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«Il s'agit d'une élection extraordinaire dans le sens où nous avons littéralement une course à deux partis.»
Alors que les débats sont terminés et que la campagne électorale fédérale entre dans sa dernière ligne droite, un nouveau sondage suggère que la plupart des Canadiens pensent que les libéraux de Mark Carney sont en passe de remporter les élections.
Le sondage en ligne de Léger, qui a été réalisé en ligne et pour lequel aucune marge d'erreur ne peut être attribuée, a interrogé 1603 personnes entre le 17 et le 21 avril, une période qui a débuté avec le débat en anglais et qui a coïncidé avec le vote par anticipation et la publication des programmes électoraux du Parti libéral et du NPD.
Il suggère que 55% de l'ensemble des personnes interrogées, quelle que soit leur allégeance politique, pensent que M. Carney restera premier ministre après les élections, tandis que 25% pensent que le chef conservateur Pierre Poilievre l'emportera.
Ce sont 64% des électeurs du NPD, 75% des électeurs du Bloc et 45% des partisans des Verts qui pensent que les libéraux allaient gagner, selon le sondage.
«Il s'agit d'une élection extraordinaire dans le sens où nous avons littéralement une course à deux partis», a dit Andrew Enns, vice-président exécutif de Léger pour le centre du Canada.
«Les conservateurs mènent une bonne campagne, même s'ils sont derrière les libéraux. M. Carney a bien mené sa première campagne et sa première élection. Et les deux partis ont des enjeux qui captivent l'attention.»
Les libéraux de Carney sont toujours en tête dans les intentions de vote: 43% des personnes interrogées ont dit qu'elles voteraient pour les libéraux si les élections avaient lieu aujourd'hui, tandis que 39% ont affirmé qu'elles voteraient pour les conservateurs.
Ce sondage a été réalisé pendant la période de vote par anticipation ; 11% des personnes interrogées par Léger ont déjà voté par anticipation. Ce sont 12% des partisans libéraux, 10% des partisans du Bloc québécois et du NPD et 9% des partisans conservateurs qui ont voté par anticipation.
M. Enns a expliqué que le sondage pourrait refléter la couverture médiatique dominante, qui a été dominée par la forte hausse des libéraux dans les sondages après que M. Carney a pris la tête du parti.
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«Il y a très peu de commentaires qui parlent vraiment de la victoire des conservateurs à cette élection», a expliqué M. Enns, soulignant que la plupart des sondages prévoient un gouvernement libéral majoritaire.
«Même les conservateurs diront qu'ils s'attendent à une victoire libérale», a-t-il avancé, citant les 27% des partisans conservateurs interrogés qui ont choisi le Parti libéral de Carney comme vainqueur probable. Un autre 60% des partisans conservateurs pensent que les conservateurs l'emporteraient.
M. Enns a affirmé que les sondages révèlent des divisions démographiques intéressantes. Léger suggère que les électeurs âgés de 55 ans et plus se tournent vers les libéraux plutôt que vers les conservateurs, à 49% contre 35%. Parmi les électeurs âgés de 18 à 34 ans, 44% soutiennent les conservateurs et 38 % les libéraux.
«Les libéraux ont un avantage dans ce domaine, dans la mesure où ils ont su gagner le soutien des électeurs plus âgés... qui votent davantage», a dit M. Enns. Le sondage de Léger suggère que 14% des électeurs âgés de 55 ans et plus ont voté par anticipation, contre seulement 9% des moins de 35 ans.
«Mais les conservateurs, comme nous l'avons vu dans certains sondages précédents, ont une base électorale très motivée», a ajouté M. Enns. «Il y a encore place pour quelques surprises.»
L'intention de vote en faveur des libéraux est la plus élevée dans les provinces de l'Atlantique (53 %), suivies de près par l'Ontario (48 %) et le Québec (42 %), des régions clés pour les libéraux qui pourraient leur ouvrir la voie à un gouvernement majoritaire.
Les conservateurs sont en tête en Alberta (59 %) et au Manitoba et en Saskatchewan (49 %).
M. Enns a ajouté que la région la plus intrigante est la Colombie-Britannique, où l'effondrement apparent du soutien au NPD donne lieu à de nombreuses courses à deux entre les conservateurs et les libéraux.
Avec 10% des intentions de vote, le NPD a «disparu de la carte électorale» en Colombie-Britannique, selon M. Enns, tandis que les libéraux recueillent 43% des intentions de vote et les conservateurs 41% dans la province.
«Cela rendra certaines courses électorales imprévisibles», a-t-il ajouté.
L'agressivité commerciale du président américain Donald Trump reste la principale question qui motive les électeurs : selon Léger, 35 % des personnes interrogées ont cité Trump et les États-Unis comme les facteurs qui influencent le plus leur choix, suivis par l'inflation et les soins de santé, tous deux à 22 %.
M. Enns a mentionné qu'à moins d'une semaine du scrutin, il ne s'attendait pas à des changements significatifs dans les sondages.
Selon le site agrégateur de sondages 338 Canada, les libéraux devraient remporter 184 sièges, les conservateurs 126, le Bloc québécois 23 et le NPD 9.
Mais M. Enns a expliqué que les sondages ne pouvaient que donner une idée de ce à quoi il fallait s'attendre le 28 avril. «Le taux de participation aura une grande influence», a-t-il dit.
L'organisme professionnel du secteur des sondages, le Conseil canadien de la recherche en opinion publique, affirme qu'il n'est pas possible d'attribuer une marge d'erreur aux sondages en ligne, car ils ne sont pas réalisés auprès d'un échantillon aléatoire de la population.