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Canada Alpin perd au moins 1 million $ en retombées économiques chaque fois qu'une épreuve est annulée.
L'organisation d'étapes de la Coupe du monde est essentielle pour de nombreuses raisons chez Canada Alpin, dont ses opérations commerciales. L'annulation des épreuves de slalom géant à la Coupe du monde de Mont-Tremblant prévues samedi et dimanche prochains, en raison des températures clémentes et du manque de neige, a fait mal.
Les courses présentées à Mont-Tremblant avaient attiré quelque 15 000 spectateurs en 2023, quand le circuit de la Coupe du monde avait effectué un retour à cet endroit pour la première fois en 40 ans.
«Ça compromet un peu le rythme que nous tentions d'établir autour de cet événement. C'est motivant de tenter de présenter un événement encore meilleur l'année suivante», a expliqué la présidente et directrice des opérations de Canada Alpin, Thérère Brisson.
«Je pense surtout aux athlètes canadiens qui n'auront pas l'opportunité de skier à la maison, une opportunité qui se présente rarement. C'est de toute évidence décevant pour eux», a-t-elle ajouté.
Elle estime que Canada Alpin perd au moins 1 million $ en retombées économiques chaque fois qu'une épreuve est annulée.
«SI nous avions pu tenir cet événement, alors ç'aurait joué un rôle significatif dans nos revenus d'opération, a évoqué Brisson. Pas tant l'événement en lui-même, mais en activités de financement, en développement de partenariats avec des commanditaires. Quand nous créons un événement auquel tout le monde veut assister, et que tout le monde attend impatiemment, alors tout tourne autour de ça.
«Il ne fait aucun doute qu'il y aura un impact financier significatif à l'annulation de cet événement cette année», a résumé la Québécoise.
Si on exclut les épreuves de la saison 2020 qui ont été annulées en raison de la pandémie de COVID-19, le Canada a présenté des étapes de la Coupe du monde de ski alpin chaque année depuis 30 ans.
Bien que le ski cross fasse partie de Ski acro Canada sur la scène internationale, cette discipline est gérée par Canada Alpin au pays, puisqu'elle est considérée comme une épreuve de vitesse. Une Coupe du monde de ski cross est d'ailleurs prévue du 12 au 15 mars à Craigleith, près de Collingwood, en Ontario.
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Afin de développer la popularité du ski alpin au pays, Canada Alpin doit donc organiser à tout prix une épreuve de vitesse masculine.
«Si nous bâtissons d'abord un centre d'entraînement national, alors nous obtiendrons une Coupe du monde assez rapidement ensuite», a dit Brisson, qui a mentionné qu'un site devrait être identifié d'ici 2026.
Lake Louise, qui est situé dans le parc national de Banff, à l'ouest de Calgary, a accueilli des épreuves de descente féminine et masculine pendant des décennies, mais c'est devenu une opération déficitaire pour Canada Alpin en raison des coûts d'opération élevés, du fait que les installations sont situées dans un endroit reculé, et de l'absence de spectateurs payants.
Les courses seront abandonnées, sauf en cas d'injection massive de capitaux.
«Si quelqu'un disait: 'Je serais prêt à investir 3 millions $ par année pendant cinq ans', alors ce serait envisageable, a expliqué Brisson. C'était difficile de convaincre les spectateurs de se déplacer, mais les enjeux principaux portaient davantage sur le montage financier de l'événement et la volonté d'une station de ski de s'impliquer, en produisant de la neige et en développant une piste.»
Dans le plan stratégique de Canada Alpin pour la période 2021-2026, un élément clé consiste à organiser des courses qui soient rentables. Un bassin d'amateurs de ski alpin qui peut accéder facilement à un site de compétitions est «la sauce secrète», ce qui a contribué, selon Brisson, au succès de la Coupe du monde de Mont-Tremblant.
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Entre-temps, Whistler et Panorama, en Colombie-Britannique, pourraient être d'éventuelles villes candidates pour l'obtention d'épreuves de descente masculine en Coupe du monde de ski alpin.
Panorama, une ville située près d'Invermere, à proximité de la frontière avec l'Alberta, a accueilli la descente, le super-G, le slalom géant et le slalom aux Finales du circuit Nor Am en avril, ainsi que les Championnats du monde juniors de ski alpin en 2022. Brisson estime qu'un investissement d'environ 3 millions $ est nécessaire pour qu'on puisse y développer un centre d'entraînement et y présenter une descente en Coupe du monde.
«À Panorama, ils peuvent s'entraîner sur la neige très tôt en hiver, a-t-elle mentionné. Si on apporte quelques modestes modifications et qu'on investit dans des équipements de sécurité, alors nous pourrions y établir un centre d'entraînement national et une étape annuelle de la Coupe du monde, et peut-être même y présenter les Championnats du monde de para ski alpin.»
Quant à Whistler, sa réputation n'est plus à faire. Ce site a accueilli les épreuves de ski alpin des Jeux olympiques de Vancouver en 2010 ainsi qu'une Coupe du monde en 2008. Cependant, le calendrier international de ski alpin et les conditions de neige qui en découlent compliquent la tâche, puisqu'il y aurait une ouverture au printemps plutôt qu'à la fin de l'automne.
«Nous disposons d'un très beau centre d'entraînement à Whistler, a reconnu Brisson. Ça n'est pas un centre d'entraînement pour les épreuves de vitesse aussi complet que la descente de Dave Murray, mais c'est peut-être ce qu'il nous faudrait.»