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Israël a intensifié ses bombardements de cibles dans la bande de Gaza, a annoncé mardi l'armée, en vue d'une invasion terrestre attendue contre les militants du Hamas.
Israël a intensifié ses frappes aériennes dans la bande de Gaza, mardi, écrasant des familles sous les décombres d'immeubles résidentiels alors que les responsables de la santé ont déclaré que des centaines de Palestiniens ont été tués au cours de la dernière journée. Des installations médicales ont aussi été fermées en raison des dégâts causés par les bombes ainsi que le manque d'électricité.
Le nombre de victimes de ces bombardements est sans précédent dans le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies. Cela augure des pertes en vies humaines encore plus importantes à Gaza une fois que les forces israéliennes, appuyées par des chars et de l'artillerie, lanceront une offensive terrestre attendue visant à écraser les militants du Hamas.
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Les 2,3 millions d'habitants de Gaza manquent de nourriture, d'eau et de médicaments depuis qu'Israël a isolé le territoire à la suite de l'attaque dévastatrice du Hamas le 7 octobre, contre des villes du sud d'Israël.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré que les frappes aériennes israéliennes avaient tué au moins 704 personnes au cours de la dernière journée, principalement des femmes et des enfants. L'Associated Press (AP) n'a pas pu vérifier de manière indépendante le bilan des morts cité par le Hamas, qui affirme recenser les chiffres des directeurs d'hôpitaux.
À Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré aux journalistes que les États-Unis ne pouvaient pas non plus vérifier ce bilan des morts.
«Le ministère de la Santé est dirigé par le Hamas, et je pense qu'il faut en tenir compte dans tout ce qu'ils rendent public.»
Israël a soutenu mardi avoir lancé 400 frappes aériennes au cours de la journée, de façon à tuer des commandants du Hamas, à frapper des militants alors qu'ils se préparaient à tirer des roquettes sur Israël ainsi que des centres de commandement et un puits de tunnel du Hamas. Israël a rapporté 320 frappes la veille.
Le Hamas a juré de détruire Israël, et Israël, pour sa part, s'est engagé à plusieurs reprises depuis le massacre à écraser le Hamas.
Mardi, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a déclaré au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) que la réponse proportionnée à l'attaque du 7 octobre est «une destruction totale jusqu'au dernier» des militants. «Israël n'a pas seulement le droit de détruire le Hamas. C'est notre devoir», a-t-il dit.
L'armée israélienne a affirmé avoir déjoué une attaque menée par un groupe de plongeurs du Hamas qui tentaient de s'infiltrer en Israël sur une plage juste au nord de Gaza. Ils ont été attaqués par des forces aériennes, navales et terrestres.
Dans le centre et le sud de Gaza, où Israël a demandé aux civils de se réfugier, plusieurs secouristes ont retiré des morts et des blessés de gros tas de décombres des bâtiments effondrés. Des photos et des vidéos graphiques captées par l'AP montraient des sauveteurs déterrant des corps d'enfants dans plusieurs ruines.
Un père s'est agenouillé sur le sol de l'hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah à côté des corps de trois enfants morts enveloppés dans des draps ensanglantés. Plus tard, à la morgue voisine, des ouvriers ont prié pour 24 morts enveloppés dans des sacs mortuaires, dont plusieurs avaient la taille de jeunes enfants.
Les bâtiments qui se sont effondrés sur les habitants ont tué des dizaines de personnes à la fois dans plusieurs cas, ont raconté des témoins. Deux familles ont perdu au total 47 personnes dans une maison rasée à Rafah, a indiqué le ministère de la Santé.
Une frappe contre un immeuble de quatre étages à Khan Younis a tué au moins 32 personnes, dont 13 membres de la famille Saqallah, a déclaré Ammar al-Butta, un proche qui a survécu à la frappe aérienne. Il a indiqué qu'il y avait environ 100 personnes réfugiées dans le bâtiment, dont beaucoup avaient été évacuées de la ville de Gaza.
«Nous pensions que notre région serait sûre», a-t-il dit.
Une autre frappe a détruit un marché animé dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, ont indiqué des témoins.
Dans la ville de Gaza, au moins 19 personnes ont été tuées lorsqu'une frappe aérienne a touché la maison de la famille Bahloul, selon les survivants, qui ont affirmé que des dizaines d'autres personnes étaient toujours enterrées.
Le ministère de la Santé affirme que plus de 5700 Palestiniens ont été tués pendant la guerre, dont quelque 2300 mineurs. Ce chiffre inclut le bilan controversé d'une explosion dans un hôpital la semaine dernière.
Les combats ont tué plus de 1400 personnes en Israël, pour la plupart des civils tués lors de l'attaque initiale du Hamas, selon le gouvernement israélien.
Alors que le nombre de morts à Gaza s'alourdit et que les réserves de carburant diminuent, le nombre d'installations capables de prendre en charge les blessés diminue. Plus de la moitié des établissements de soins de santé et environ un hôpital sur trois ont cessé de fonctionner, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé.
Le personnel hospitalier débordé a eu du mal à trier les cas alors que des vagues constantes de blessés arrivaient. Le ministère de la Santé a déclaré que de nombreux blessés sont étendus au sol sans même une simple intervention médicale, et que d'autres attendent des jours pour être opérés en raison du grand nombre de cas critiques.
Alors qu'Israël a autorisé l'entrée d'un petit nombre de camions d'aide humanitaire, il a interdit les livraisons de carburant à Gaza pour le garder hors des mains du Hamas. L'ONU a déclaré que ses opérations de distribution d'aide s'arrêteraient mercredi soir si elle ne recevait pas de carburant.
Israël affirme qu'il ne cible pas les civils et que les militants du Hamas les utilisent comme couverture pour leurs attaques. Les militants palestiniens ont tiré plus de 7000 roquettes sur Israël depuis le début de la guerre, selon Israël, et le Hamas a déclaré avoir tiré un nouveau barrage, mardi.
Lundi, le Hamas a libéré deux femmes âgées israéliennes qui faisaient partie des quelque 220 personnes qui, selon Israël, avaient été prises en otage lors de l'attaque du 7 octobre et forcées de rejoindre Gaza.
Les combattants soutenus par l'Iran dans la région mettent en garde contre une possible escalade du conflit, incluant le ciblage des forces américaines déployées au Moyen-Orient, si une offensive terrestre est lancée. Israël et le Hezbollah ont échangé des tirs presque quotidiennement à travers la frontière israélo-libanaise.