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Les universités américaines ont 14 jours pour mettre fin aux programmes de diversité

Le président Donald Trump salue depuis son véhicule le Trump International Golf Club, lundi 17 février 2025, à West Palm Beach, en Floride.
Le président Donald Trump salue depuis son véhicule le Trump International Golf Club, lundi 17 février 2025, à West Palm Beach, en Floride.
Collin Binkley
Collin Binkley / Associated Press

L’administration Trump donne deux semaines aux écoles et universités américaines pour éliminer leurs initiatives de diversité, sous peine de perdre leur financement fédéral, augmentant les enjeux de la lutte contre le «wokisme» menée par le président. 

Dans une note de service publiée vendredi, le département de l’Éducation a donné un ultimatum demandant de cesser l'utilisation de «préférences raciales» comme facteur d’admission, d’aide financière, d’embauche ou autre. Les écoles ont 14 jours pour mettre fin à toute pratique qui traite les étudiants ou les travailleurs différemment en fonction de leur ethnie. 

Les enseignants des universités du pays se sont précipités pour évaluer leur risque et décider s’ils devraient défendre ces pratiques qu’ils jugent légales. Cette demande menace de bouleverser tous les aspects du fonctionnement des campus, des lettres de demande d'inscription aux salles de classe et aux clubs parascolaires. 

L'objectif est de corriger ce que la note décrit comme une discrimination endémique dans le secteur de l'éducation, qui nuirait souvent aux étudiants blancs et asiatiques. 

«Les écoles ont fonctionné sous le prétexte que sélectionner les étudiants en fonction de la "diversité" ou d’euphémismes similaires était différent d'une sélection en fonction de leur race», a déclaré Craig Trainor, secrétaire adjoint par intérim aux droits civiques. «Ce n’est plus le cas. Les étudiants devraient être évalués en fonction de leur mérite, de leurs réalisations et de leur caractère.» 

La note est une extension du décret du président Donald Trump interdisant les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Elle reflète un changement dans l’interprétation des lois antidiscrimination du gouvernement fédéral. Comme justification juridique, elle cite la décision de la Cour suprême de 2023 interdisant que la race soit un facteur dans les admissions à l'université. 

«En termes simples, les établissements d'enseignement ne peuvent ni séparer ni ségréguer les étudiants en fonction de leur race ni distribuer des avantages ou des fardeaux en fonction de la race», indique la note. 

Lundi, le département de l'Éducation a annoncé qu'il avait également réduit de 600 millions $ US les subventions aux organisations qui forment les enseignants. Les programmes faisaient la promotion des concepts «qui divisent», comme la DEI, la théorie critique de la race et l'activisme pour la justice sociale, a justifié le département. 

La décision de la Cour suprême 

La nouvelle directive vise à supprimer les considérations raciales de domaines tels que l'aide financière, le logement, les cérémonies de remise des diplômes, l'embauche et la promotion. Elle cible directement les admissions à l'université, suggérant que ces institutions ont cherché à contourner la décision de la Cour suprême. 

Les dissertations universitaires, par exemple, ne peuvent pas être utilisées pour prédire la race d'un étudiant, indique le guide. Dans la décision de la Cour suprême, le juge en chef John Roberts a déclaré que rien n’empêchait les universités «de prendre en compte les discussions d’un candidat sur la façon dont la race a affecté sa vie», tout en avertissant qu'elles ne pouvaient pas utiliser ces récits comme solution de contournement indirecte pour tenir compte de la race des étudiants. 

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La note indique également qu’il est illégal pour les universités d’éliminer les exigences de tests standardisés dans le but «d'atteindre l’équilibre racial souhaité ou pour augmenter la diversité raciale». Des dizaines d’universités à travers les États-Unis ont abandonné les exigences des tests du SAT et de l’ACT ces dernières années, invoquant des inquiétudes quant au fait que les examens favorisent les étudiants issus de familles à revenus élevés. 

La note du ministère semble viser les bourses pour les étudiants issus de certaines origines raciales. Il y a eu un débat juridique sur la question de savoir si la décision de la Cour suprême s’étendait à l’aide financière. Certaines écoles et institutions ont depuis décidé de supprimer les exigences raciales pour certaines bourses. 

La National Association of Student Financial Aid Administrators a affirmé qu'il n'y avait pas de consensus sur la question et que le groupe essayait de comprendre comment la décision du gouvernement pourrait affecter l'aide aux étudiants. 

«La dernière chose dont les étudiants ont besoin en planifiant le financement de leurs études, c'est l'incertitude quant au moment ou à la possibilité de recevoir l'aide financière sur laquelle ils comptaient», a fait valoir l'association dans un communiqué. 

Collin Binkley
Collin Binkley / Associated Press