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Une autre tuile pour la DPJ.
Une enquête de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) démontre que les jeunes hébergés au centre de réadaptation Mont Saint-Antoine à Montréal vivaient dans des conditions précaires et qu'ils étaient exposés à des risques structurels et sanitaires.
La CDPDJ conclut donc qu'elle a des raisons de croire que les droits des jeunes ont été lésés par la DPJ et elle recommande notamment que les enfants soient relocalisés «immédiatement» dans un environnement sécuritaire et adapté à leurs besoins.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse recommande aussi que l'état de santé physique et psychologique des enfants soit évalué.
«Il s'agit d'enfants parmi les plus vulnérables de notre société. Certains ont dû vivre pendant des mois dans un environnement qui peut avoir des impacts importants sur leur santé physique, mais aussi mentale», a souligné Suzanne Arpin, vice-présidente de la Commission des droits responsables du mandat jeunesse.
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L'enquête de la CDPDJ - déclenchée à la suite de la publication d'articles médiatiques - comprend deux visites aux installations du centre de réadaptation Mont Saint-Antoine, en février et mai dernier. Les visites ont permis d'identifier plusieurs problèmes, dont «la décrépitude des lieux, l'infiltration d'eau dans les bâtiments, une infestation de rats, une exposition potentielle à l'amiante, des problèmes d'accès, d'intimité et de salubrité dans les salles de bain et des problèmes dans la gestion des travaux de rénovation».
La CDPJD note que plusieurs mesures ont été prises par la DPJ pour corriger certains éléments, mais l'organisation estime que celles-ci ont été «tardives et insuffisantes».
«Bien que la Commission ait vu ces travaux comme un pas dans la bonne direction, ils étaient simplement insuffisants pour se déclarer satisfaits», a commenté Suzanne Arpin.
La Commisse s'explique mal d'ailleurs la raison pour laquelle il a fallu son intervention pour que le rythme des travaux s'accélère. « Il est de la responsabilité des DPJ de s'assurer que les enfants et les jeunes soient hébergés dans des conditions qui respectent leurs droits sans que l'urgence de respecter cette obligation provienne des interventions de la Commission», a poursuivi Mme Arpin.
La CDPDJ recommande à la DPJ et au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Îles-de-Montréal que les jeunes soient relocalisés d'ici à la fin du projet majeur de rénovation.
La Commission recommande aussi l'offre d'une formation au personnel dans les centres de réadaptation sur les normes de sécurité, d'hygiène et de bien-être des enfants hébergés.
Tel que le prévoit la Loi sur la protection de la jeunesse, advenant que les recommandations ne soient pas suivies de manière satisfaisante après le délai de trois mois, la Commission pourrait porter le dossier devant un Tribunal.
Les recommandations de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse tombent au moment où la DPJ se retrouve, encore une fois, sous les projecteurs alors qu'un scandale sexuel éclabousse l'organisation.
Une enquête de La Presse révélait dans les derniers jours qu'au moins neuf éducatrices étaient impliquées dans un scandale sexuel au centre jeunesse de Cité-des-Prairies à Montréal. Le centre jeunesse est celui recevant les cas de DPJ les plus complexes de la région de Montréal.
La médiatisation de cas a mis en lumière le fait que d'autres situations similaires se seraient déroulées dans des centres jeunesse de Laval et de la Montérégie.
La DPJ fait aussi les manchettes dans les derniers jours en raison de la mise en tutelle de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
Lundi, le ministre Lionel Carmant a demandé la démission de la directrice nationale de la protection de la jeunesse (DPJ), Catherine Lemay, démission qu'elle a remise. M. Carmant a soutenu qu'il souhaitait avoir «quelqu'un qui est plus aligné» avec sa vision pour la suite des choses, dans un contexte où de «grands changements de culture» s'imposent dans les centres jeunesse.
Le gouvernement Legault doit confirmer d'ici la fin de la journée de mercredi que c’est Lesley Hill qui se retrouvera à la tête de la DPJ. Mme Hill est depuis 2015 directrice du programme jeunesse au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Elle est une ex-commissaire de la commission Laurent qui s'est penchée sur l'état du système de protection de la jeunesse à la suite du décès tragique d'une fillette à Granby, en 2019.
Interrogé à ce sujet à l'Assemblée nationale, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a indiqué avoir visité les lieux et avoir noté les améliorations.
«Je suis allé vérifier de mes propres yeux, une visite de deux heures dans toutes les unités du Mont Saint-Antoine, que les rénovations qui devaient être faites ont été faites. Les toits, les toilettes, les murs, j'ai tout inspecté», a lancé le ministre, questionné par le député de Québec solidaire Guillaume Cliche-Rivard.
Il a laissé entendre que des travaux supplémentaires seraient encore réalisés. «On a visité site par site, porte par porte, étage par étage, pour voir que ces changements avaient été effectués, et tous ceux qui doivent être faits, ça devra être fait avant une prochaine rencontre avec la CDPDJ.»
Avec des informations de Guillaume Théroux et Julien Denis, Noovo Info et de la Presse canadienne.