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On dit en être arrivé à cette conclusion après avoir consulté «de nombreuses parties prenantes» et le ministère de la Santé.
L'hôpital de Lachine devrait retrouver son urgence 24 heures d'ici l'automne, a confirmé mercredi le Centre universitaire de santé McGill. On promet également de rehausser le nombre de lits intermédiaires, mais il n'y aura plus d'unité de soins intensifs.
Dans un communiqué de presse, le CUSM annonce sa décision de confirmer la mission d'hôpital communautaire de l'établissement de Lachine. On dit en être arrivé à cette conclusion après avoir consulté «de nombreuses parties prenantes» et le ministère de la Santé.
«Ainsi, l’urgence de Lachine rouvrira progressivement au cours des prochains mois, pour finalement être en mesure de recevoir les patients ambulants et les ambulances 24/24, 7 jours sur 7», peut-on lire dans l'annonce du CUSM.
Depuis quelques mois déjà, l'urgence n'accueille que des patients se présentant par leurs propres moyens entre 8 h 00 et 22 h 00. Les ambulances qui sont appelées dans le secteur sont détournées vers d'autres centres hospitaliers montréalais.
Afin de coordonner les activités à l'intérieur de l'établissement, on annonce qu'un gestionnaire sera désigné et déployé sur place. On ajoute qu'un comité sera mis sur pied pour organiser la reprise des activités de l'urgence.
Le CUSM n'a toutefois pas l'intention d'ouvrir une unité de soins intensifs à Lachine. On estime qu'en raison de sa localisation «à quelques kilomètres d'autres hôpitaux qui offrent ces services», on préfère continuer de transférer les patients qui requièrent un niveau de soins plus élevé.
Cette décision apparaît aberrante aux yeux de la Dre Geneviève Chaput, médecin et présidente du comité local du Conseil des médecins, dentistes, pharmaciens (CMDP) de l'hôpital de Lachine qui compare la situation à «une auto qui n'a pas de moteur».
La Dre Ariane Murray, cheffe du Département régional de médecine générale de Montréal (DRMG), partage cette incompréhension. «Ça nous laisse avec un certain questionnement en termes de trajectoire clinique et organisation de soins», a-t-elle commenté en prévoyant un nombre de transferts très élevé entre Lachine et les autres hôpitaux.
À son avis, dès qu'un patient va démontrer un état légèrement instable, il va devoir être pris en charge par Urgence-Santé, puis envoyé vers un autre établissement. La Dre Murray ne comprend pas cette décision puisque l'on tente actuellement de réduire le plus possible les déplacements en ambulance.
La Dre Geneviève Chaput révèle par ailleurs que le niveau d'acuité clinique des patients qui arrivent par leurs propres moyens est de plus en plus élevé, selon ce que rapportent les médecins de l'urgence.
Avec plus de 19 000 visites comptabilisées à l'urgence de Lachine, on s'attend à voir défiler les ambulances en grand nombre si l'on n'a pas les ressources nécessaires pour offrir des soins adéquats à ces patients, préviennent les deux médecins.
En ce qui concerne le nombre de places, on ajoutera une vingtaine de lits aux 36 lits d'hospitalisation actuels d'ici 12 à 18 mois. On prévient cependant que cela ne sera possible qu'à la condition de recruter suffisamment de personnel soignant et de médecins de famille.
Or, une fois de plus, la Dre Ariane Murray sert une mise en garde. Avec des lits de plus, on risque d'avoir plus de patients qui développent des complications et qui montrent des signes d'instabilité. Même si cet état n'est que temporaire, sans soins intensifs, ces patients vont devoir être transférés et alourdir le fardeau des autres établissements.
Du côté du CUSM, on considère ce nouveau plan pour l'Hôpital de Lachine comme une occasion de relance de l'établissement. Le chantier de modernisation estimé à 220 millions $ va d'ailleurs se poursuivre comme prévu.
Mardi, une délégation d'élus et de citoyens s'était rendue à l'Assemblée nationale pour réclamer une intervention du ministre Christian Dubé dans ce dossier. La mairesse de l'arrondissement de Lachine, Maja Vodanovic, avait notamment décrit l'hôpital comme un modèle de la vision du ministre qui parle de «soins plus humains, plus performants et plus près des gens».
Lors de la période de questions, mardi, Christian Dubé avait dit faire confiance aux gestionnaires sur le terrain pour trouver une solution «et respecter l'essentiel du rôle de l'hôpital de Lachine».