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Le spectre d'une offensive terrestre plane sur la bande de Gaza. Des Palestiniens disent avoir vu des dépliants largués par des avions israéliens en guise d'avis d'évacuation.
Le spectre d'une offensive terrestre plane sur la bande de Gaza. Des Palestiniens disent avoir vu des dépliants largués par des avions israéliens en guise d'avis d'évacuation.
Les Palestiniens ont fait la queue devant les boulangeries et les épiceries de Gaza, jeudi, après avoir passé la nuit dans des quartiers en ruine, assombris par une panne de courant quasi totale. Israël a lancé de nouvelles frappes aériennes et se prépare à une possible invasion terrestre.
Les groupes humanitaires internationaux ont prévenu que le nombre de morts à Gaza pourrait s'alourdir, alors qu'Israël a interrompu toutes les livraisons de nourriture, d'eau, de carburant et d'électricité et que le passage de la petite enclave avec l'Égypte a été fermé. La guerre – qui a été déclenchée par une attaque sanglante et de grande envergure contre Israël par des militants du Hamas – a déjà fait au moins 2600 morts des deux côtés.
Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l'armée israélienne, a déclaré jeudi aux journalistes que les militaires «se préparent à une manœuvre terrestre» si les dirigeants politiques en ordonnaient une. Une offensive terrestre à Gaza, dont les 2,3 millions d'habitants sont densément entassés sur une seule bande de terre de 40 kilomètres de long, entraînerait probablement des pertes encore plus élevées des deux côtés.
Tandis qu’Israël bombarde Gaza, les combattants du Hamas ont tiré des milliers de roquettes sur Israël depuis leur attaque de la fin de semaine. Les militants présents sur le territoire détiennent également environ 150 otages capturés en Israël.
On pouvait voir des Palestiniens fuyant les frappes aériennes courir dans les rues, transportant leurs choses et cherchant un endroit sûr. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les écoles gérées par l’ONU, tandis que d’autres sont hébergées chez des proches ou même chez des étrangers qui les laissent entrer.
Des files d'attente se sont formées devant les boulangeries et les épiceries pendant les quelques heures où elles ont osé ouvrir, alors que les gens essayaient de s'approvisionner en nourriture avant que les rayons ne soient vidés.
Mercredi, la seule centrale électrique de Gaza est tombée en panne de carburant et a fermé ses portes, laissant seules les lumières alimentées par des génératrices.
Un haut responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a averti que le manque d'électricité pourrait paralyser les hôpitaux.
«À mesure que Gaza perd l’électricité, les hôpitaux perdent l’électricité, mettant en danger les nouveau-nés placés dans des incubateurs et les patients âgés sous oxygène. La dialyse rénale s'arrête et les radiographies ne peuvent plus être prises», a relaté Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR.
Le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, a signalé que rien ne serait autorisé à entrer à Gaza tant que les captifs ne seront pas libérés. «Pas un seul interrupteur électrique ne sera allumé, pas un seul robinet ne sera ouvert, et pas un seul camion-citerne n’entrera tant que les otages israéliens ne seront pas rapatriés chez eux», a-t-il soutenu sur X, anciennement Twitter.
À voir également : La ligne du temps du conflit israélo-palestinien, de 1917 à 2023
Après que les militants du Hamas ont fait irruption en Israël samedi et massacré des centaines de personnes dans leurs maisons, dans les rues et lors d’un festival de musique en plein air, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’est engagé à «écraser et détruire» le groupe, qui gouverne Gaza depuis 2007.
«Chaque membre du Hamas est un homme mort», a lancé M. Nétanyahou dans un discours télévisé mercredi soir.
Le gouvernement israélien subit une intense pression publique pour renverser le groupe militant plutôt que de continuer à tenter de le contenir à Gaza. Israël a mobilisé 360 000 réservistes, massé des militaires supplémentaires près de Gaza et évacué des dizaines de milliers d'habitants des communautés voisines.
M. Netanyahou bénéficie désormais du soutien d’un nouveau cabinet de guerre qui comprend un politicien de l’opposition de longue date.
Les États-Unis ont également promis un soutien indéfectible et le secrétaire d’État Antony Blinken est arrivé jeudi à Tel-Aviv pour rencontrer les dirigeants israéliens. Il prévoit rencontrer vendredi le président palestinien Mahmoud Abbas, dont l’autorité est limitée à la Cisjordanie occupée, et le roi Abdallah II de Jordanie.
Israël a capturé la Cisjordanie, ainsi que Gaza et Jérusalem-Est, lors d’une guerre en 1967. Les Palestiniens veulent les trois territoires pour leur futur État, mais il n’y a eu aucun pourparler de paix depuis plus d’une décennie.
Le bilan à Gaza s'élève à plus de 1350 morts, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Selon l'armée israélienne, plus de 1300 personnes, dont 222 soldats, ont été tuées en Israël, un bilan stupéfiant sans précédent depuis la guerre de 1973 avec l'Égypte et la Syrie qui a duré des semaines.
Des milliers de personnes ont été blessées des deux côtés.