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«Non, l'histoire indiquera qui fait le plus pour la paix. Ceux qui essaient de garder les lignes ouvertes, de communiquer, ou ceux qui veulent isoler ou diviser», a déclaré le dirigeant du CIO.
Insistant sur le fait que le sport devait respecter les droits de tous les athlètes, le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a nié dimanche que l'organisation se trouvait du mauvais côté de l'histoire en aidant les Russes et les Bélarusses à participer aux Jeux d'été de 2024 à Paris.
M. Bach et le CIO ont dû faire face à de nombreuses réactions négatives de la part de l'Ukraine et de ses alliés depuis qu'ils ont ouvert la voie, le mois dernier, à certains athlètes de la Russie et du Belarus pour qu'ils puissent reprendre la compétition internationale malgré la guerre menée par leurs pays. Même le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vertement tancé M. Bach.
Interrogé dimanche lors des championnats du monde de ski alpin sur la possibilité que le CIO soit du mauvais côté de l'histoire, M. Bach a rejeté cette suggestion.
«Non, l'histoire indiquera qui fait le plus pour la paix. Ceux qui essaient de garder les lignes ouvertes, de communiquer, ou ceux qui veulent isoler ou diviser», a déclaré le dirigeant du CIO.
«Nous l'avons montré par le passé avec un grand succès dans le mouvement olympique», a ajouté M. Bach, en citant les exemples de la Corée du Nord et du Sud, d'Israël et de la Palestine, et du Kosovo. «Notre rôle est de rassembler les gens.»
M. Bach s'est entretenu avec les médias internationaux avant la descente masculine, course phare d'un sport dont les Russes et les Bélarusses sont exclus depuis le début de la guerre en février dernier. Ivan Kovbasnyuk était le seul skieur ukrainien à participer.
Ivan Kovbasnyuk a déclaré plus tôt à l'Associated Press que les Russes ne devraient pas être autorisés à Paris, faisant écho aux commentaires des médaillés olympiques ukrainiens, dont le boxeur Wladimir Klitschko, la sauteuse en hauteur Yaroslava Mahuchikh et la joueuse de tennis Elina Svitolina.
«La Russie tue mon peuple. Ce n'est pas une bonne situation pour le Comité olympique», a déclaré M. Kovbasnyuk à Courchevel.
M. Bach a fait part dimanche de son soutien à «chaque athlète ukrainien. D'un point de vue humain, nous pouvons comprendre leurs réactions, nous partageons leur souffrance.»
«Chaque athlète ukrainien peut être assuré que nous sommes pleinement solidaires et que chaque opinion est prise très, très sérieusement en considération», a-t-il déclaré.
Le CIO a cité l'avis d'experts en droits de l'homme des Nations unies selon qui l'exclusion d'athlètes sur la base de leur passeport constituerait une discrimination.
L'Allemagne et le Japon n'ont pas été invités aux Jeux olympiques de Londres en 1948 après avoir été les agresseurs de la Seconde Guerre mondiale et l'Afrique du Sud a été exclue de 1964 à 1988 en raison de l'apartheid.
«Le CIO étant engagé en faveur des droits de la personne, à l'instar des fédérations sportives internationales, doit bien entendu tenir compte de ces graves préoccupations», a déclaré M. Bach dimanche, ajoutant que les sports olympiques avaient une «mission unificatrice consistant à rassembler les gens» au milieu d'autres guerres dans le monde.
Les dirigeants olympiques ont défini une voie pour les athlètes de Russie et de Biélorussie qui n'ont pas soutenu activement la guerre, afin qu'ils puissent essayer de se qualifier et de concourir en tant qu'«athlètes neutres» sans identité nationale, comme les uniformes, les drapeaux et les hymnes des équipes. Les instances dirigeantes de chaque sport olympique doivent décider si et comment les athlètes peuvent concourir.
Mais Zelensky a déclaré vendredi lors d'un sommet de responsables sportifs de 36 pays que les athlètes russes n'ont «pas leur place» à Paris au moment où l'invasion de l'Ukraine se poursuit.
«Malheureusement, ce qu'ils n'ont pas abordé, du moins pour autant que nous puissions le voir, ce sont ces problèmes de droits de l'homme», a déclaré Bach dimanche. «Là, nous n'avons pas de réponse, mais nous devons prendre cela au sérieux.»
Les dirigeants politiques des alliés proches de l'Ukraine, en Pologne et dans les États baltes, ont déclaré qu'il pourrait y avoir un boycottage si le CIO allait de l'avant avec son plan. Tout pays qui boycotte Paris verra probablement son organisme olympique national suspendu par le CIO.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s'est rendue à Kiev la semaine dernière, a également déclaré que les athlètes russes et bélarusses devraient être exclus des Jeux olympiques dans sa ville si la guerre se poursuit d'ici là.
Interrogé dimanche sur la récente invitation faite par M. Zelensky à M. Bach, dans une allocution vidéo nocturne, de rendre visite à Bakhmout sur la ligne de front des combats, le président du CIO a répondu : «J'ai vu un tweet, mais il n'y a pas eu de discussions en cours.»