Le ministre chinois des Affaires étrangères critique les tarifs imposés par les États-Unis

Le ministre a soutenu que les efforts déployés par la Chine pour aider les États-Unis à contenir la crise du fentanyl ont été accueillis par des sanctions tarifaires punitives, ce qui met à rude épreuve leurs relations.

Cette semaine, les États-Unis ont imposé des droits de douane à la Chine, ainsi qu'au Canada et au Mexique, en raison d'accusations de contrebande de fentanyl, que ces pays ont qualifiées d'injustifiées. La Chine affirme avoir fait beaucoup pour réduire les exportations de produits chimiques industriels utilisés pour fabriquer le fentanyl au cours des dernières années, et que la consommation de drogues illicites aux États-Unis est un problème national.

Ces droits de douane sont les derniers d'une série de mesures de rétorsion tarifaires que Washington et Pékin se sont imposées l'un à l'autre depuis le retour au pouvoir du président américain Donald Trump en janvier. Les États-Unis ont augmenté les droits de douane fixes sur toutes les importations chinoises à 20%, tandis que Pékin a répliqué par des droits supplémentaires de 15% sur les importations américaines, notamment de poulet, de porc, de soja et de bœuf, et a renforcé les contrôles sur les relations commerciales avec les principales entreprises américaines.

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La conférence de presse annuelle du ministre des Affaires étrangères est l'occasion pour Wang Yi de s'adresser aux médias chinois et étrangers sur divers sujets. L'événement de vendredi a été dominé par des questions sur les relations de la Chine avec les États-Unis, ainsi que par d'autres sujets tels que les conflits régionaux et les collaborations au sein du Sud.

Concernant la politique de l'administration Trump consistant à privilégier les intérêts américains au détriment de la coopération internationale, M. Wang a déclaré qu'une telle approche, si elle était adoptée par tous les pays du monde, conduirait à la «loi de la jungle».

«Les petits pays et les pays faibles seront les premiers à souffrir, et l'ordre et les règles internationaux seront gravement ébranlés», a expliqué le ministre Wang. «Les grands pays doivent respecter leurs obligations internationales [...] et ne pas chercher à profiter des plus faibles et à les intimider.»

Concernant la guerre en Ukraine, il a réitéré la position de la Chine, qui est de soutenir la résolution des conflits par des négociations politiques. Wang a déclaré que, rétrospectivement, le conflit en Ukraine «aurait pu être évité».

«Toutes les parties devraient tirer des enseignements de la crise», a-t-il ajouté. «Entre autres choses, la sécurité devrait être mutuelle et égale, et aucun pays ne devrait fonder sa sécurité sur l'insécurité d'un autre».

Wang a souligné que les relations entre la Chine et la Russie sont plus fortes que jamais, malgré les récentes consultations entre les États-Unis et la Russie sur la fin de la guerre en Ukraine. Il a déclaré que Pékin et Moscou prévoient d'organiser des célébrations communes cette année pour marquer le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Concernant Taïwan, l'île démocratique que la Chine revendique comme sienne, le ministre Wang a répété: «Taïwan n'a jamais été un pays et ne le sera jamais à l'avenir».

«Préconiser l'indépendance de Taïwan revient à diviser le pays, soutenir l'indépendance de Taïwan revient à s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, et conspirer pour l'indépendance de Taïwan revient à saper la stabilité du détroit de Taïwan», a-t-il dit.

Ceux qui soutiennent l'indépendance de Taïwan «ne font que jouer avec le feu et vont s'y brûler», a mentionné le ministre Wang.

Interrogé sur le projet de Trump de prendre le contrôle de Gaza et de réinstaller les Palestiniens dans les pays voisins, le ministre a soutenu que Gaza appartenait aux Palestiniens et que tout changement forcé du statut du territoire déclencherait de nouvelles turbulences. Il a déclaré que la Chine soutenait le plan de paix proposé par l'Égypte et d'autres pays arabes et a réitéré le soutien de Pékin à une solution à deux États pour la Palestine et Israël.

«Le conflit israélo-palestinien se reproduit sans cesse simplement parce que la solution à deux États n'est qu'à moitié réalisée», a-t-il indiqué. «L'État d'Israël est depuis longtemps une réalité, mais l'État de Palestine est encore loin d'être atteint.»