne le prédisent même les modèles les plus récents», a-t-elle écrit dans un courriel.
«Les observations d'aujourd'hui dépassent même les prévisions les plus élevées. Les réserves de glace mondiales sont tout simplement plus sensibles que nous ne le pensions à de légers changements dans le réchauffement.»
M. Gillett a indiqué qu'un océan Arctique sans glace accélérerait certainement le réchauffement des terres autour des eaux – se réchauffant déjà à trois fois la moyenne mondiale. L'écosystème fragile qui dépend de la banquise – qui abrite tout, des algues aux ours polaires – changerait complètement.
Et en ce qui concerne le climat, ce qui se passe dans l'Arctique peut ne pas rester dans l'Arctique.
«Les gens ont examiné les implications possibles du réchauffement de l'Arctique sur le climat aux latitudes plus basses, a affirmé M. Gillett. C'est encore un sujet de débat.»