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Cible de tirs groupés, Québec solidaire promet que les terres agricoles ne seront pas frappées d’un impôt supplémentaire, contrairement à ce qu’avait dit la formation de gauche la veille.
Cible de tirs groupés, Québec solidaire promet que les terres agricoles ne seront pas frappées d’un impôt supplémentaire, contrairement à ce qu’avait dit la formation de gauche la veille.
Le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois s’est défendu d’avoir corrigé le tir avant un événement organisé par l’Union des producteurs agricoles (UPA) mercredi après-midi. «Une erreur de transfert d’information» explique que l’information contraire a été transmise aux journalistes la veille. «On savait depuis longtemps qu’on allait à l’UPA demain, je ne l’ai pas appris la veille.»
Je tiens à amener une précision. Les terres agricoles seront exemptées de l’impôt sur les grandes fortunes et les successions proposé par Québec solidaire, au même titre que notre régime fiscal comporte déjà des particularités pour celles-ci. #qc2022
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) September 7, 2022
Lors d’une mêlée de presse mardi, les candidats solidaires Simon Tremblay-Pepin (Pointe-aux-Trembles) et Mathieu Perron-Dufour (Hull) avaient été questionnés par les journalistes sur la question. Ils avaient répondu que les agriculteurs étaient généralement fortement endettés pour financer leur entreprise, ce qui faisait en sorte que le seuil de 1 million $ d’actif net était rarement atteint.
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M. Nadeau-Dubois a rectifié le tir mercredi. «Ce qu’on exempte, c’est vraiment les terres agricoles parce que c’est une activité essentielle de nourrir le Québec. Faut pas ajouter d’obstacles à la relève agricole.»
Plus tôt mercredi, plusieurs partis ont tiré à boulets rouges sur les «taxes orange» de Québec solidaire, qui, selon eux, nuiront aux agriculteurs québécois.
Le parti a annoncé mardi qu’il imposerait un impôt supplémentaire pour les citoyens qui ont un actif net de 1 à 10 millions $, ainsi qu’un impôt sur les successions de plus d’un million $.
«J’ai senti une certaine inquiétude avec les taxes orange qui s’appliquent à tous ceux qui ont un actif de plus d’un million $. On le sait que les terres agricoles coûtent très cher, donc il y a beaucoup d’inquiétude», a déclaré mercredi le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, à sa sortie d’une rencontre avec les représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) à Longueuil.
«Moi, quand je regarde ce plan-là, je ne suis pas sûr qu’ils ont consulté grand monde du monde agricole», a ajouté le ministre de l’Agriculture sortant, André Lamontagne.
Plus tôt dans la journée, la cheffe libérale Dominique Anglade avait également reproché à QS de s’attaquer à la relève agricole.
De passage à Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie, elle a fait remarquer que la moissonneuse-batteuse garée juste derrière elle valait un million de dollars. Les terres et la machinerie d’un exploitant agricole dépassent ainsi facilement le million de dollars, et pourtant les agriculteurs mènent une existence difficile, selon elle.
«Ces personnes ont travaillé toute leur vie pour céder quelque chose à leurs enfants, a-t-elle plaidé. Quand les parents ont travaillé toute leur vie et ont décidé de transférer leur patrimoine, ne serait-ce qu’une maison, à leurs enfants, non, je ne pense pas qu’on devrait aller les imposer.»
À ses côtés, son candidat dans Huntingdon, Jean-Claude Poissant, lui-même agriculteur, a renchéri.
«Faut regarder l’ensemble de l’entreprise: il y a eu des sacrifices de génération en génération. Avant de dire qu’une personne est riche, il faut penser au passé d’une entreprise.»
De son côté, le Parti québécois a accusé QS de mettre de l’avant une proposition «contreproductive».
«Ça va à mon avis causer plus de problèmes que ça va apporter de solutions», a déclaré le chef péquiste Paul St-Pierre-Plamondon à Carleton-sur-Mer.
«Ça va devenir plus logique de vendre à des firmes d’investissement étrangères que de donner en héritage la terre agricole.»
Mercredi et jeudi, tous les chefs de partis doivent rencontrer les dirigeants de l’Union des producteurs agricoles (UPA), comme le veut la tradition en campagne électorale.
M. Nadeau-Dubois a également accusé la CAQ de «mentir» et de mener `une campagne de salissage' au sujet des politiques de Québec solidaire par rapport à la consommation de viande.
Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a accusé Québec solidaire de vouloir retirer l’équivalent de 800 millions $ en production agricole en prônant une réduction de la production de la viande.
Cette affirmation est «un mensonge», rétorque M. Nadeau-Dubois. «Le plan de Québec solidaire ne comporte aucune mesure qui s’attaque aux éleveurs du Québec. La seule chose qui pourrait faire baisser la production de viande au Québec, c’est les habitudes des gens, parce qu’elles évoluent. Les gens mangent différemment.»
En fait, le plan climat de Québec solidaire, qui promet de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au seuil de 1990 d’ici 2030, avance l’hypothèse d’une diminution d’entre 5 % et 12 % de la production de bœuf, porc, volaille et produits laitiers d’ici 2030.
Cette prévision tient compte des changements des habitudes et d’une politique visant à ce que 50 % de plats offerts dans les établissements du secteur public soient d’origines végétales.
Le gouvernement du Québec a, lui aussi, tenu compte d’une réduction de la consommation de viande dans ses hypothèses, ajoute le candidat solidaire, qui cite un rapport gouvernemental publié en juin 2021. Le rapport émet l’hypothèse que les productions animales déclineraient de 7 % d’ici 2030.