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International

Les partis d'opposition en France tentent de tisser rapidement des alliances

Les partis d’opposition à gauche comme à droite s'efforcent dans l'urgence de former des alliances.

Jordan Bardella, president of the far-right National Rally, leaves the party headquarters, Monday, June 10, 2024 in Paris. French President Emmanuel Macron dissolved the lower house of France's parliament in a surprise announcement sending voters back to the polls in the coming weeks to choose lawmakers, after his party was handed a humbling defeat by the far-right in the European elections Sunday. (AP Photo/Thomas Padilla)
Jordan Bardella, president of the far-right National Rally, leaves the party headquarters, Monday, June 10, 2024 in Paris. French President Emmanuel Macron dissolved the lower house of France's parliament in a surprise announcement sending voters back to the polls in the coming weeks to choose lawmakers, after his party was handed a humbling defeat by the far-right in the European elections Sunday. (AP Photo/Thomas Padilla)
Barbara Surk
Barbara Surk

Fort d'une victoire éclatante aux élections européennes, le Rassemblement national, parti d'extrême droite en France, s'est lancé mardi dans la campagne électorale nationale avec son leader vedette, Jordan Bardella, promettant à ses partisans de «bâtir la majorité la plus large possible».

Les partis d’opposition à gauche comme à droite s'efforcent dans l'urgence de former des alliances et de présenter des candidats de coalition pour ces élections législatives anticipées en France, convoquées par le président Emmanuel Macron après que son parti a subi dimanche une défaite écrasante face à l’extrême droite lors des élections européennes.

 

Même si de fortes divergences subsistent entre les partis des deux côtés de l’échiquier politique, les personnalités éminentes qui appellent à un front unique dans les deux camps semblent avoir un point commun: elles ne veulent pas coopérer avec le parti Renaissance du président Macron.

Malgré leurs divisions, les partis de gauche ont convenu lundi soir de former une nouvelle alliance comprenant les Verts, les socialistes, les communistes et l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise. 

Les dirigeants de ces partis ne se sont pas encore mis d’accord sur la personne qui dirigera la nouvelle coalition ni sur son programme pour les législatives, dont le premier tour aura lieu dans moins de vingt jours, le 30 juin.

À la lumière des sondages européens, les politiciens de gauche s’efforcent de resserrer les rangs pour empêcher une victoire du Rassemblement national au deuxième tour le 7 juillet, qui pourrait conduire l’extrême droite à diriger un gouvernement français pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale — depuis le maréchal Pétain. Pour l’instant, ils ont également juré de ne pas s’allier aux centristes d'Emmanuel Macron. 

Dans une déclaration commune, l'alliance a appelé toutes les forces de gauche, y compris les syndicats influents, à s'unir derrière un «nouveau Front populaire» pour «construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite».

Consolider le pouvoir de la droite

La leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, œuvre à consolider le pouvoir de la droite à l'approche des élections législatives. Sa nièce, Marion Maréchal, qui a remporté dimanche un siège au Parlement européen en tant que membre du parti rival d'Eric Zemmour, baptisé Reconquête!, s'est rendue lundi au siège du Rassemblement national à Paris pour négocier une alliance d'extrême droite. 

Marine Le Pen a également rencontré des membres du parti conservateur Les Républicains pour discuter d’un front unique. Certains élus conservateurs ont soutenu des projets de loi du gouvernement à l’Assemblée nationale depuis que le président Macron a perdu la majorité à la chambre basse à la suite des élections de 2022. 

«Je pense que nous avons une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails, et pour cela, il faut être capable de rassembler», a déclaré Mme Le Pen dans une entrevue lundi soir à la chaîne de télévision française TF1. Elle a déclaré que le Rassemblement national et les conservateurs pourraient s'entendre sur plusieurs objectifs politiques, notamment un plan de relance économique, une augmentation du pouvoir d'achat et une réduction de l'immigration en France.

Le président des Républicains, Éric Ciotti, a déclaré vouloir un accord avec Mme Le Pen, ce qui a incité plusieurs membres éminents de son parti de droite à réclamer sa démission. M. Ciotti a plaidé que les conservateurs avaient besoin de cette alliance pour assurer leur survie politique. 

À voir aussi : Politique française: ce qui explique la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale

«Nous avons besoin d'une alliance» avec le Rassemblement national pour construire «un bloc des droites, un bloc national», a expliqué mardi M. Ciotti sur TF1. 

Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a alors appelé les membres du parti Renaissance du président Macron à «faire une place dans notre majorité à tous les élus et militants (des Républicains de Ciotti) qui refusent la collaboration» avec l'extrême droite.

Jordan Bardella, le protégé de Mme Le Pen, âgé de 28 ans et visage du triomphe de l'extrême droite aux européennes, a également exhorté les conservateurs français à surfer sur la vague de popularité du Rassemblement national. Il a appelé les conservateurs à «cesser d’être la béquille politique d’Emmanuel Macron» et à venir travailler aux côtés de son parti. 

Plus tôt mardi, le premier ministre Gabriel Attal a rencontré les députés sortants de la Renaissance, encore sous le choc de leur défaite face à l’extrême droite et de la décision du président de dissoudre l’Assemblée nationale.

M. Attal a reconnu que la dissolution était «une décision soudaine» et «brutale» pour les élus, mais il les a exhortés à se préparer au «nouveau combat qui s'ouvre, dans lequel rien n'est joué d'avance».

Le président Macron devrait discuter des prochaines élections lors d’une conférence de presse prévue mercredi.

Barbara Surk
Barbara Surk