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Québec n’est pas en mesure d’offrir un tracé, un échéancier et le coût précis concernant la nouvelle mouture du 3e lien qui doit relier Québec et Lévis.
Québec n’est pas en mesure d’offrir un tracé, un échéancier concernant les travaux et le coût précis concernant la nouvelle mouture du 3e lien qui doit relier Québec et Lévis.
C’est seule que la ministre des Transports Geneviève Guilbault est venue présenter, mercredi, la dernière version proposée du projet.
Beaucoup d’éléments demeurent en suspens en ce qui concerne le nouveau tube qui ne devrait desservir exclusivement que le transport en commun. Le mode de transport qui traversera d'une rive à l'autre (tramway ou autobus) n’est toujours pas connu. Québec soutient cependant que le Bureau de projet du tunnel Québec-Lévis procèdera à l'analyse de plusieurs scénarios «dans les prochains mois» pour répondre à ces questions.
Aucun tracé, échéancier et moyen de transport n'est dévoilé pour le projet de #3eLien du gouvernement Legault entre Québec et Lévis. @GGuilbaultCAQ parle d'un choix difficile, mais responsable.
— Benoit Chevalier (@BChevalier_info) April 20, 2023
En réalisant un projet dédié aux transports collectifs, Québec peut désormais espérer un financement, environ 40% de la facture, de la part d’Ottawa pour arriver à ses fins.
À voir | 3e lien: Drainville ému aux larmes, Caire reste en poste
Chose certaine, c’est essentiellement «les temps de parcours» en diminution entre les deux rives depuis la pandémie qui a motivé le gouvernement Legault à prendre la décision «difficile» de reculer sur le bitube, qui aurait coûté environ 10 G$. Mme Guilbault a mentionné que l'achalandage est moins important sur les ponts (Pierre-Laporte et Québec), notamment aux heures de pointe.
Selon des données du ministère des Transports, il y avait en moyenne 107 000 véhicules par jour qui empruntaient le pont Pierre-Laporte en 2022 comparativement à 126 000 en 2019. Pour le pont de Québec, c'était 31 000 véhicules par jour en 2022 en comparaison avec 33 000 en 2019.
«Ce projet-là a été nécessaire à une certaine époque, mais la pandémie a tellement modifié nos vies qu'en ce moment il n'y a pas de nécessité à avoir un tunnel autoroutier», a déclaré la ministre.
Voyez les explications de Simon Bourassa présentées lors du bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron.
Elle a indiqué que la mise en place d’un service de transports collectif entre les rives aurait essentiellement «canibaliser» le transport routier.
3e lien: la ministre des Transports justifie le projet de tunnel réservé au transport en commun en disant que « les temps de parcours interrives ont diminué » et que « l’aspect financier n’est pas à négliger » #polqc #assnat pic.twitter.com/BwW3rWDuAE
— Simon Bourassa (@Simon_Bourassa) April 20, 2023
Avec la réalisation de ce projet, Québec espère que les citoyens «abandonnent leurs véhicules» afin d'adopter le transport collectif.
Lors de la mise à jour, Mme Guilbault a fait état des «nouvelles données» obtenues par Québec concernant l’achalandage sur les ponts depuis la pandémie. À la lumière de celles-ci, le gouvernement affirme «tenir compte de la réalité».
«Aucune donnée ne justifierait l’implantation d’un tunnel autoroutier», a mentionné la ministre. «Il faut prendre des décisions responsables et pragmatiques».
En réponse aux citoyens de la Rive-Sud déçus, Mme Guilbault a souligné que les régions avaient besoin «d'autre chose que des autobus» et que la nouvelle proposition de mobilité du gouvernement allait «libérer de l'espace sur les ponts».
La ministre a par ailleurs reconnu qu'il y a des mécontents dans le groupe parlementaire caquiste, parmi les députés de la grande région de la capitale.
«Prendre des décisions difficiles, ça amène de la déception de la tristesse. Certains collègues sur les 15 (élus de la région) sont touchés. (...) J'ai des collègues qui sont très affectés.»
Le maire de Lévis, Gilles Lehoullier, fait partie des mécontents du recul de Québec sur le projet et affirme que certains citoyens ont le «sentiment d'avoir été trahis» et demande aux députés de la CAQ de «rester debout». «Ce que l'on a présenté ce matin ne répond pas aux problèmes de congestion», a-t-il fait savoir.
Le ministre fédéral de l'environnement, Steven Guilbeault, voit positivement ce changement de direction.
«Nous avons dit à plusieurs reprises, c'est que le gouvernement fédéral n'avait plus de fonds pour investir dans de nouvelles infrastructures routières, mais qu'il y a certainement beaucoup de fonds pour des investissements en transport collectif. Alors, de ce point de vue là, je pense qu'on ne peut que saluer cette décision», a-t-il affirmé, ajoutant que le gouvernement du Québec n'avait toujours pas déposé de plan détaillé du projet.
Plutôt effacé depuis la décision de la Coalition avenir Québec (CAQ) d'abandonner le bitube et le réseau autoroutier, Bernard Drainville a affronté l’orage jeudi et s’est excusé auprès des citoyens de Lévis et de Chaudière-Appalaches, région dont il est le ministre responsable. «J’ai pris un engagement et je ne suis pas en mesure de le livrer», a-t-il mentionné visiblement émotif.
De son côté, Éric Caire, qui a publiquement affirmé en 2018 qu'il démissionnerait de son poste si le gouvernement reculait sur le projet de 3e lien, a confirmé de son côté qu'il gardera ses fonctions.
Je remets ici la petite question que j’avais posée à @ericcaire le 25 janvier 2018, et sa réponse.#3eLien #polqchttps://t.co/dXt9gGnyCx
— Jean-Simon Bui (@JS_Bui) April 18, 2023
La ministre Martine Biron s'est dite «blessée» par ce changement de cap. «Quand je me suis présentée en politique, je savais qu'il y aurait des jours plus difficile que d'autres. Je ne m'attendais pas à ce que ça vienne aussi vite et que ce soit aussi brutal», a-t-elle affirmé.
«Je n'avais pas d'étude sous les yeux quand on a défendu le troisième lien. On les attendait les études», a ajouté Mme Biron.
Les ministres et les députés de la région de Québec ont-ils perdu la face dans ce dossier? Voyez l'analyse de notre collaboratrice Marie-Eve Doyon sur cette question dans la vidéo:
Avec des informations de Benoît Chevalier pour Noovo Info