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Mais le premier ministre «n'est pas en politique pour gagner un concours de popularité» et les difficultés ne le découragent pas de briguer un troisième mandat en 2026.
François Legault est le premier à l’admettre: 2023 ne fut «pas une année facile politiquement». Les récents sondages tendent à confirmer cette impression du premier ministre, mais ça ne suffira pas à le décourager de briguer un troisième mandat en 2026.
Au gré des affrontements dans les négociations de nouvelles conventions collectives pour les employés en santé et en éducation, ou encore en marge d’interminables études de la vaste réforme en santé, la Coalition avenir Québec (CAQ) est tombée d’une majorité écrasante obtenue aux dernières élections provinciales au second rang dans les intentions de vote des Québécois.
Rien pour alarmer M. Legault; le premier ministre dit avoir d’autres priorités pour 2024, une année qui s’annonce «meilleure» que 2023.
«Je ne suis pas en politique pour gagner un concours de popularité», a affirmé le chef de la CAQ en bilan de fin de session parlementaire, vendredi à l’Assemblée nationale, tout en convenant qu’il y a eu «beaucoup de controverses» pendant l’année. «Je suis en politique pour amener des changements.»
Ces «grands dossiers», ceux qui «emballent» le premier ministre, ce sont le développement de la filière batterie – qui «prépare l’économie du Québec pour les prochaines générations», selon M. Legault – la relance de «grands projets» chez Hydro-Québec et les mesures en matière d’immigration pour inverser le déclin du français dans la province, notamment.
Quant aux priorités immédiates, le gouvernement Legault martèle l'importance de la qualité des services offerts en santé et en éducation. Aux yeux de M. Legault, «on est plus que dû au Québec pour faire des grands changements qui vont être déterminants pour l’avenir» de ces secteurs.
D’où la «bataille» – pour reprendre le terme utilisé par le premier ministre – des négociations intenses avec les syndicats en santé et en éducation et l’adoption sous bâillon de la vaste réforme du ministre de la Santé, Christian Dubé: le projet de loi 15.
Selon Québec solidaire (QS), la durée prolongée de ces dossiers ne manquent pas de défavoriser la CAQ aux yeux des Québécois. M. Legault, lui, y voit plutôt une «résistance» qui se résorbera quand son parti livrera la marchandise.
«Ça risque de brasser dans les prochaines semaines», a commenté le premier ministre.
«Vous me jugerez en 2026», a-t-il ajouté. «On a trois ans devant nous (avant les prochaines élections, NDLR), mais on a absolument besoin de la flexibilité dans les conventions collectives.»
D’ici ces éventuelles élections, les Québécois préfèreront-ils passer le flambeau à Paul Saint-Pierre Plamondon et aux indépendantistes du Parti québécois (PQ), qui ont pris la tête de la faveur électorale québécoise dans le dernier sondage Léger (31%)?
M. Legault n’a pas affiché de crainte en ce sens, vendredi.
«Je vois que tout le monde, qu’une majorité de Québécois ne veulent pas de référendum en souveraineté», a avancé le premier ministre. «Ils veulent qu’on agisse pour protéger le français.»
Cette session avait commencé avec l'annonce de M. Legault du plus important investissement privé de l'histoire du Québec, 7 milliards $ à Northvolt, mais dès la semaine suivante, la CAQ perdait la circonscription de Jean-Talon.
Réagissant à cette déconfiture, M. Legault a ressuscité le projet de troisième lien autoroutier Québec-Lévis, projet qu'il avait pourtant enterré au printemps dernier à la lumière de nouvelles études, après avoir promis de le réaliser coûte que coûte.
Il a par la suite arraché le projet de tramway des mains du maire de Québec, Bruno Marchand, pour le confier à la Caisse de dépôt.
Les choses sont allées de mal en pis pour les caquistes, qui ont octroyé une subvention de plusieurs millions de dollars pour faire venir les Kings de Los Angeles à Québec, alors qu'ils venaient d'annoncer dans la mise à jour économique que les finances étaient serrées.
Cette décision, combinée à la hausse de 30% du salaire des députés, a fait dégringoler les appuis de la CAQ au sein de la population. M. Legault s'en est dit «peiné», a reconnu que les Québécois étaient «fâchés» contre lui et affirmé en prendre «toute la responsabilité».
Avec de l'information de Caroline Plante, de La Presse canadienne.