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Il est question de réduire les demandes dites sectorielles, soit celles qui touchent aux conditions de travail. Il ne s'agit ni des salaires mi du régime de retraite.
Dans le but d'accroître les chances de conclure une entente dans le secteur public d'ici la fin de l'année, Québec s'engage à réduire considérablement le nombre de ses demandes sectorielles faites aux syndicats et leur demande de faire le même bout de chemin.
Les demandes dites sectorielles sont celles qui touchent aux conditions de travail dans les secteurs comme l'éducation et la santé. Il ne s'agit ni des salaires ni du régime de retraite, lesquels sont plutôt négociés à la table centrale.
Dans une entrevue à La Presse Canadienne, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, s'est dite prête «d'ici deux semaines» à réduire ses demandes sectorielles à «environ cinq», afin de prioriser les plus importantes et d'accroître ainsi les chances de conclure une entente d'ici la fin de l'année pour renouveler les conventions collectives des secteurs public et parapublic.
En revanche, elle demande aux syndicats - pas seulement au Front commun, mais aussi aux autres - de faire de même, dans le même ordre de grandeur. Certains ont présenté une soixantaine de demandes. Il faudrait réduire à environ cinq, mais le nombre peut varier légèrement.
Elle lance toutefois un avertissement: si les syndicats ne réduisent pas ainsi leurs demandes à un nombre significativement moins élevé, «les primes prendront fin». Si les syndicats les priorisent et en réduisent le nombre tel que demandé, les primes seront maintenues jusqu'en décembre, alors que se poursuivront les négociations pour renouveler l'ensemble des conventions collectives, qui sont échues depuis le 31 mars dernier.
Ces primes sont précieuses aux yeux des syndiqués. Certaines concernent le personnel infirmier, d'autres les psychologues, les ouvriers spécialisés, par exemple. Elles peuvent représenter plusieurs milliers de dollars pour les travailleurs concernés. Elles doivent être renégociées pour répondre à des besoins particuliers ou ponctuels.
Or, plusieurs primes devaient déjà prendre fin le 31 mars dernier. Le gouvernement les a reconduites à deux occasions, jusqu'au 30 septembre. Puis lundi, il a annoncé qu'il les prolongerait jusqu'à la mi-octobre. Mme LeBel souligne que ces primes à elles seules valent 600 millions $.
La ministre LeBel soutient que les syndicats «n'ont pas fait de mouvement significatif» à ce jour pour alléger et faciliter cette longue négociation. «Je vais donner l'exemple» en réduisant les demandes patronales, explique-t-elle, en faisant «un nettoyage, un élagage». Elle s'empresse d'ajouter qu'elle attend de la contrepartie syndicale un geste du même ordre.
«Si on réussit à réduire à l'essentiel les objectifs des demandes patronales et syndicales, là on a une réelle chance pour décembre. Parce que si moi je bouge et qu'eux ne bougent pas, on en a pour plusieurs mois», résume-t-elle.
Les demandes syndicales avaient été déposées l'automne dernier et le gouvernement avait déposé ses demandes en décembre.
Pendant ce temps, les syndicats du Front commun continuent à solliciter des mandats de grève auprès de leurs membres. Des assemblées sont prévues jusqu'à la mi-octobre. La ministre assure qu'elle ne remet pas en question ce droit de grève. Mais elle souhaite ne pas en venir là.
Dans une réaction publiée mardi après-midi, le Front commun affirme prendre acte des déclarations de Mme LeBel, mais souligne «qu’après près d’un an de négociations, la balle est dans le camp du gouvernement».
«Nous attendons de voir si ce que Mme LeBel annonce dans l’espace public se traduira concrètement en mouvements significatifs aux tables de négociation. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait de telles déclarations. Rappelons qu’elle voulait aussi régler la négociation avant juin dernier! Le gouvernement nous a annoncé qu’il allait effectuer un exercice de priorisation en premier. Nous prendrons la mesure de son exercice à ce moment-là», soulignent dans une déclaration commune les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.
Ces derniers ont rappelé que les attentes de leurs membres étaient «très grandes» et qu'ils tenaient à améliorer les conditions de travail de l'ensemble des catégories de personnel des réseaux. Ils ont également demandé au gouvernement «d'éviter les opérations de chantage» et à plutôt «puiser dans sa réserve de courage pour s'occuper de son monde».
Avec des informations d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.