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Science et nature

Une première étude canadienne sur les ovnis depuis longtemps

Des scientifiques du gouvernement canadien ont lancé une étude sur les phénomènes aériens non identifiés.

Daniel Otis
Daniel Otis

Des scientifiques du gouvernement canadien ont lancé une étude sur les phénomènes aériens non identifiés.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Connue sous le nom du projet Sky Canada, l'étude, menée par le Bureau du conseiller scientifique en chef du Canada, est le premier effort canadien officiel connu de recherche sur les ovnis en près de 30 ans.

Selon une présentation PowerPoint de février 2023 obtenue par CTV News, l'étude vise à comprendre comment les rapports des phénomènes aériens non identifiés sont traités au Canada et à proposer des recommandations d'amélioration si nécessaire.

À lire | Ce que l'on sait des OVNIS dans le ciel américain

Le projet prévoit de recueillir des informations cet hiver et ce printemps avant de préparer un projet de rapport interne à l'automne et un rapport public final à l'hiver ou au printemps 2024.

«Qui compile et analyse les observations des phénomènes aériens non identifiés faites par les Canadiens?» peut-on lire sur la première page de la présentation. Les archives publiques et les documents déclassifiés montrent que la réponse implique des responsables fédéraux des transports, de l'aviation et autres.

La présentation de neuf pages circule actuellement au sein des organisations fédérales qui ont été sollicitées pour obtenir des commentaires – notamment Transports Canada, l'Agence spatiale canadienne et la Gendarmerie royale du Canada. Une source gouvernementale au courant du projet a fourni le document à CTV News sous couvert d'anonymat.

Dans un courriel à CTV News le Bureau du conseiller scientifique en chef a confirmé son authenticité.

«Les technologies émergentes ou phénomènes inexpliqués rapportés dans les médias intéressent notre bureau», a indiqué un porte-parole à CTV News.

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La page 4 de la présentation décrit les motivations du Projet Sky Canada, qui comprennent le soutien à la science pour «documenter les phénomènes naturels rares», l'encouragement de la transparence et de l'accès à l'information pour «prévenir les théories du complot», ainsi que de l'aide à la sécurité nationale pour «prévenir les intrusions non détectées».

On énumère également la préparation d'une collaboration avec des responsables des États-Unis, où le Pentagone et la NASA étudient ces phénomènes, ainsi que la réponse à «une demande officielle» pour «entreprendre une étude approfondie» sur les ovnis au Canada.

«Le projet du conseiller scientifique en chef est un signal au gouvernement, à la communauté scientifique, aux médias et au Parlement qu'ils ne peuvent plus ignorer cela», a déclaré le député conservateur Larry Maguire à CTV News. M. Maguire préconise publiquement un tel programme depuis mai 2022. «La grande majorité des rapports devraient être explicables et c'est là que nous avons besoin que le Projet Sky Canada présente un plan scientifique pour y parvenir. Le gouvernement doit déterminer rapidement et avec précision ce qui est dans nos cieux avec un haut degré de confiance.»

La nouvelle du projet intervient dans un contexte d’intérêt accru pour les phénomènes aériens dits non identifiés à la suite de la chute en février 2023 d’un ballon-espion chinois présumé et de trois objets non identifiés dans l’espace aérien nord-américain.

Approche «pangouvernementale»

Le poste de conseiller scientifique en chef du Canada a été créé en 2017 pour promouvoir l’indépendance scientifique et fournir des conseils impartiaux au premier ministre et au cabinet. Dirigé par Mona Nemer, scientifique et ancienne vice-présidente à la recherche de l’Université d’Ottawa, le bureau a publié des rapports sur des sujets tels que la COVID-19, l’aquaculture et la science ouverte. Elle compte actuellement une équipe d’une vingtaine de personnes et un budget annuel de près de 4 millions de dollars. Indépendant du gouvernement, Nemer relève du premier ministre Justin Trudeau et du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie François-Philippe Champagne.

«Ma motivation pour demander spécifiquement au conseiller scientifique en chef d'entreprendre cette initiative est que nous avons besoin d'un regard neuf pour enquêter sur cette question et je voulais que son bureau présente des recommandations spécifiques que le gouvernement peut mettre en œuvre», a déclaré M. Maguire. «Nous avons besoin d'une approche pangouvernementale, qui devrait inclure des données ouvertes. Il est grand temps d'impliquer des universitaires, des chercheurs et des experts dans le but d'enquêter sur l'origine et l'intention de ces phénomènes».

La présentation indique clairement que Sky Canada n'a pas l'intention de transformer le Bureau du conseiller scientifique en chef en «principal point de contact pour les Canadiens qui souhaitent signaler des observations».

«(Sky Canada) n'est pas destiné à collecter des données de première main. Ce n'est pas censé prouver ou nier l'existence d'une vie extraterrestre ou de visiteurs extraterrestres.»
- Extrait de la présentation du Projet Sky Canada

La présentation comprend également des questions pour les organisations auxquelles Sky Canada s'adresse au sujet de leurs expériences, de leur expertise et de leurs suggestions d'amélioration.

«En dehors du mandat du ministère»

Transports Canada et le ministère fédéral des Transports maintiennent une base de données en ligne sur les incidents d’aviation. Des informations recueillies sur près de trois décennies exposent des observations étranges effectuées par des officiers de police, de soldats, de contrôleurs aériens et de pilotes de vols militaires, commerciaux et de passagers et plus encore. CTV News a comptabilisé 11 signalements en 2022 seulement. Au moins neuf autres ont été déposées jusqu’à présent en 2023, y compris un vol qui a signalé «deux lumières dansant dans un motif circulaire» près de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, au nord du Canada dans la nuit du 29 janvier.

Transports Canada met en garde que «ces rapports contiennent des données préliminaires non confirmées qui peuvent être sujettes à changement». Un porte-parole de Transports Canada a précédemment déclaré à CTV News que les rapports liés à ces phénomènes «ne relèvent souvent pas du mandat du ministère» et sont «rarement» suivis.

Les rapports liés à l’aviation peuvent également être transmis à un escadron de l’Aviation royale canadienne lié au Norad. Pour sa part, l’armée canadienne déclare régulièrement qu’elle «n’enquête généralement pas sur les observations de phénomènes inconnus ou inexpliqués en dehors du contexte d’enquête sur les menaces crédibles, les menaces ou la détresse potentielle dans le cas de la recherche et du sauvetage». Depuis 2016, soit avant la chute des trois objets non identifiés en février 2023, au moins quatre cas semblent avoir rempli ces critères.

Des documents consultés par CTV News montrent que des Canadiens ont également signalé des observations d’OVNI à l’Agence spatiale canadienne et à la GRC.

«Des années de retard sur les Américains»

Avec le projet Sky Canada, le Canada suivra l’exemple des États-Unis, où le sujet est étudié à la fois par le Pentagone et la NASA. Un rapport de responsables du renseignement américain qui a fait la une des journaux de juin 2021 a décrit des observations militaires récentes, y compris des objets qui semblaient «manœuvrer brusquement ou se déplacer à une vitesse considérable, sans moyen de propulsion discernable». La NASA devrait publier son propre rapport à la mi-2023.

«Nous avons des années de retard sur les Américains», a affirmé M. Maguire. «Il est tout à fait clair qu'il n'y a pas de coordination entre les ministères pour analyser ou enquêter sur les rapports. À l’heure actuelle, très peu de choses sont faites.»

Chris Rutkowski, chercheur sur les ovnis et écrivain scientifique basé à Winnipeg, affirme que la dernière implication canadienne officielle connue sur le sujet a pris fin en 1995, lorsque le Conseil national de recherches du Canada a cessé de recueillir des rapports.

«Travailler avec un groupe de scientifiques axés sur la collecte d’observations de ces phénomènes serait souhaitable comme moyen d’étudier avec une méthodologie solide», avait précédemment expliqué M. Rutkowski à CTV News.

Les dossiers examinés par CTV News montrent que le Bureau du conseiller scientifique en chef du Canada se penche sur le sujet depuis au moins la mi-2021, à peu près au même moment où le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, a reçu un document de son personnel, après une enquête de CTVNews.ca. 

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