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L'investissement conjoint de 64 millions $ sera destiné à renforcer la capacité de la province à se préparer et à répondre aux feux de forêt.
Le ministre fédéral de l'Environnement a annoncé que le Canada et le Québec investiront chacun 32 millions $ sur trois ans afin d’acquérir du matériel de lutte contre les feux de forêt. Steven Guilbeault a fait cette annonce mercredi matin au Symposium Ouranos, à Montréal, où il a profité de sa tribune pour s'en prendre à Pierre Poilievre et dénoncé le «populisme de droite» et la «désinformation».
L'investissement conjoint de 64 millions $ sera destiné à renforcer la capacité de la province à se préparer et à répondre aux feux de forêt.
Il pourrait donc être utilisé pour l’acquisition de matériel de lutte contre les feux de forêt neuf, remis à neuf ou usagé, comme des véhicules ou des avions ou encore des drones ou du matériel de télécommunications.
Une partie du financement pourrait également servir à l’embauche de nouveaux pompiers forestiers et pour des services de formation et de développement.
Lors de cette annonce, devant des scientifiques et experts du climat réunis au Symposium Ouranos, le ministre Guilbeault a répété que les répercussions des changements climatiques «sont de plus en plus graves, année après année».
Dans son discours, il a ensuite fait référence au livre L’Âge du feu, publié par John Vaillant l’an dernier.
Dans cet ouvrage, l’auteur canadien utilise l’incendie en 2026 de Fort McMurray, le centre de l'industrie pétrolière au Canada, pour explorer les effets de la dépendance des humains au pétrole.
«Vaillant, dans son livre, estime que nous sommes entrés dans ce qu'il appelle l’âge du pétrocène. Il explique que la maîtrise du feu a été au cœur de notre évolution, mais que nous sommes aujourd'hui dépendants des combustibles fossiles, embourbés dans un cercle vicieux où les feux de forêt et autres catastrophes naturelles s'aggravent pratiquement d'année en année.»
Le ministre Guilbeault a continué son résumé du livre de Vaillant en expliquant que «la quasi-multiplication par deux des concentrations de CO2 dans l'atmosphère et l'inflammabilité de tous les plastiques présents dans nos bâtiments nous ont rendus très vulnérables, notamment à la question des feux de forêt».
Les incendies de Los Angeles de 2025, ceux de Jasper en 2024 ou encore ceux du Québec en 2023 sont des exemples qui illustrent notre vulnérabilité aux feux de forêt alimentés par les changements climatiques, a rappelé Steven Guilbeault.
Le ministre Guilbeault a également profité de sa tribune pour souligner «l'importance d'avoir à la table des gouvernements qui acceptent la réalité des changements climatiques et qui agissent pour protéger les collectivités au lieu de se fermer les yeux».
Le ministre a poursuivi en dénonçant l'absence d'ambition en matière de lutte au changement climatique du Parti conservateur du Canada.
«Vous avez peut-être vu que le chef de l'opposition me traite depuis longtemps de ministre radical de l'Environnement. Mais qui de nous deux est radical? Celui qui travaille avec des experts, des municipalités, des provinces et les peuples autochtones pour lutter contre les changements climatiques» ou alors «celui qui, quand il ne nie pas la réalité des changements climatiques, fait tout pour empêcher l'action climatique».
Le ministre de l'Environnement a rappelé que le coût des dommages assurés causés par les intempéries l’année dernière au Canada a atteint un niveau record de 8 milliards $.
Il a dénoncé les politiciens qui «décident d'ignorer» cette réalité et qui, donc, décident «de laisser tomber la population canadienne».
«Il y a un nouveau style de populisme de droite qui engendre de plus en plus de désinformation sur plusieurs questions, donc certainement la question des changements climatiques, qui est omniprésente sur les réseaux sociaux.»
Ces politiciens, a accusé Steven Guilbeault, «au lieu de se pencher sur les causes des incendies de forêt et de trouver des solutions», critiquent «les services d'incendie» et les «familles qui ont perdu leur maison se retrouvent au centre des politiques, on a vu ça aux États-Unis, mais également au Canada».
Le ministre faisait ainsi référence au Parti conservateur qui accuse le gouvernement de ne pas en avoir assez fait en termes de préparation pour réduire le risque d’incendie dans la région de Jasper en Alberta l'an dernier.
Des députés conservateurs ont souvent fait valoir qu’on aurait dû éclaircir les forêts remplies d’arbres morts aux environs de Jasper, devenus combustible hautement inflammable, en particulier les pins tués par une infestation de dendroctone, un insecte ravageur.
Les coûts liés aux incendies de forêt qui ont détruit une partie de la municipalité de Jasper s’élèvent à 880 millions $.