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Le Bloc québécois va utiliser sa journée d'opposition de mardi prochain pour forcer la tenue d'un débat, en Chambre, sur la nécessité ou non d'Ottawa de consulter le Québec et les autres provinces avant de fixer ses cibles d'immigration.
Le Bloc québécois va utiliser sa journée d'opposition de mardi prochain pour forcer la tenue d'un débat, en Chambre, sur la nécessité ou non d'Ottawa de consulter le Québec et les autres provinces avant de fixer ses cibles d'immigration.
La formation politique entend mettre de l'avant une motion afin que les Communes «demande(nt) au gouvernement de revoir ses cibles d’immigration dès 2024 après consultation du Québec, des provinces et des territoires en fonction de leur capacité d’accueil, notamment en matière de logement, de soins de santé, d’éducation, de francisation et d’infrastructures de transports, le tout dans l’objectif d’une immigration réussie», selon le libellé qu'a lu aux journalistes, jeudi, le chef bloquiste Yves-François Blanchet.
Il a affirmé en mêlée de presse qu'il estime que la motion, «sur le principe», «devrait pouvoir rallier un peu tout le monde».
«On n’a pas voulu être trop contraignants», a-t-il déclaré, disant vouloir «forcer une réflexion de bonne foi».
Le Canada a pour cible d'accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents par an partout au pays d'ici 2025. Selon un reportage publié par Radio-Canada, le conseil des ministres du gouvernement Trudeau a des discussions sur la possibilité de stabiliser, voire de revoir à la baisse cet objectif.
Si l'option du plafonnement en venait à être préconisée, cela signifierait qu'une pause surviendrait quant à la hausse des cibles d'immigration qui s'est maintenue au courant des dernières années.
La Presse Canadienne n'a pas été en mesure de corroborer les informations rapportées par le diffuseur public, qui a précisé s'être entretenu avec une demi-douzaine d'élus libéraux.
Appelé à commenter ce reportage, M. Blanchet a dit vouloir se garder une certaine réserve considérant qu'aucune décision n'a été prise par le conseil des ministres.
Il a néanmoins soutenu que l'idée de stabiliser ou réduire, si elle se concrétise, n'équivaudrait «pas (à) un recul au sens politique».
«C’est un recul au sens mathématique (...) et juste arrêter de monter est probablement une politique intéressante. Geler, ce serait une amélioration. Réduire serait probablement une amélioration en attendant que le Québec soit capable d’avoir mis en place des mesures et des choix en termes de nombres et de manières qui soient propres au Québec», a dit le chef du Bloc québécois.
Habituellement, le débat sur la motion d'opposition commence le jour même de son dépôt, prévu mardi prochain. Le vote, toutefois, a en temps normal lieu à une date ultérieure.
Le Bloc québécois n'a pas attendu pour questionner le gouvernement sur sa réceptivité quant à l'idée de sa motion à être déposée. Dès jeudi, il a utilisé plusieurs de ses interventions à la période des questions pour interpeller les libéraux.
Le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a soutenu qu'il est «pro-immigration» en plus d'être Québécois. «On a besoin d’immigrants au pays, on a besoin de construire des maisons. Ça nous prend 100 000 emplois dans la construction. Ça ne va pas nécessairement venir d’ici. Ça va prendre de l’immigration», a-t-il répondu.
Il a, du même souffle, invité le Bloc québécois, «s'ils sont contre l’immigration», à le dire «high and clear» (haut et fort).