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L'une des plus importantes interruptions de travail au Canada est entrée dans sa sixième journée, alors que le syndicat représentant des milliers de travailleurs de la fonction publique en grève cherche à entraver l'accès aux ports.
Le gouvernement fédéral a proposé lundi de procéder à un examen paritaire de ses ordonnances de retour au bureau pour les fonctionnaires, mais n'a pas bougé sur sa dernière offre salariale, alors que la grève du plus important syndicat du secteur public se poursuivait pour un sixième jour.
La présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, a envoyé une lettre ouverte aux fonctionnaires et aux Canadiens, lundi après-midi, identifiant quatre principaux sujets de litige qui subsistent entre le gouvernement et l'Alliance de la fonction publique du Canada: les salaires, le télétravail, le recours à la sous-traitance et le critère d'ancienneté en cas de mise à pied.
Mme Fortier a déclaré que le gouvernement souhaitait conclure des ententes qui soient équitables pour les fonctionnaires «et qui tiennent compte de l'important travail réalisé».
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo qui accompagne cet article.
Elle ajoute par contre que «toute entente doit être raisonnable pour l'ensemble des Canadiennes et des Canadiens, qu'il s'agisse de la présente ronde de négociations collectives ou de celles qui suivront».
Plus de 100 000 membres du syndicat ont quitté le travail mercredi dernier après que le syndicat et le gouvernement fédéral n'ont pas réussi à conclure une entente de principe avant la date limite.
«Nous allons en fait intensifier ces moyens», a déclaré Chris Aylward, président national du syndicat, donnant l'exemple d'une activité accrue dans «les ports du pays».
Les pourparlers se sont poursuivis par intermittence depuis lors, mais les tensions sont vives, même si la prestation des services gouvernementaux aux Canadiens continue d'être affectée, avec des perturbations des services d'immigration, des impôts et des passeports.
Au cours de la fin de semaine, les deux parties se sont mutuellement accusées de faire obstruction aux tables de négociations et d'être trop lentes à réagir aux développements clés.
Depuis près d'une semaine, des grévistes ont fait du piquetage à divers endroits au Canada et ont organisé des rassemblements presque tous les jours sur la colline du Parlement.
Le président national de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Chris Aylward, déclarait dimanche que le syndicat augmenterait le plan de piquetage cette semaine et ciblerait des endroits stratégiques qui ont un impact plus important sur le gouvernement fédéral. M. Aylward a spécifiquement cité les ports d'entrée à titre d'exemple, et lundi, des travailleurs en grève se sont installés à l'extérieur du port de Montréal.
Lundi, ils étaient d'ailleurs nombreux à appliquer cette stratégie alors que la cible était d'augmenter la pression en bloquant le port de Montréal.
«S'il faut encore que ça dure quelques jours, ça va durer quelques jours», a soutenu le vice-président pour Québec de AFPC, Yvon Barrière, au micro d'Étienne Fortin-Gauthier pour Noovo Info.
La porte-parole de l'Autorité portuaire, Renée Larouche, a déclaré dans un courriel que la manifestation avait retardé l'arrivée des camions, provoquant des ralentissements mineurs, mais qu'à 13 h, tout était revenu à la normale.
À Ottawa, où la majorité des fonctionnaires fédéraux vivent et travaillent, il y avait peu de signes d'une présence accrue de piquetage. À midi, une bande itinérante d'environ deux cents grévistes a été aperçue errant quelque peu sans but dans les rues près de la colline du Parlement.
Un chef d'équipe de piquet de grève debout devant les édifices du Parlement a déclaré à La Presse Canadienne qu'ils avaient été expulsés de la Colline elle-même en raison d'une autre manifestation. Cependant, à 14 h, la Colline était presque vide et les travailleurs s'étaient installés devant un édifice fédéral à quelques rues de là.
À Ottawa, où la majorité des fonctionnaires fédéraux vivent et travaillent, il y avait peu de signes d'une présence accrue de piquetage. À midi, une bande itinérante d'environ deux cents grévistes a été aperçue errant quelque peu sans but dans les rues près de la colline du Parlement.
Un chef d'équipe de piquet de grève debout devant les édifices du Parlement a déclaré à La Presse Canadienne qu'ils avaient été expulsés de la Colline elle-même en raison d'une autre manifestation. Cependant, à 14 h, la Colline était presque vide et les travailleurs s'étaient installés devant un édifice fédéral à quelques rues de là.
M. Aylward avait imputé samedi le déclenchement de cette grève à la ministre Fortier et il appelait le premier ministre Justin Trudeau à intervenir. Il a déclaré que le gouvernement aurait dû être en mesure de parvenir à un accord il y a deux ans lorsque les négociations ont commencé.
«Cela démontre l'incompétence de Mona Fortier en tant que présidente du Conseil du Trésor, et de son équipe», déclarait-il lors d'une conférence de presse samedi après-midi.
Interpellée lundi lors de la période des questions en Chambre, Mme Fortier a soutenu que les revendications globales du syndicat étaient «inabordables» et auraient «de graves répercussions sur notre capacité à fournir des services aux Canadiens».
Mais dans sa lettre ouverte, elle soutient que les deux parties étaient parvenues à un accord sur «la plupart» des 570 revendications initialement formulées par le syndicat. La plupart de ces progrès ont été réalisés au cours des trois dernières semaines de médiation, a-t-elle déclaré.
«Cette ronde de négociations a représenté une lourde tâche pour les deux parties», écrit Mme Fortier.
Mais il reste quatre grands problèmes en suspens.
L'AFPC a demandé une augmentation de salaire de 13,5 % sur trois ans. Le gouvernement a proposé une augmentation de salaire de 9 % sur trois ans, suivant les recommandations de la Commission de l'intérêt public. Cette commission a été nommée par la Commission des relations de travail et de l'emploi dans le secteur public fédéral, l'été dernier, pour aider les deux parties à négocier après que l'AFPC a conclu à une impasse.
Mme Fortier a déclaré que l'augmentation proposée s'élèvera finalement à environ 6250 $ de plus par année en moyenne. Le gouvernement a également accepté une prime à la signature pour chaque syndiqué.
L'offre salariale initiale du gouvernement, faite en mai 2022, était de 8,2 % sur trois ans. Ottawa a augmenté l'offre salariale avant que les travailleurs n'atteignent le piquet de grève la semaine dernière.
Le syndicat recherche également plus de flexibilité dans la directive de retour au bureau du gouvernement, qui exigeait que la plupart des employés commencent à revenir au bureau au moins deux à trois jours par semaine avant la date limite de mars. La plupart des fonctionnaires fédéraux travaillaient à domicile depuis le début de la pandémie de COVID-19, en mars 2020.
Mme Fortier a indiqué lundi que le gouvernement avait proposé de revoir conjointement cette directive avec les syndicats, et elle a ajouté qu'un examen officiel garantirait que l'approche soit à jour avec les besoins des employés tout en continuant de servir les Canadiens.
Le syndicat a également soulevé des inquiétudes quant au recours à la sous-traitance. Mme Fortier soutient que le récent budget fédéral promettait de réduire cette pratique, mais qu'il ne serait pas pratique d'éliminer complètement l'externalisation.
Enfin, écrit-elle, le gouvernement a proposé de demander à la Commission de la fonction publique d'envisager de faire de l'ancienneté un facteur à prendre en compte, après le mérite, lors de la prise de décisions concernant les licenciements.
Mais pendant que Mme Fortier présentait ces mises à jour, il semblait y avoir un arrêt complet des progrès dans la négociation distincte impliquant des employés de l'Agence du revenu du Canada (ARC), qui sont membres du Syndicat des employés de l'Impôt, une subdivision de l'AFPC.
Le président de ce syndicat de l'impôt, Marc Brière, a déclaré que les deux parties n'étaient pas à la table de négociation depuis près d'une semaine maintenant, alors que les employés de l'ARC font la grève aux côtés de leurs collègues des autres ministères et organismes.
L'ARC a offert à ses employés la même hausse salariale de 9 % sur trois ans; ce syndicat demande 20,5 %.
M. Brière affirme que le syndicat attend que le Conseil du Trésor revienne avec une offre équitable avant de retourner à la table de négociation. «Il n'y a eu pratiquement aucun progrès au cours du week-end, et nous sommes très contrariés», a déclaré M. Brière.
Avec les collaboration d'Alexandre Sauro et d'Étienne Fortin-Gauthier, Noovo Info.