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La chlamydia et la gonorrhée continuent d’être en tête de liste des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) chez les jeunes adultes alors que ceux-ci sont les plus enclins à ne pas aller à leur rendez-vous de dépistage. Une habitude que le DépistaFest, un festival de dépistage des ITSS, espère renverser.
«Il y a des ITSS qui se passent chez les jeunes adultes. Ce dont on se rend compte, c'est que les jeunes sont bien entendu sexuellement actifs. Mais on est également une génération qui a manqué d'éducation à la sexualité», affirme Morag Bosom, chercheuse et conceptrice de contenu sexologique au Club Sexu, une plateforme web qui se spécialise en sexualité.
La perception des ITSS, leur dépistage et la façon d’en parler demeurent donc un peu flou pour ce groupe d’âge. «C’est très tabou de parler d’ITSS. Alors qu'en fait c’est très commun d’avoir une ITSS», ajoute Morag Bosom.
C’est d’ailleurs pour déstigmatiser le geste d’aller se faire dépister que le Club Sexu tient présentement la troisième édition du DépistaFest à Montréal. Le festival tente, à l’aide entre autres d’escouades de sensibilisation sur le terrain et d’une campagne numérique, d’inciter les jeunes à se faire dépister plus régulièrement.
Durant les deux semaines de festivités, qui prendront fin le 16 juin, l’organisation tente d’atteindre un record de 1000 personnes qui auront pris un rendez-vous de dépistage.
Selon un sondage maison réalisé par le Club Sexu, les jeunes entre 18 et 24 ans seraient les plus portés à éviter ou à annuler un rendez-vous de dépistage des ITSS. La raison? Ils ne se perçoivent pas comme un risque pour leur partenaire.
«Dès qu'on est actif sexuellement, qu'on commence, je pense que c'est bien d’instaurer de faire un dépistage selon les habitudes sexuelles qu'on a», conseille le Dr Maxim Éthier, médecin généraliste spécialisé en santé sexuelle. Sa clinique, Prélib, est partenaire officiel du festival.
«Plus on a de partenaires puisqu'il faut y aller de manière régulière, dépendamment de si on utilise toujours la protection ou non», ajoute-t-il. De son côté, Mme Bosom croit également que se faire dépister est une bonne habitude de santé sexuelle à prendre pour soi et pour les autres. Elle souhaite voir le tabou entourant cette procédure disparaître.
«Il faut comprendre que quelqu'un qui va se faire dépister, ce n’est pas quelqu'un qui a quelque chose à cacher ou à se reprocher, martèle-t-elle. Au contraire!»