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Le taux directeur se trouve maintenant à son plus haut niveau depuis avril 2001.
La Banque du Canada confirme les récentes spéculations et augmente le taux directeur à 4,75%, mercredi matin.
La banque centrale relève donc le taux de 25 points, qui avait été établi à 4,50%, en avril dernier. Le taux directeur se trouve maintenant à son plus haut niveau depuis avril 2001.
Le Conseil de direction «a décidé de relever le taux directeur, jugeant que la politique monétaire n’était pas suffisamment restrictive pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande et assurer un retour durable à la cible d’inflation de 2%», peut-on lire dans le communiqué de presse.
Il s’agit de la neuvième hausse depuis janvier 2022. La Banque du Canada, qui a interrompu son cycle de hausse des taux plus tôt cette année après avoir porté son taux d'intérêt clé à 4,5 %, a signalé qu'elle augmenterait à nouveau les taux si l'économie continuait de surchauffer ou si l'inflation s'avérait tenace.
Voyez l'analyse de Mathieu Dion au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
La banque centrale a montré un optimisme prudent quant à la possibilité que les taux d'intérêt puissent être suffisamment élevés pour étouffer l'inflation, bien qu'elle ait souligné que la pause était conditionnelle au ralentissement de l'inflation et de l'économie.
Depuis lors, les données économiques entrantes ont continué de surprendre les observateurs, qui s'attendaient à voir l'économie stagner. Malgré des taux d'intérêt élevés qui rendent les emprunts plus coûteux pour les consommateurs et les entreprises, les entreprises continuent d'embaucher et les consommateurs continuent de dépenser.
Malgré des taux d’intérêt élevés qui pèsent la croissance économique partout dans le monde, les grandes banques, notamment aux États-Unis et en Chine, soutiennent une hausse des taux afin de «rétablir la stabilité des prix».
Chez nous, l’économie a été plus «vigoureuse» que prévu, soutient la banque centrale. La demande de services a poursuivi son retour et le marché du logement s’est solidifié. Cependant, le marché du travail demeure «tendu», alors que la forte demande de main-d’œuvre se maintient partout au pays.
Le taux d’inflation annuel du Canada a diminué régulièrement depuis l’été dernier, mais a légèrement augmenté pour atteindre 4,4 % en avril. La banque centrale explique que cette première hausse de l’inflation en dix mois due au fait que les prix de nombreux biens et services ont été plus élevés que prévu.
La Banque du Canada estime que le taux d’inflation mesuré par l’indice des prix à la consommation pourrait descendre autour de 3% dès cet été, soit toujours au-dessus de l’objectif du 2%.
La semaine dernière, Statistique Canada a rapporté que le produit intérieur brut réel a augmenté à un taux annualisé de 3,1% au premier trimestre, tandis qu'une estimation préliminaire suggère qu'il a continué de croître en avril.
Plusieurs économistes et prévisionnistes avaient noté que les données économiques publiées récemment avaient été plus fortes que prévu, ce qui allait probablement forcer la banque à réaliser une nouvelle hausse de taux dans les prochains mois.
Mais tout le monde n'est pas convaincu qu'une augmentation des taux d'intérêt est la bonne décision.
Stephen Williamson, professeur d'économie à l'Université Western, a souligné qu'il ne s'attendait pas à ce que la banque centrale annonce une hausse des taux mercredi. D'ailleurs, il ne pense pas qu'une hausse des taux en juillet serait logique.
«À leur place, je serais resté à 4,5 % et j'aurais attendu (de) voir plus de données», a-t-il affirmé.
Selon M. Williamson, la Banque du Canada semble prendre des décisions politiques en supposant qu'il existe un compromis entre l'inflation et le taux de chômage. Cependant, l'inflation a réussi à ralentir de manière significative sans que l'emploi ne baisse, a-t-il noté.
«Tout leur récit s'appuie sur le fait que (les taux d'intérêt élevés feront) peut-être augmenter le chômage, mais que cela est l'inconvénient que nous devons supporter pour faire baisser l'inflation», a affirmé M. Williamson.
«Eh bien, l'inflation a beaucoup baissé alors qu'en fait, le taux de chômage était inférieur à ce qu'il était en janvier 2020.»
Statistique Canada doit publier vendredi les chiffres sur le marché du travail pour le mois de mai.
Avec des informations de la Presse canadienne