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La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) avait organisé un vote référendaire sur trois jours, qui prenait fin à 23 h 59 vendredi.
Les infirmières représentées par la FIQ ont rejeté l'entente de principe conclue entre leur syndicat et le gouvernement du Québec pour le renouvellement de leurs conventions collectives.
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) avait organisé un vote référendaire sur trois jours, qui prenait fin à 23 h 59 vendredi, après avoir tenu plusieurs assemblées générales de ses membres pour les informer du contenu de l'entente de principe.
Voyez le point de presse de la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, dans la vidéo liée à l'article.
Celle-ci a été rejetée par 61 % des syndiquées qui ont voté et le taux de participation était élevé avec 77 % des membres qui se sont prononcés, selon ce qu'a indiqué le plus grand syndicat d'infirmières au Québec sur sa page Facebook.
Ce sont près de 66 000 professionnels en soins sur une possibilité de 80 000 qui ont exercé leur droit de vote. Pour la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, «le message ne peut pas être plus clair» que l'entente de principe est insatisfaisante pour les membres.
«On se relève les manches, on poursuit cette bataille jusqu'à ce qu'il y ait quelque chose pour elles (les professionnelles) qui va faire une différence», a affirmé Mme Bouchard, lors d'une mêlée de presse samedi matin, à Montréal.
Elle a indiqué qu'après avoir pris acte de la décision des membres au courant de la nuit, «le ralliement s'est fait immédiatement».
Mme Bouchard a déclaré que la FIQ ira consulter les membres afin de déterminer les enjeux qui ont amené l'entente à être rejetée.
«C'est sur ces points-là qu'on va devoir travailler pour la suite des choses, parce qu'on ne peut pas balayer complètement une entente de principe du revers de la main et penser qu'on retourne en négociation avec 60 nouvelles demandes, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne et elles le savent très bien», a expliqué Mme Bouchard.
La FIQ représente la grande majorité des infirmières, des infirmières auxiliaires, des inhalothérapeutes et des perfusionnistes cliniques au Québec. Elle recommandait à ses membres de voter en faveur de cette entente de principe, conclue après 15 mois de négociation et des journées de grève.
Plusieurs critiques ont été formulées sur les réseaux sociaux par des syndiquées, notamment sur la question des déplacements d'infirmières et des heures supplémentaires obligatoires.
La présidente de la FIQ a rappelé lors de la mêlée de presse que les membres décrient cette demande de «mobilité» du gouvernement depuis le début des négociations.
«Si après consultation, après toutes les étapes qu’on va avoir à faire dans les prochains jours, prochaines semaines, on se rend compte que c’est vraiment la mobilité, la souplesse, la flexibilité (…) qui fait en sorte que pour les professionnelles en soin au Québec, il ne peut pas y avoir d’entente de principe, la mobilisation sera sur ce sujet-là.»
Même si la FIQ n'en est pas encore au stade d'envisager de nouveaux moyens de pression à l'heure actuelle, le syndicat n’exclut pas que d'autres journées de grève puissent avoir lieu, comme celles qui se sont déjà déroulées en novembre et en décembre dernier.
«On avait déjà en poche un mandat de grève pouvant mener jusqu’à la grève générale illimitée. Si les 80 000 professionnelles en soins nous disent : nous sommes prêtes à aller jusque-là, ce sera ça, on ne s’en privera pas», a soutenu Mme Bouchard.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a réagi sur le réseau social X et a dit prendre «acte du rejet de l’entente de principe par les membres de la FIQ».
«Nous allons rencontrer le syndicat pour comprendre ce qui achoppe. Cependant, le contexte et nos objectifs vont demeurer les mêmes, notamment en matière de souplesse», a indiqué Mme LeBel dans son gazouillis.
Négos/FIQ: Nous prenons acte du rejet de l'entente de principe par les membres de la FIQ. Nous allons rencontrer le syndicat pour comprendre ce qui achoppe. Cependant, le contexte et nos objectifs vont demeurer les mêmes, notamment en matière de souplesse. #polqc
— Sonia LeBel (@slebel19) April 13, 2024
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, s'est aussi tourné vers la plateforme X pour réagir.
«Les discussions vont ainsi se poursuivre. Il demeure que nous devons faire les changements nécessaires pour améliorer notre réseau de la santé et devenir un employeur de choix», a-t-il affirmé.
Lors du conseil national du Parti québécois (PQ), samedi à Drummondville, le porte-parole du parti en matière de santé, Joël Arsenau, a soutenu que c'est le gouvernement qui devrait appliquer la flexibilité dans ses négociations avec les infirmières
«Ça fait déjà 15 mois que la négociation traîne, on sait qu'on n'avance pas dans le système de santé, donc que le gouvernement mette de l'eau dans son vin pour qu'on puisse trouver des conditions de travail qui permettent aux infirmières de continuer à faire leur travail», a-t-il déclaré.