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L'Union des consommateurs s'inquiète de l'impact que cela peut avoir sur les Québécois.
La facture d'électricité des Québécois pourrait fortement augmenter d'ici cinq à 10 ans, mais le «choc tarifaire» ne se fera pas sentir dans les prochaines années, a expliqué le ministre de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, mercredi lors d'une mêlée de presse à Québec.
«Dans cinq ans, dans dix ans, oui il va y avoir des hausses importantes», a-t-il reconnu. «La question à ce moment-là va être comment en alloue les frais d'investissement: l'industriel, le commercial et le résidentiel. C'est un gros débat.»
Le premier ministre François Legault a, lui aussi, tenté de rassurer la population. «Tant que je serai premier ministre, les tarifs des Québécois n'augmenteront pas de plus que 3% par année et les Québécois continueront d'avoir les plus bas tarifs en Amérique du Nord. Mais le Québec fera des profits avec les entreprises qui seront de plus en plus à la recherche d'énergie propre», a-t-il écrit sur X mercredi matin.
Pourtant, l'Union des consommateurs tire la sonnette d'alarme sur la hausse des coûts de l'électricité résidentielle dans son plus récent rapport. L'organisme demande au gouvernement d'agir rapidement pour atténuer les impacts et le choc tarifaire à venir. D'ailleurs, la facture des clients d’Hydro-Québec risque déjà d’augmenter de 3% d’ici le 1er avril 2025.
Selon le rapport publié mercredi, les tarifs d'électricité pourraient subir une hausse annuelle de 5,6% à 9% dès 2028, dépassant largement le plafond de 3% proposé par le gouvernement caquiste jusqu'en 2026.
«Ces hausses, loin d'être temporaires, risquent de s'intensifier à moyen terme, particulièrement avec l’entrée en service des nouvelles sources de production, ce qui fragiliserait davantage les finances des ménages québécois déjà aux prises avec la hausse générale du coût de la vie», explique-t-on dans le rapport.
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Le rapport soulève que cette hausse pourrait avoir un effet négatif sur la population, et particulièrement les ménages les plus vulnérables, qui ont déjà de la difficulté face à l'inflation et à la hausse du coût de la vie.
«Le risque de choc tarifaire des services d’électricité résidentiels est bien réel et menace de plonger non seulement les ménages à revenu modeste, mais aussi ceux de la classe moyenne, dans une situation de précarité énergétique», a prévenu l'Union des consommateurs dans son rapport.
Pour le ministre Fitzgibbon, il est encore trop tôt d'en arriver à de telles conclusions.
Le Plan d'action 2035 d'Hydro-Québec prévoit des investissements de 155 à 185 milliards $ d'ici 2035 afin d'augmenter sa production d'électricité dans le but de contribuer à la décarbonation du Québec.
Selon l'Union des consommateurs, il faut davantage aider les ménages dans cette transformation du secteur énergétique et mettre en place toutes les mesures nécessaires — que ce soit au niveau politique, réglementaire et structurel — pour éviter un choc tarifaire à court terme, moyen et long terme.
Dans le but d'aider ses clients à réduire leurs factures, la société d'État avait récemment présenté des options tarifaires «bonifiées». À partir de 2026, Hydro-Québec souhaite notamment offrir une subvention pour l’acquisition de panneaux solaires. De plus, les ménages consommant plus de 50 000 kWh par année, qui représentent environ 1% de la clientèle résidentielle, risquent de payer davantage à compter de 2027, «afin de les inciter à mieux consommer».
On prévoit aussi de débloquer la somme de 60 M$ pour soutenir le paiement des factures et les dettes de clients ayant conclu une entente de paiement. «De plus, Hydro-Québec entend mettre en place des mesures pour s’assurer qu’aucun ménage à faible revenu ne se verra facturer le tarif de surconsommation résidentiel», précise-t-on.
Avec des informations d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info et de La Presse canadienne