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Société

Itinérance: une consultation lancée pour une meilleure cohabitation à Montréal

Le rapport devrait être publié au printemps 2025.

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Texte :
/ Noovo Info

La Ville de Montréal a mandaté l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) pour tenir une consultation publique sur les «conditions de succès» afin d’assurer une meilleure cohabitation sociale et intégration des ressources pour les personnes en situation d’itinérance dans la métropole.

«On doit faire mieux en prévision des besoins qui augmentent», a déclaré la mairesse Valérie Plante. «On a entendu la population et on souhaite impliquer les citoyens et les organismes communautaires dans la recherche d’outils et de balises clairs pour améliorer nos pratiques.»

L'OCPM aura comme mission de dresser un portrait des attentes des citoyens, de la cohabitation sociale, de la sécurité urbaine et du partage de l’espace public.

Le réseau de santé et de services sociaux et la Direction régionale de santé publique de Montréal participeront également à la consultation publique. 

«Il est important de proposer des réponses adaptées à ces différents volets en s’assurant d’inclure la voix de la population, dont celle des personnes marginalisées et des personnes en situation d’itinérance dans cet effort de consultation», a soutenu la Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique pour la région de Montréal. «Les solutions doivent aussi être portées par plusieurs acteurs, qu’ils soient communautaires ou institutionnels, pour venir à bout de cette crise de santé publique.»

 

En plus des pratiques actuelles qui fonctionnent déjà, la Ville de Montréal souhaite trouver de nouvelles solutions pour répondre à la crise de l'itinérance, qui prend de l'ampleur. Une crise qui est «complexe», a rappelé Mme Plante. 

«La collaboration entre tous les acteurs sur la question de l'itinérance est essentielle pour mieux répondre aux divers enjeux», a fait savoir Karine Boivin Roy, députée d’Anjou-Louis-Riel et adjointe gouvernementale au ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal.. «Nous suivrons de très près le travail de l’OCPM et de la Ville à ce niveau, et continuerons de travailler avec eux.»

Le calendrier des préparatifs de cette consultation publique sera publié sur le site de la Ville de Montréal dans les prochaines semaines. Le rapport devrait être publié au printemps 2025.

La situation d'itinérance inquiète de plus en plus à Montréal. Plusieurs résidents et parents ont rapporté leurs inquiètudes en raison de projets de refuge ou de la présence de personnes en situation d'itinérance.

«On doit avancer avec lucidité tout en comprenant les enjeux réels liés à la cohabitation et au sentiment de sécurité pour que tout le monde puisse vivre dans la dignité et la sécurité à Montréal», a ajouté la mairesse de Montréal. 

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L'opposition officielle à l'hôtel de ville a déploré une nouvelle fois la lenteur d'administration Plante dans ce dossier.

«Encore une fois, il aura fallu une grogne de nombreux citoyens et que les enjeux de cohabitation deviennent ingérables pour que l’administration se réveille. Malheureusement, c’est trop peu trop tard», a lancé Benoit Langevin, porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’itinérance. «Ce n’est pas un coup que des refuges sont mis en place qu’il faut consulter la population, c’était avant. À ce stade, les Montréalais veulent des solutions concrètes.»

Selon les données du dénombrement effectué en 2022, 296 personnes se trouvaient à la rue dans l’arrondissement de Ville-Marie, 107 dans le Plateau–Mont-Royal, 71, dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, 54 dans le Sud-Ouest, 42 dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de Grâce et 36 personnes dans Rosemont-La Petite-Patrie.

En septembre 2023, on rapportait que le nombre d'itinérants au Québec avait augmenté de 44% par rapport à 2018, selon un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) commandé par le ministère de Lionel Carmant.

Plus récemment, le FRAPRU a constaté l’absence d’alternatives viables et l'augmentation de l’itinérance visible et invisible dans les villes québécoises. 

Les solutions en place

En plus de desservir les secteurs du Village et de la place Émilie-Gamelin depuis l'hiver 2023, le Comité tactique pour les personnes vulnérables dans l’espace public a été présentement élargi aux arrondissements de Ville-Marie, du Sud-Ouest, du Plateau-Mont-Royal et de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Avec la présence de plusieurs partenaires, ce comité permet d'accompagner les personnes vulnérables vers des alternatives afin de sortir de la rue.

Aussi, la Ville a aussi initié un Comité ad hoc sur les enjeux et les besoins des personnes qui n’accèdent pas à l’hébergement-logement. pour aider les personnes en situation de vulnérabilité à accéder aux services adaptés à leur réalité et à des conditions de vie sécuritaires et plus stables. Les travaux du comité sont réalisés de mars à octobre 2024 et un rapport des échanges et des orientations proposées par les différents membres du groupe d’experts sera déposé en octobre 2024.

D'ici 2026, la métropole devrait avoir 51 nouveaux sites d’hébergement d’urgence et transitoire destinés aux personnes en situation d’itinérance d’ici 2026. Les gouvernements de François Legault et Justin Trudeau ont annoncé un financement conjoint de 57,5 millions $ par année pour les deux prochaines années, en juin dernier, pour réaliser ce projet qui doit augmenter de 30% les nombres des places en hébergement en comparaison avec 2023.

«On va continuer de collaborer avec la Ville», a dit Mme Boivin Roy, en conférence de presse, en soulignant qu'un «front commun» a été créé pour contrer cette crise.

Avec les informations de Sabrina Rivet pour Noovo Info

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