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Une nouvelle étude révèle que la COVID longue a considérablement augmenté les visites chez le médecin, les besoins en soins à domicile ainsi que les hospitalisations pour une petite proportion d’Ontariens qui ont été infectés au début de la pandémie.
Une nouvelle étude révèle que la COVID longue a considérablement augmenté les visites chez le médecin, les besoins en soins à domicile ainsi que les hospitalisations pour une petite proportion d’Ontariens qui ont été infectés au début de la pandémie.
Des chercheurs soutiennent que cela n’augure rien de bon pour un système de soins de santé qui a été frappé par la vague du variant Omicron plus tôt cette année et qui se prépare maintenant à une vague prévue pour l’automne et l’hiver.
«Beaucoup d’entre nous s’inquiètent de la façon dont nous allons fournir des soins aux personnes atteintes de cancer, de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux, et essayons également de rattraper l’arriéré de soins qui n’a pas pu être géré au cours des deux dernières années», a déclaré Dre Candace McNaughton, médecin urgentiste.
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L’étude, publiée lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne, a examiné l’utilisation des soins de santé de 531 702 résidents de l’Ontario qui ont passé des tests PCR entre le 1er janvier 2020 et le 31 mars 2021.
Les chercheurs se sont concentrés sur un groupe relativement restreint d’Ontariens qui ont demandé des soins pour la COVID-19 huit semaines ou plus après avoir reçu un diagnostic. Leurs résultats suggèrent que cette cohorte a passé en moyenne 50% plus de jours à l’hôpital que leurs homologues qui n’étaient pas infectés à la COVID-19.
À l’extrémité la plus élevée, l’analyse suggère qu’un pour cent des femmes ont passé six jours et demi de plus à l’hôpital et ont reçu 28 visites à domicile de plus par an qu’autrement. Un pour cent des hommes ont passé environ neuf jours de plus à l’hôpital, mais ont eu moins besoin de soins à domicile.
Même si un pour cent est une petite proportion, la demande démesurée de ce sous-groupe pour des soins médicaux accrus a mis à rude épreuve les ressources qui n’ont fait que se raréfier cette année, a soulevé Dre McNaughton qui est coauteure de l’étude.
Elle souligne qu’il y a eu une augmentation significative des infections à la COVID-19 depuis la réalisation de l’étude, ainsi que de graves pénuries de personnel qui ont prolongé les séjours dans les services d’urgence et submergé les hôpitaux pédiatriques.
Le rapport se termine par des appels à une restructuration et à des investissements substantiels dans les soins de santé.
«Lorsque nous avons commencé notre analyse, il y a un peu moins d’un an, les choses semblaient s’essouffler. Et nous espérions vraiment à l’époque que ce serait un exercice entièrement académique«, a mentionné Mme McNaughton.
«Le Canada a fait un travail fantastique pour contenir la propagation du virus, et il n’y avait donc pas vraiment -- par rapport à de nombreux autres pays -- autant de personnes infectées. Mais environ un an plus tard, plus de la moitié des Canadiens ont été infectés et donc un pour cent de la moitié du pays, c’est assez important.»
Selon le groupe de travail sur l’immunité COVID-19, les variants Omicron, qui sont plus contagieux, ont fait grimper les cas pendant une grande partie de 2022 infectant 62 % des Canadiens en date de septembre, contre seulement 5 % en août 2021 avant la vague Delta.
Mme McNaughton dit qu’il n’est pas clair dans quelle mesure la crise actuelle à laquelle sont confrontés de nombreux hôpitaux est affectée par les cas de COVID longue, mais elle a vu des patients «qui passent 12, 16, 18 heures aux urgences (souffrir) de complications d’une infection antérieure de COVID». Les tests PCR n’étant plus facilement disponibles, elle a déclaré qu’il était désormais difficile de confirmer les infections à la COVID-19.
Une grande partie des cas de COVID longue continue également de confondre les cliniciens, ajoute-t-elle.
«Les patients doivent souvent consulter plusieurs médecins pour essayer de comprendre ce qui se passe. Et une fois qu’ils reçoivent un diagnostic de COVID longue, nous n’avons pas de traitement dont nous savons qu’il est efficace. Ils se retrouvent donc à essayer un tas de choses différentes», dit-elle.
«Pour quelqu’un qui ne va déjà pas bien, qui se sent assez mal, cela peut être un énorme fardeau pour lui et sa famille d’essayer de naviguer dans le système de santé.»
Elle fait valoir que les résultats de l’étude constituent également un bon argument pour un retour du port du masque à l’intérieur, d’autant plus que la saison de la grippe approche également.
Une infection antérieure ne garantit pas que vous n’attraperez plus la COVID-19, souligne-t-elle, et même des cas bénins peuvent conduire à ce que l’on appelle la COVID longue, le plus souvent défini par des symptômes qui durent plus de trois mois.
Dre McNaughton souhaite voir le gouvernement investir davantage dans l’embauche d’infirmières et pour le maintien à l’emploi, ainsi que dans l’amélioration de la ventilation intérieure et la reprise des mesures de prévention pour mieux communiquer les risques d’infection au public.
«J’espère que les particuliers, les gouvernements et les chefs de file des soins de santé pourront consulter ces informations et planifier à l’avance comment ils vont utiliser les ressources disponibles», a déclaré Mme McNaughton, médecin au Sunnybrook Research Institute de Toronto.