Début du contenu principal.
Le gouvernement caquiste ne se sent pas lié par les propositions du congrès qui se déroule à Sherbrooke en fin de semaine.
Le gouvernement caquiste ne se sent pas lié par les propositions du congrès qui se déroule à Sherbrooke.
C'est ce qu'ont affirmé, samedi, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, et le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin.
Le ministre des Finances, Eric Girard, a même carrément rejeté trois des 32 propositions soumises au congrès.
En mêlée de presse, M. Fitzgibbon a affirmé que les membres de la Coalition avenir Québec (CAQ) en région avaient travaillé fort «et on va les écouter».
Il a ajouté qu'il fallait «remercier ces gens-là» et qu'il était important de «rester connectés avec le monde».
Toutefois, il ne se sent pas lié par les résolutions des militants, laissant entendre que le gouvernement ne pouvait pas tout faire et qu'il devait rester «focalisé» sur ses priorités.
«Bien non!», le gouvernement n'est pas lié aux résolutions, a réagi M. Chassin. «Le parti propose, puis après ça, le gouvernement (...) juge aussi d'autres facteurs», a-t-il dit.
Le ministre Girard a d'ailleurs rapidement balayé trois propositions, dont deux ont été adoptées par les membres.
Ceux-ci ont voté pour revoir la fiscalité des heures supplémentaires, et exempter les producteurs d'alcool des contraintes de la Société des alcools du Québec (SAQ).
Ils ont par contre rejeté la proposition visant à mettre fin au monopole de la SAQ.
Sur les heures supplémentaires, qui peuvent pénaliser un travailleur en le faisant passer à un palier d'imposition supérieur, M. Girard a indiqué tenir au système d'impôt progressif actuel.
Il a également rejeté l'idée d'aider les distillateurs, qui se plaignent de devoir verser une majoration de plus de 50 % du prix de vente de la bouteille à la SAQ, même pour des ventes sur le lieu de fabrication.
«Je comprends très bien que les producteurs voudraient payer moins de marge, mais on a des obligations internationales et on doit respecter le statut d'artisan qui est une exception», a-t-il soutenu.
Enfin, la SAQ doit rester telle qu'elle est, a plaidé M. Girard, qui souligne qu'en matière d'alcool, de cannabis et de jeu, le Québec a besoin d'avoir des sociétés d'État qui sont «socialement responsables».
Par ailleurs, les membres de la CAQ ont voté pour construire de nouveaux barrages hydroélectriques, ainsi qu'un train à grande vitesse sur le tronçon Québec-Montréal.
Ils veulent améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments et installer une borne de recharge électrique dans toute station d'essence de plus de six pompes.
Les membres se sont aussi prononcés en faveur d'offrir aux jeunes, aux étudiants et aux aînés l'accès à tous les réseaux de transport collectif publics du Québec avec un tarif unique et abordable.
La proposition visant à permettre aux Montréalais de tourner à droite aux feux rouges a été battue.
Mais ils ont adopté celle offrant un montant de 1000 $ dans un régime enregistré d'épargne-études (REEE) à la naissance ou l'adoption de chaque enfant au Québec.
Les caquistes veulent aussi permettre aux restaurateurs de mettre en place un acompte raisonnable lors d'une réservation.
Ils réclament à Ottawa le plein contrôle du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
Le congrès de la CAQ se poursuivra dimanche, avec le dévoilement du résultat du vote de confiance du chef, François Legault. En 2014, il avait obtenu 97,2 % des appuis.
Selon la ministre et députée de Chutes-de-la-Chaudière, Martine Biron, l'abandon du projet phare de la CAQ de construire un troisième lien autoroutier Québec-Lévis ne devrait pas influencer le vote.
«On ne vote pas sur le troisième lien. Ce n'est pas écrit M. Legault-troisième-lien-êtes-vous-pour-ou-contre. C'est, est-ce qu'on est satisfait de la gestion et oui, on est satisfait», a-t-elle dit.
La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a affirmé samedi qu'aucun militant n'était venu lui parler du troisième lien.
Lors d'une période d'échange de 30 minutes avec six ministres, personne dans la salle n'a posé de question sur ce dossier épineux.
L'ancien député adéquiste puis caquiste de Beauce-Nord, Janvier Grondin, a souligné en mêlée de presse que la CAQ n'était pas le premier parti à briser une promesse électorale.