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Société

Les syndiqués du front commun québécois ont voté à 95 % en faveur de la grève

Le mandat obtenu par le Front commun (CSN, CSQ, FTQ et APTS) précise qu'il est possible de se rendre jusqu'à la grève générale illimitée et que «le déclenchement de la grève générale illimitée sera précédé de séquences de grève.»

/ Noovo Info

Les syndiqués du front commun du secteur public québécois ont voté dans une proportion de 95 % en faveur d'un mandat de grève à exercer au moment opportun.

Le mandat obtenu par le Front commun (CSN, CSQ, FTQ et APTS) précise qu'il est possible de se rendre jusqu'à la grève générale illimitée et que «le déclenchement de la grève générale illimitée sera précédé de séquences de grève.»

«Le mandat de grève que nous avons obtenu est historique! Il s’agit d’un message on ne peut plus clair au gouvernement. [...] Si le gouvernement doutait encore du contexte dans lequel nous nous trouvons, ceci est le signal ultime», font valoir les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa dans la vidéo liée à l'article.

Le Front commun représente environ 420 000 travailleuses et travailleurs, dont 78 % sont des femmes.

La question salariale figure aux nombres des points qui achoppent actuellement dans les négociations avec le Conseil du trésor.

«Soyons clairs : le gouvernement joue une trame très traditionnelle, témoignant de sa déconnexion face aux réalités du terrain. C’est certain que le maintien d’une offre salariale de 9 % sur 5 ans, en dépit du ridicule de la chose, n’aide pas à calmer la grogne des membres…, mais pour Mme LeBel [la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel], il est encore temps de bien faire. Et il faudra nécessairement arriver avec des offres substantielles», affirment les représentants du Front commun.

Le Front commun réitère par ailleurs son ouverture à négocier pour arriver à un règlement «qui permet aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur de cesser de s’appauvrir et d’améliorer leurs conditions de travail concrètement.»

«Ce qu’on veut, c’est que l’issue de cette négociation nous permette de regarder résolument vers l’avant et de reconstruire nos services publics sur des bases solides. Et ça, c’est dans l’intérêt de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, qui l’ont d’ailleurs bien compris, comme en témoigne leur appui dans cette négociation. Est-ce qu’on peut passer à table pour la suite des choses maintenant, et sérieusement?», conclut le Front commun.

«Élaguer les demandes»

En septembre dernier, Québec s'est engagé à réduire considérablement le nombre de ses demandes sectorielles faites aux syndicats et leur demandait de faire le même bout de chemin «dans le but d'accroître les chances de conclure une entente dans le secteur public d'ici la fin de l'année.»

Les demandes dites sectorielles sont celles qui touchent aux conditions de travail dans les secteurs comme l'éducation et la santé. Il ne s'agit ni des salaires ni du régime de retraite, lesquels sont plutôt négociés à la table centrale.

Concernant les primes versées à des milliers de travailleurs du secteur public, elles avaient été prolongées jusqu'à la mi-octobre et la présidente du Conseil du trésor a affirmé dans les dernières heures sur le réseau social X qu'aucune décision n'a été prise sur la fin des primes.

«Négos: comme annoncé, j’ai réduit mes demandes à 5 pour chacune des tables sectorielles. Contrairement à ce qui circule, aucune décision sur la fin des primes n’a été prise. Je la ferai connaître aux syndicats lorsque l’analyse de leur travail d’élagage sera terminée», peut-on lire sur son compte X.

Ces primes concernent des psychologues, du personnel infirmier, des ouvriers spécialisés, des secrétaires médicales, ainsi que ceux qui travaillent auprès des personnes en CHSLD, par exemple. Elles peuvent représenter des milliers de dollars pour les travailleurs concernés.

La balle est dans le camp du gouvernement

Invité à se prononcer sur le vote qui s'est déroulé un peu plus tôt, le premier ministre François Legault est demeuré prudent. Il s'est contenté de dire qu'il s'attendait à ce qu'il y ait «une grosse grève le 31 octobre prochain». 

Or, aucun chef syndical n'a évoqué cette date pour une éventuelle grève.

Le premier ministre a tenu à défendre l'offre salariale de son gouvernement. «On offre 13 % d'augmentation. On pense que c'est raisonnable. On pense que ça respecte la capacité de payer des Québécois», a-t-il affirmé.

De leur côté, les partis d'opposition à l'Assemblée nationale affirment que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement.

Pour Québec solidaire (QS), il s'agit d'un vote de grève historique. Selon le chef parlementaire solidaire, Gabriel Nadeau Dubois, les employés du secteur public ont envoyé un message clair au gouvernement, car ils ne se sentent pas respectés.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) demande à la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, d'arrêter de négocier sur la place publique et de régler le dossier.

«Si l'offre est refusée, c'est au gouvernement à la bonifier», a déclaré en point de presse le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay.

Le Parti québécois (PQ) affirme que les négociations n'avancent pas et que le gouvernement ne montre pas de signe d'ouverture.

«Le gouvernement a plutôt un genou à terre dans la mesure où les services se dégradent», a affirmé le porte-parole du PQ en santé, Joël Arseneau. «On est au bord de l'effondrement, tant en santé, qu'en éducation, qu'en services de garde.»

«Or, le gouvernement, je pense, aurait la population derrière lui s'il décidait résolument de mettre en place des moyens pour améliorer les conditions de travail, pour améliorer les services et donner espoir aux gens», a-t-il ajouté.

Avec des informations de La Presse canadienne.