Début du contenu principal.
L'Iran a confirmé mercredi que le prochain cycle de négociations sur le nucléaire avec les États-Unis se tiendrait ce week-end à Rome, après une confusion antérieure quant au lieu des négociations.
L'annonce par la télévision d'État iranienne intervient alors que le président iranien, Massoud Pezeshkian, a officiellement approuvé la démission de l'un de ses vice-présidents, principal négociateur de Téhéran lors de l'accord nucléaire de 2015 avec les puissances mondiales.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, est également arrivé en République islamique mercredi. Ses discussions pourraient inclure des négociations sur les conditions d'accès de ses inspecteurs dans le cadre de tout accord proposé.
La télévision d'État a annoncé qu'Oman assurerait à nouveau la médiation des négociations, samedi, à Rome. Le ministre des Affaires étrangères d'Oman a servi d'interlocuteur entre les deux parties lors des négociations du week-end dernier à Mascate, capitale du sultanat.
Lundi, les responsables avaient initialement identifié Rome comme hôte des négociations, mais l'Iran a insisté tôt mardi matin sur son retour à Oman. Les responsables américains n'ont pas encore annoncé publiquement le lieu des négociations, bien que Donald Trump a appelé le sultan d'Oman, Haïtham ben Tariq, mardi, lors d'un voyage du souverain aux Pays-Bas.
L'enjeu des négociations est crucial pour les deux pays, qui se rapprochent du demi-siècle d'inimitié. Le président américain a menacé à plusieurs reprises de lancer des frappes aériennes contre le programme nucléaire iranien si aucun accord n'était trouvé. Les responsables iraniens mettent de plus en plus en garde contre la possibilité de se doter de l'arme nucléaire avec leurs stocks d'uranium enrichi à des niveaux proches de ceux des armes nucléaires.
Depuis l'échec de l'accord nucléaire en 2018, à la suite du retrait unilatéral des États-Unis par M. Trump, l'Iran a abandonné toutes les limites de son programme et enrichit l'uranium jusqu'à 60 % de pureté, soit un niveau proche des 90 % nécessaires pour de l'armement.
Les caméras de surveillance installées par l'AIEA ont été perturbées, tandis que l'Iran a interdit l'accès à certains des inspecteurs les plus expérimentés de l'agence établie à Vienne. Les responsables iraniens ont également de plus en plus menacé de se doter de l'arme atomique, ce qui inquiète l'Occident et l'AIEA depuis l'abandon par Téhéran, il y a des années, de son programme d'armement organisé en 2003.
Tout accord éventuel entre l'Iran et les États-Unis devrait probablement s'appuyer sur l'expertise de l'AIEA pour garantir le respect de ses engagements. Malgré les tensions entre l'Iran et l'agence, son accès n'a pas été totalement révoqué.
Par ailleurs, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a mis en garde mercredi les États-Unis contre toute «position contradictoire et opposée» lors des négociations. «L'enrichissement est un problème réel et reconnu, et nous sommes prêts à instaurer la confiance face à d'éventuelles préoccupations», a-t-il déclaré. Mais la perte du droit d'enrichir «n'est pas négociable».