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Les dirigeants européens réfléchissent aux impacts d'une autre présidence Trump

«La coopération transatlantique est de la plus haute importance pour les intérêts américains et européens.»

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, au centre à gauche, s'entretient avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, au centre à droite, à son arrivée au sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à la Puskas Arena de Budapest, en Hongrie, le jeudi 7 novembre 2024.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, au centre à gauche, s'entretient avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, au centre à droite, à son arrivée au sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à la Puskas Arena de Budapest, en Hongrie, le jeudi 7 novembre 2024.
Raf Casert et 
Justin Spike / Associated Press

Une cinquantaine de dirigeants européens ont appelé jeudi à une posture de défense plus forte sur tout le continent qui ne nécessite plus une dépendance fondamentale à Washington, alors qu'ils ont réservé un accueil prudent au prochain président américain, Donald Trump.

Le sommet de la Communauté politique européenne, qui s'est tenu jeudi à Budapest, la capitale de la Hongrie, a réévalué les relations transatlantiques dans l'espoir que la deuxième présidence américaine de Donald Trump évite les conflits de son premier mandat.

«Il a été élu par le peuple américain. Il défendra les intérêts américains», a souligné le président français Emmanuel Macron aux autres dirigeants.

«La question est de savoir si nous sommes prêts à défendre l’intérêt européen. C’est la seule question. C’est notre priorité», a-t-il ajouté.

À maintes reprises, les dirigeants ont rappelé que les efforts de défense européens devaient être accrus.

Après le sommet qu’il a organisé, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a déclaré que les dirigeants s'étaient entendus pour que l'Europe «assume davantage de responsabilités pour garantir la paix et la sécurité».

«Pour le dire plus crûment, nous ne pouvons pas attendre que les Américains nous protègent», a-t-il soutenu.

Au cours de sa première présidence, de 2017 à 2021, M. Trump a fortement poussé les alliés européens de l’OTAN à dépenser davantage pour la défense, jusqu’à 2 % du produit intérieur brut et au-delà, et à dépendre moins de la couverture militaire américaine. Cet argument est totalement intégré.

«C’est lui qui, au sein de l’OTAN, nous a incités à dépasser les 2 %. Et maintenant, grâce à lui également, l’OTAN, si l’on exclut les chiffres des États-Unis, est au-dessus de 2 %», a déclaré le chef de l’OTAN, Mark Rutte.

Charles Michel, le président du Conseil de l’Union européenne, a convenu que le continent devait devenir moins dépendant des États-Unis.

«Nous devons être davantage maîtres de notre destin, a-t-il déclaré. Pas à cause de Donald Trump ou de Kamala Harris, mais à cause de nos enfants.»

Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a affirmé qu’il était «temps de nous réveiller de notre naïveté géopolitique et de réaliser que nous devons engager des ressources supplémentaires afin de pouvoir relever les défis majeurs. C’est une question de compétitivité et de défense européenne.»

L'espoir d'une meilleure relation

Pendant sa campagne électorale, Donald Trump a brandi plusieurs menaces, allant d'une guerre commerciale avec l'Europe, jusqu’à un retrait des engagements de l’OTAN, en passant par un changement fondamental du soutien à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Ces enjeux pourraient avoir des conséquences majeures pour toutes les nations européennes.

«Bien sûr, il a dit beaucoup de choses pendant la campagne», a reconnu le premier ministre néerlandais, Dick Schoof, ajoutant qu’elles n’apparaîtront pas toutes dans ses politiques officielles.

«La coopération transatlantique est de la plus haute importance pour les intérêts américains et européens.»
- Dick Schoof, premier ministre néerlandais

Pour l’instant, les dirigeants européens espèrent qu’un nouveau départ promet des relations plus harmonieuses.

M. Rutte, qui était premier ministre néerlandais pendant la première présidence de M. Trump, a eu ces commentaires: «J’ai très bien travaillé avec lui pendant quatre ans. Il sait très bien ce qu’il veut. Il comprend que nous devons travailler ensemble pour parvenir à des positions communes. Et je pense que nous pouvons y parvenir».

Et M. Rutte a insisté sur le fait que les défis posés par la Russie en Ukraine affectaient les deux côtés de l’Atlantique.

«La Russie livre la dernière technologie à la Corée du Nord en échange de l’aide nord-coréenne dans la guerre contre l’Ukraine. Cela constitue une menace non seulement pour la partie européenne de l’OTAN, mais aussi pour le continent américain», a-t-il indiqué à son arrivée au sommet.

Inquiétudes sur les efforts de paix

Pendant la campagne, Donald Trump a dit que, s’il était réélu, il mettrait fin en une seule journée à la guerre en Ukraine, qui en est maintenant à sa troisième année. L’Ukraine et nombre de ses alliés européens craignent que cela signifie une paix à des conditions favorables au président russe Vladimir Poutine et impliquant la reddition de territoires.

Les alliés européens de l’OTAN espèrent convaincre M. Trump que, s’il aide à négocier un accord de paix, cela doit se faire en position de force, tant pour l’Ukraine que pour les États-Unis.

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu avec M. Trump mercredi soir par téléphone, a déclaré aux journalistes à Budapest que l’Europe et les États-Unis avaient besoin l’un de l’autre pour rester forts.

«C’était une conversation intéressante et productive. Bien sûr, nous ne pouvons pas encore savoir quelles seront ses actions spécifiques. Mais nous espérons que l’Amérique deviendra plus forte. C’est le genre d’Amérique dont l’Europe a besoin. Et une Europe forte, c’est ce dont l’Amérique a besoin. C’est le lien entre les alliés qui doit être valorisé et ne doit pas être perdu», a-t-il expliqué.

Le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, hôte du sommet et fervent partisan de M. Trump, a déclaré jeudi matin qu’il avait déjà eu un appel téléphonique avec le nouveau président dans la nuit, annonçant: «Nous avons de grands projets pour l’avenir!»

Raf Casert et 
Justin Spike / Associated Press