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Le Canada a soutenu le libellé du charbon l’année dernière, mais Steven Guilbeault dit qu’il n'était pas ouvert à accepter l’ajout du pétrole et du gaz.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a déclaré que le Canada n’accepterait pas d’inclure un libellé appelant à l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles dans l’accord final lors des pourparlers sur le climat des Nations unies de cette année en Égypte.
L’année dernière, l’accord de la conférence des Nations unies en Écosse demandait aux pays d’agir plus rapidement pour se débarrasser des centrales électriques au charbon qui ne sont pas équipées avec la technologie pour capturer les émissions. C'était la première fois qu'un pacte COP incluait une référence à la réduction de tout type d'utilisation de combustibles fossiles.
L’Inde a passé les deux dernières semaines des négociations de la COP27 à faire pression pour ajouter le pétrole et le gaz à ce paragraphe dans le pacte final de cette année.
L’Union européenne soutient l’idée tant qu’elle n’affaiblit pas le libellé sur le charbon et les États-Unis sont d’accord tant qu’elle s’applique uniquement au pétrole et au gaz «non traité».
Mais il n'y avait aucun signe d'un tel libellé dans le projet de texte du pacte de la COP27 publié jeudi. Le projet final était toujours en cours de négociation alors que les pourparlers sur le climat, d'une durée de deux semaines, approchaient de leur dernier jour vendredi.
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Lors d'une conversation en tête-à-tête en Égypte jeudi avec Caroline Brouillette, responsable de la politique nationale de Climate Action Network Canada, M. Guilbeault a déclaré que le Canada se concentrait sur les réglementations et les politiques qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre, comme les réglementations sur la quantité de méthane que les producteurs de pétrole et de gaz peuvent émettre.
Il se concentre également sur la réduction de la demande de combustibles fossiles avec des politiques qui favorisent les alternatives de conservation de l'énergie, telles que les véhicules électriques, l'énergie propre et les bâtiments plus efficaces.
Le ministre Guilbeault affirme que si le Canada soutient l'ajout d'une clause d'élimination progressive du pétrole et du gaz, cela provoquera une réaction des provinces, y compris devant les tribunaux.
«Tout ce que nous faisons est contesté devant les tribunaux, a-t-il déclaré. La tarification (du carbone) a été contestée, nos règlements sur la pollution plastique ont été contestés, notre évaluation de l'impact environnemental est contestée - soit par les provinces, soit par les entreprises, soit par les deux. Et si on n'est pas sur un terrain juridique très solide, on va perdre devant les tribunaux et ça n'aide personne.»
Selon M. Guilbeault, le Canada n'a pas été contesté pour ses projets d'élimination progressive du charbon, mais il l'est pour presque tout ce qu'il fait dans le domaine du pétrole et du gaz.
«Nous devons être très prudents en ce qui concerne ce que nous faisons (…) pour que ce que nous faisons tienne devant le tribunal. Sinon, nous perdons du temps, et un temps précieux, à lutter contre le changement climatique», a fait valoir M. Guilbeault.
Julia Levin, responsable du programme climatique national pour l'organisation canadienne Environmental Defence, a qualifié cela d'excuse décevante.
«Je dirais qu'il est clair que le gouvernement du Canada est redevable aux lobbyistes des combustibles fossiles et fait passer leurs intérêts avant le bien-être public», a critiqué Mme Levin.
Elle a ajouté que la position du Canada est étrange, étant donné que l'accord aurait probablement inclus la même disposition de réduction que le charbon. Bien que Mme Levin ne soutienne pas la capture et le stockage du carbone comme une solution sérieuse pour réduire les émissions, elle a déclaré que même cela serait «un signal clair que, selon les États-Unis et d'autres, l'ère du pétrole et du gaz est révolue».
L'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP), quant à elle, a déclaré qu'il était primordial pour ses membres d'acheminer du pétrole et du gaz naturel à faibles émissions vers les marchés internationaux.
«Étant donné que la demande mondiale de gaz naturel et de pétrole restera forte pendant des décennies, le Canada a un rôle à jouer pour fournir des ressources sûres et à faible taux d'émission au parc énergétique mondial», a affirmé Lisa Baiton, présidente et directrice générale de l'ACPP, dans une déclaration écrite.
L'espoir en Égypte est que les pays parviendront à un consensus sur une action visant à réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre pour qu'il soit encore réaliste d'atteindre l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Il y a aussi une pression pour un accord sur les pertes et les dommages afin que les pays les plus riches, qui sont les plus responsables du changement climatique, aident les pays les plus pauvres qui subissent le plus gros poids des conditions météorologiques extrêmes et assument moins de responsabilités.
Un fonds pour pertes et dommages ne figure pas non plus dans le projet de texte du pacte. M. Guilbealt a déclaré plus tôt cette semaine en entrevue avec La Presse Canadienne que le Canada appuyait l'idée, mais cette COP n'était que la première étape vers une telle politique.
«Nous ne le résoudrons pas ici, a-t-il déclaré. Et en fait, le point à l'ordre du jour précise que nous nous donnons deux ans pour avoir cette conversation.»
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a dit jeudi que les progrès n'étaient pas suffisants. «Le temps des discussions sur le financement des pertes et dommages est révolu. Nous avons besoin d'action», a-t-il fait valoir.
Il n'a pas directement demandé l'inclusion d'une élimination progressive des combustibles fossiles dans le texte final, mais y a fait allusion.
«L'objectif de 1,5 ne consiste pas simplement à maintenir un objectif en vie - il s'agit de maintenir les gens en vie, a déclaré M. Guterres. Je vois la volonté de s'en tenir à l'objectif de 1,5, mais nous devons veiller à ce que cet engagement soit évident dans le résultat de la COP27. L'expansion des combustibles fossiles saccage l'humanité.»