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Les personnes gaies ou lesbiennes nées au Canada sont plus susceptibles d'être titulaires d'un grade universitaire que leurs homologues hétérosexuels, selon une étude publiée mercredi par Statistique Canada.
L'article Les résultats scolaires et économiques des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada : un regard approfondi sur les populations nées au Canada - financée par Femmes et Égalité des genres Canada - précise que parmi l'ensemble de la population de 25 à 64 ans née au Canada, 38% des personnes gaies ou lesbiennes étaient plus susceptibles de détenir un baccalauréat ou un grade de niveau supérieur que leurs homologues hétérosexuels dont le pourcentage se situe à 28,3%.
En revanche, une plus grande proportion d'immigrants étaient titulaires d'un grade universitaire que leurs homologues nés au Canada, quelle que soit leur orientation sexuelle. Plus de la moitié des personnes immigrantes gaies ou lesbiennes (55,0%) et près de la moitié des personnes immigrantes bisexuelles (49,6%) et hétérosexuelles (45,8%) âgées de 25 à 64 ans détenaient au moins un baccalauréat. Ces proportions sont plus élevées que celles des personnes nées au Canada ayant les mêmes orientations sexuelles.
Statistique Canada précise que les données des répondants ayant déclaré une identité autochtone sont exclues de cette étude.
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L'étude de Statistique Canada met aussi en lumière la question salariale chez les personnes gaies, lesbiennes ou bisexuelles.
Ainsi, parmi la population de 25 à 64 ans née au Canada qui occupait un emploi à temps plein au cours de la semaine ayant précédé l'enquête, les personnes hétérosexuelles touchaient les revenus d'emploi annuels médians les plus élevés avec un montant de 58 000$.
Les personnes gaies ou lesbiennes avaient des revenus médians moins élevés que leurs homologues hétérosexuels - avec un salaire annuel d'environ 50 100$ -, tandis que les personnes bisexuelles gagnaient les revenus les plus faibles parmi la population du même groupe d'âge née au Canada, avec un montant de 38 800$.
Statistique Canada précise que la disparité des revenus observée parmi les personnes bisexuelles de 25 à 64 ans s'est maintenue lorsque les résultats ont été désagrégés selon les populations racisées et non racisées. «C'est-à-dire que les personnes bisexuelles nées au Canada, qu'elles soient racisées ou non racisées, avaient des résultats économiques moins favorables que leurs homologues hétérosexuels, gais ou lesbiennes.»
Bien que les personnes LGB nées au Canada aient eu des revenus d'emploi médians plus faibles que les personnes hétérosexuelles, les résultats ont révélé une tendance quelque peu différente parmi la population immigrante. «L'avantage comparatif des personnes hétérosexuelles nées au Canada n'a pas été observé chez les personnes immigrantes hétérosexuelles, qui avaient des revenus semblables à ceux des personnes immigrantes LGB. Chez les personnes de 25 à 64 ans travaillant à temps plein, aucune différence statistiquement significative n'a été observée dans les revenus médians des immigrants d'orientations sexuelles différentes», peut-on lire dans l'article de Statistique Canada.
L'agence fédérale ajoute que les disparités de revenu d'emploi n'étaient évidentes que lorsque les immigrants racisés et non racisés étaient comparés. «Les personnes immigrantes non racisées hétérosexuelles et gaies ou lesbiennes avaient des résultats économiques plus favorables que les immigrants racisés de toutes les orientations sexuelles.» Statistique Canada croit que le tout s'explique par le revenu annuel médian généralement plus faible des personnes immigrantes racisées hétérosexuelles situé à 45 000$, et gaies ou lesbiennes situé pour sa part à 42 400$, qui était semblable à celui des personnes immigrantes bisexuelles racisées, fixé à 40 700$.
Selon l'analyse de Statistique Canada, plusieurs facteurs pourraient avoir une incidence sur les résultats économiques. «La population LGB, plus particulièrement la population bisexuelle, était en moyenne plus jeune que la population hétérosexuelle. Cependant, les écarts de revenus observés parmi les groupes étudiés subsistaient même après avoir pris en compte l'âge et le niveau de scolarité», précise-t-on dans l'étude.