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Le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Gilles Courteau, a affirmé qu’un comité indépendant planche sur l’élaboration d’un programme de prévention des comportements inappropriés au sein des équipes.
Le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Gilles Courteau, a affirmé mercredi qu'un comité indépendant planche sur l’élaboration d’un programme de prévention des comportements inappropriés au sein des équipes.
M. Courteau a informé les parlementaires, lors de la commission sur la violence survenue pendant des initiations dans le milieu du hockey (et possiblement d’autres sports), que la LHJMQ reverrait aussi les recommandations reçues dans le passé afin de les appliquer, si nécessaire.
Une consultation auprès des équipes sera entamée «dans les prochaines semaines». Le commissaire Courteau s’engage personnellement à s’adresser aux joueurs et autres membres des organisations afin de sensibiliser ceux-ci aux conséquences causées par la violence dans le hockey.
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Cette consultation, indique M. Courteau, mènera à la publication, l’an prochain, du «code du vestiaire de la LHJMQ» et sera une «référence» des comportements à adopter par les joueurs et autres membres du personnel des équipes. «Toutes personnes qui entrent dans le vestiaire devront s’engager à respecter le code», a ajouté M. Courteau.
«Malgré tous les efforts que nous faisons [afin d’endiguer la violence au hockey], il y a un moment où la porte du vestiaire se ferme. Dorénavant, la LHJMQ veut installer une fenêtre», a-t-il illustré.
À ce jour, aucune plainte concernant des initiations n'a été enregistrée par la LHJMQ. Mais une culture «du silence» persiste et c'est pour cette raison que la ligue doit se pencher sur la question, a mentionné Natacha Llorens, directrice des services aux joueurs.
Outre l’incident concernant des joueurs ayant dû courir nus avec un biscuit dans l’anus dans le cadre d’une initiation, M. Courteau affirme n’avoir eu connaissance d’aucun autre acte dégradant.
«La culture du secret du vestiaire est difficile à changer, elle existe dans d’autres sports et dans d’autres pays. Chez nous elle est surtout présente au hockey, parce que c’est notre sport. Voici ce qu’il faut faire pour la changer.»
M. Courteau a confirmé que les «principes d’initiation» étaient défendues dans la ligue, mais a avoué qu’il n’est pas au courant de tout ce qui arrive derrière les portes closes. «Quand on apprend quelque chose, on intervient», a-t-il assuré.
Le commissaire soutient que la ligue a les moyens de ses ambitions et est assez outillé pour mettre fin à la culture de la violence.
Dans son mémoire déposé à la commission, la LHJMQ mentionne aussi vouloir s’attaquer à la masculinité toxique et au processus de dénonciation au cours des prochains mois.
Le président de la Ligue canadienne de hockey (LCH), Dan MacKenzie, a pris la parole à la suite du témoignage de ses homologues québécois.
Il a annoncé la mise sur pied à compter de la saison prochaine d'une formation obligatoire sur le respect et les mauvais comportements pour les joueurs des ligues dans son giron, soit celles de l'Ontario et de l'Ouest ainsi que la LHJMQ.
M. Mackenzie a souligné que les règles entourant les initiations relèvent de chacune des ligues régionales, mais la LCH s'assure de donner les outils nécessaires pour prévenir les actes répréhensibles.
Selon lui, la façon de mettre fin aux violences est de garantir aux joueurs un mécanisme de dénonciation où leurs plaintes sont prises au sérieux.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17.
Les audiences devant la Commission de la culture et de l’éducation découlent des révélations la semaine dernière concernant des initiations violentes dans le milieu du hockey junior, incluant des violences sexuelles, des actes de discrimination et d’autres formes d’abus.
Selon ce qui a été entendu en Cour supérieure de l’Ontario, de jeunes joueurs ont été torturés, séquestrés de force, rasés, dénudés, drogués, intoxiqués, agressés physiquement et sexuellement et forcés de boire de l’urine, notamment.
Par ailleurs, le député solidaire et responsable en matière de Sports, Vincent Marissal, a demandé à ce que soient prolongées les consultations qui ont débuté mercredi. «Ce qu’on apprend depuis me confirme qu’on ne peut pas se contenter de fermer les micros à la fin de la journée et passer à un autre appel : il faut qu’on poursuive cette importante démarche. Je sens qu’on ne touche qu’à la pointe de l’iceberg aujourd’hui», a-t-il déclaré.
En fin de journée, les parlementaires se sont tournés vers l'Université McGill, qui a fait part de son expérience après avoir connu des actes de bizutage commis dans certaines de ses équipes sportives en 2005 et 2017.
Fabrice Labeau, premier vice-principal exécutif adjoint, études et vie étudiante de McGill, a énuméré les actions mises en place pour éviter d'autres dérapages depuis ces événements.
Le professeur a notamment fait part que l'institution montréalaise indique clairement dans sa politique ce qu'elle considère comme des activités encouragées et celles prohibées avec une liste d'exemples. Les entraîneurs doivent aussi être mis au courant des événements informels des équipes avant qu'ils aient lieu.
La veille de la commission, l'Université McGill s'est retrouvée dans la tourmente pour son refus de comparaître après avoir initialement accepté l'invitation de l'Assemblée nationale. L'établissement invoquait que les événements qu'elle a eu à traiter datent de plusieurs années, et que le délai entre l'invitation et la comparution était très court.
L'établissement anglophone a finalement révisé sa position sous la pression des partis d'opposition qui soutenaient que son témoignage pouvait apporter des pistes de solution.
Avec les informations de Frédéric Lacroix-Couture, la Presse canadienne