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Sans l'allègement fiscal, le taux d'inflation annuel aurait atteint 2,3 %.
L’inflation annuelle du Canada a ralenti en décembre, en grande partie grâce à l’allègement fiscal temporaire accordé par le gouvernement fédéral.
Mardi, Statistique Canada a indiqué que l'inflation annuelle pour décembre se situait à 1,8 %, une diminution par rapport à 1,9 % en novembre.
Au Québec, l'inflation s'est établie à 1,6 % en décembre, après avoir été de 1,5 % en novembre.
Le rapport de l’indice des prix à la consommation de Statistique Canada montre que les achats de nourriture au restaurant et l’alcool acheté en magasin ont le plus contribué à la décélération à l'échelle du pays.
Le gouvernement fédéral a instauré un congé de la TPS sur ces articles à la mi-décembre, ainsi que sur les vêtements pour enfants et certains jouets, entre autres.
Sans l’allègement fiscal, Statistique Canada a indiqué que l’inflation annuelle aurait été de 2,3 %.
«Si l'on fait fi du congé de TPS, ce n’est pas un bon rapport, franchement, du point de vue de l’inflation, a affirmé Doug Porter, économiste en chef de la BMO. Décembre est un mois particulier, car vous bénéficiez généralement de rabais autour du Boxing Day, et il peut y avoir un report des soldes du Vendredi fou.»
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Statistique Canada a noté que les prix inclus dans son indice des prix à la consommation sont les prix finaux, y compris toutes les taxes d'accise et autres.
L'allègement fiscal fédéral devant durer jusqu'au 15 février, l'impact de la mesure continuera probablement à se faire sentir dans les rapports sur l'inflation de janvier et février.
«Comme l'allègement fiscal est entré en vigueur au milieu du mois, un impact supplémentaire devrait se faire sentir en janvier, alors que les prix pendant tout le mois auront été soumis au taux réduit», a déclaré Andrew Grantham, économiste principal de la CIBC, dans une note.
La croissance des prix des produits d’épicerie a également ralenti par rapport au mois précédent, tombant à 1,9 % sur un an, contre 2,6 % en novembre. Les prix de l'essence ont augmenté de 3,5 % par rapport à la même période de l'année précédente.
L'inflation des coûts de la composante du logement a légèrement diminué en décembre pour atteindre 4,5 %, mais reste élevée, tandis que les prix des loyers ont augmenté à un rythme plus lent sur un an en décembre, à 7,1 %.
L'attention se tourne maintenant vers la Banque du Canada, qui doit prendre une décision sur les taux d'intérêt la semaine prochaine.
Certains économistes ont appelé à une nouvelle baisse du taux directeur d'un quart de point de pourcentage, après une baisse d'un demi-point en décembre. M. Porter a souligné que la menace de tarifs douaniers de 25 % par le président américain Donald Trump pèserait sur la décision de la banque centrale.
Lundi soir, Donald Trump a laissé entendre que les tarifs douaniers seraient imposés au Canada le 1er février.
Cet échéancier a été évoqué après que des responsables de l'administration Trump, parlant sous couvert de l'anonymat, eurent suggéré aux journalistes que le président républicain se contenterait de signer un mémorandum demandant aux agences fédérales d'étudier les questions commerciales, y compris les pratiques déloyales présumées du Canada, du Mexique et de la Chine.
«C'est presque comme si nous avions besoin de deux prévisions: une avec des tarifs douaniers et une sans», a déclaré M. Porter.
«Dans le scénario modéré où le Canada ne serait pas touché ou le serait par des tarifs douaniers modestes de la part des États-Unis, nous supposions trois baisses de taux d'ici la fin de l'année, ramenant le taux directeur à 2,5 %.
«Je pense que nous devons revoir l'ensemble des prévisions si nous sommes effectivement soumis à des tarifs douaniers de 25 %. Je pense que nous aurions affaire à des réductions plus importantes de la part de la Banque du Canada.»
Services économiques TD a également réitéré son attente d'une baisse d'un quart de point de pourcentage à «chaque autre décision (de taux) en 2025».
Derek Holt, responsable de l’économie des marchés financiers à la Banque Scotia, a dit croire que la Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur inchangé la semaine prochaine, compte tenu du rebond de la consommation par habitant et de la menace des tarifs douaniers.
«Tous les signes pointent vers de fortes représailles de la part du Canada qui accentueraient les pressions sous-jacentes sur les prix, a écrit M. Holt dans son point de vue sur le rapport sur l’IPC. Pourquoi se précipiter pour réduire les taux après 175 points de base de baisses à ce jour? Je sais une chose avec certitude: je ne réduirais pas les taux à ce moment tout en laissant toutes les options ouvertes pour l’avenir.»