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Des chercheurs en climatologie et en foresterie affirment que la Nouvelle-Écosse doit agir rapidement pour se préparer à d'autres incendies dans les forêts de plus en plus vulnérables de cette province.
Des chercheurs en climatologie et en foresterie affirment que la Nouvelle-Écosse doit agir rapidement pour se préparer à d'autres incendies dans les forêts de plus en plus vulnérables de cette province.
Andrew MacDougall, professeur en climatologie et environnement à l'Université St. Francis Xavier, qui a contribué au dernier rapport des Nations unies sur le changement climatique (GIEC), affirme que lorsque des records de feux de forêt sont battus, il est probable que le réchauffement climatique soit un facteur et que la tendance se maintienne.
M. MacDougall dit ignorer si une étude est en cours sur le rôle direct du changement climatique dans la création de conditions extrêmes concernant les récents incendies de forêt en Nouvelle-Écosse. Mais il estime «probable» qu'il y ait un effet du changement climatique concernant le plus grand incendie de forêt de l'histoire de cette province – dans le comté de Shelburne –, mais aussi dans les feux au nord-ouest de Halifax. Ensemble, ces incendies ont détruit environ 210 résidences et provoqué des évacuations massives. Le professeur MacDougall souligne que même si les émissions de gaz à effet de serre tombaient un jour à zéro, la planète devrait composer avec le changement climatique déjà créé en amont. Il croit donc qu'on devrait peut-être se faire à l'idée que de gigantesques feux de forêt comme on a connus récemment «feront partie de notre avenir».
Il rappelle que le sol de la forêt en Nouvelle-Écosse est plein de débris créés par les ouragans, des débris qui ont séché depuis et qui sont prêts à s'enflammer lors d'une nouvelle période de sécheresse. Le professeur MacDougall croit que le gouvernement provincial devrait agir rapidement pour aider les municipalités à créer plus d'entrées et de sorties «de secours» dans les localités proches de forêts, et à former plus de pompiers. Alanna Westwood, professeure adjointe en études environnementales à l'Université Dalhousie, affirme de son côté que les pratiques d'exploitation forestière en Nouvelle-Écosse doivent laisser derrière elles un mélange plus diversifié d'espèces et des arbres d'âges différents. Elle estime que les forêts en Nouvelle-Écosse ont été exploitées au point où elles sont dominées par des résineux à peu près du même âge qui sont particulièrement vulnérables aux incendies de forêt.
Un rapport publié en 2018 recommandait une réduction draconienne de la coupe à blanc en Nouvelle-Écosse. On proposait alors de réserver la majorité des terres pour la «foresterie légère» et de diviser le reste en zones pour la foresterie à haute production et pour la conservation. La professeure Westwood souligne que bien que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse ait apporté des changements de politique pour les terres de la Couronne qui suivent ce cadre, les récents incendies de forêt montrent que les politiques doivent également être appliquées aux terres boisées privées – la majeure partie du territoire de cette province.