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Une défaite qui se veut le portrait fidèle de la semaine des judokas canadiens sur les tatamis de l'aréna Champ-de-Mars.
Même s'il a livré des matchs serrés aux athlètes de l'Ouzbékistan, le Canada s'est incliné 4-0 en huitièmes de finale du tournoi par équipe mixte de judo aux Jeux olympiques de Paris, samedi. Une défaite qui se veut le portrait fidèle de la semaine des judokas canadiens sur les tatamis de l'aréna Champ-de-Mars.
«C’est un petit peu la thématique des Jeux et c’est ce qui me laisse avec un peu de frustration. On est tellement passé à un cheveu sur beaucoup de combats, il y a tellement eu des décisions serrées qui auraient pu aller de notre bord, mais qui ne sont pas allées en notre faveur, que j’ai un petit goût amer», a déclaré l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne, Antoine Valois-Fortier, rejoint par La Presse Canadienne quelques minutes après la fin de la compétition.
Le Canada quitte donc Paris avec une seule médaille au judo — l’or de Christa Deguchi, première de l’histoire du pays, chez les 57 kg —, une récolte bien en deçà des aspirations de cette délégation prometteuse. Valois-Fortier avait évoqué la possibilité de ramener de deux à trois médailles des JO il y a quelques semaines.
«Je suis tout à fait d’accord: on s’est amené ici avec une équipe qui avait beaucoup plus de potentiel qu’une seule médaille, a admis Valois-Fortier. Les trois septièmes places en individuel (NDLR: celles de Catherine Beauchemin-Pinard, François Gauthier-Drapeau et Arthur Margelidon) se sont jouées sur des miettes. Somme toute, malgré le super fait saillant de Christa — quelle journée! — il y a un petit peu de déception.
«On est à chaud, mais ce qui me trotte dans la tête présentement, c’est la déception d’être passé si près, si souvent. Mais je pense que oui, dans les prochaines semaines, je pourrai avoir un regard plus positif, a-t-il ajouté.
Samedi, la journée a bien mal débuté pour les Canadiens, alors que Deguchi a perdu son combat par disqualification, ayant commis un hansokumake, faute entraînant une disqualification directe, en plongeant tête première pour tenter une manoeuvre d'immobilisation. L'Ouzbèke Shukurjon Aminova a ainsi hérité de la victoire après 2:18 de prolongation.
«Je ne l’ai pas vue moi-même, mais c’est une action, plonger sur la tête, qui est claire. Elle me disait qu’elle l’avait potentiellement fait, a expliqué l'entraîneur. Je ne crois pas qu’elle était fâchée envers l’officiel.»
Margelidon s'est ensuite incliné par waza-ari contre Murodjon Yuldoshev, également au «Golden Score». La défaite par ippon tôt dans le combat de Beauchemin-Pinard face à Gulnoza Matniyazova a pour ainsi dire réglé le cas du Canada. La victoire de l'Ouzbékistan a été confirmée quand Davlat Bobonov a battu Gauthier-Drapeau par waza-ari. Ana Laura Portuondo-Isasi et Shady Elnahas n'ont même pas eu l'occasion de monter sur le tapis.
Tout ce beau monde prendra quelques semaines pour décanter les JO. Ensuite, le travail reprendra pour l'olympiade menant aux Jeux de Los Angeles en 2028. Le visage du Canada sera-t-il différent à ce moment-là?
«Mon conseil, ç'a été de ne pas penser à leur avenir avant que le bon moment ne vienne, a indiqué Valois-Fortier. Dans les prochaines semaines, ils pourront s’y arrêter et prendre une décision plus éclairée. Je pense que la majorité veut continuer; certains sont plus hésitants. Les prochains mois sauront nous le dire.»
Il faut ajouter le nom de Valois-Fortier à la liste des gens peu entichés par le Golden Score. Ce système de prolongation, où le combat s'étire sans limite jusqu'à ce qu'un point soit inscrit, est en vigueur depuis les Jeux de Tokyo. Plus que jamais au cours de la dernière semaine parisienne, il a donné lieu à des combats longs, ennuyeux, au cours desquels plusieurs judokas ont combattu de façon défensive, attendant que leur adversaire ne commette une troisième faute et soit éliminé.
Pour l'entraîneur, c'est un non-sens que le judo poursuive dans cette voie.
«Ça prend une limite de temps, je ne suis pas gêné de le dire. Ça me semble incohérent de faire un combat de boxe, de lutte ou d’arts martiaux mixtes avec un nombre de rounds illimités. Les sports de combat doivent avoir un début et une fin», a-t-il affirmé avec justesse.
Maintenant, comment règle-t-on cette question?
«Il y a mille et une manières de faire ça. Ce n’est que la deuxième olympiade où le temps monte à l’infini. Je ne manque pas d’idées; j’ai au moins 20 manières de régler ce problème-là», a-t-il assuré avant qu'on le laisse aller rejoindre les siens.